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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Pourquoi fuguent-ils?

Il n'y a pas d'âge pour fuguer. Qu'il s'agisse d'un jeune enfant, d'un adolescent ou d'un gosse qui a simplement fait l'école buissonnière, le fugueur est un enfant dont on n'a pas su enregistrer les signaux qu'il a inévitablement lancés, ou pas pris au sérieux les remarques ou les désirs qu'il émettait. Souvent, les parents attendent trop de leur enfant, ou disent «non» sans explication aux désirs exprimés par lui.
L'enfant fugueur fuit un endroit où il ne veut plus se trouver. Ce peut être l'école, ce peut être n'importe quel lieu, une colonie de vacances, par exemple.
Ce qui caractérise le plus souvent un enfant fugueur, c'est son hyperémotivité. Un événement qui peut paraître banal aux yeux des adultes peut avoir, sur un tel enfant, des répercussions disproportionnées.
La fugue est une tentative désespérée de résoudre un état de tension. La plupart du temps, l'enfant fugueur a l'impression qu'il est mal aimé et surtout incompris.

Les signaux d'alarme

Un enfant ne fugue jamais sans avoir au préalable lancé certains signaux.
Les enfants particulièrement menacés sont ceux qui ont déjà tendance à disparaître pendant plusieurs heures sans prévenir ou auxquels il arrive de faire l'école buissonnière.
Dans les autres cas, c'est un changement général de son comportement qui devrait signaler aux parents que l'enfant est mal dans sa peau, et qu'il pourrait, en dernière extrémité, recourir à la fugue:
- L'enfant devient particulièrement tranquille.
- Il se retire et ne cherche plus le contact avec ses parents.
- Il ne se confie plus, ni à sa mère, ni à son père.
- Souvent également, il dédaigne les amis qu'il a fréquentés jusqu'alors,
- Il devient apathique et délaisse les jeux qui le passionnaient auparavant.

Les parents ne devraient jamais ignorer ces symptômes. C'est le moment de s'occuper plus intensément de cet enfant, et surtout d'éviter de lui montrer son insatisfaction. Ce n'est pas en menaçant que les parents parviendront à débloquer un enfant muré dans le silence qui refuse de communiquer.
Tout l'art d'être parents consiste à savoir écouter avant d'intervenir avec sa propre opinion, si l'on veut vraiment apprendre quelque chose sur son enfant.

Plus l'enfant grandit, plus ses désirs, même s'ils paraissent puérils aux yeux des adultes devraient être pris au sérieux. A cet âge-là, il est primordial de le rassurer: «Je t'accepte comme tu es, et non comme je voudrais que tu sois».
Si chacun reste sur ses positions, la situation risque de se détériorer. C'est ce qu'on appelle souvent trop à la légère «le conflit des générations». Il s'agit en réalité d'apprendre à faire des compromis et, pour les parents, de ne plus se fonder sur des «crois-en ma vieille expérience».
Si chaque pas que fait l'adolescent en direction de son indépendance se solde par des critiques, du mépris ou de l'intolérance, il se pourrait bien qu'il voie dans la fuite une solution à ses problèmes.
Les parents font souvent l'erreur de croire qu'ils ont toujours raison et qu'ils savent mieux que lui-même ce qui est bien ou non pour l'enfant: «La façon dont tu t'habilles est ridicule, cette musique est vraiment horrible, tu attendras d'être majeur avant de faire ce qui te plaît».
Se sentant ainsi repoussés, voyant leur intérêts méprisés, certains n'auront pas la patience d'attendre jusque-là…









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