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Facteurs intervenant dans la réussite et l'échec scolaire
Nous publions ici quelques résultats d'une étude faite sur un échantillon d'élèves représentatif de la population prégymnasiale. Elle avait pour but de mettre en évidence les différents facteurs intervenant dans la réussite et l'échec scolaire. Ces élèves ayant entre douze et quinze ans ont fait l'objet d'investigations approfondies pendant trois ans, puis leur évolution a été suivie encore pendant sept ans.
Ce qui ressort de cette étude a réservé quelques surprises:
a) Le fait d'être un garçon ou une fille ne joue aucun rôle quant à la réussite ou à l'échec.
b) L'école fait appel à la capacité de l'élève de «prendre sa place», c'est-à-dire qu'il doit assurer une certaine compétition. Les difficultés scolaires devraient servir de stimulants et ne pas être considérées comme fatales. L'élève peut même ressentir une certaine «colère» devant les difficultés, «colère» nécessaire à la mise en jeu des moyens pour les dépasser. Pour être capable de vivre les difficultés comme stimulantes, l'élève doit croire en lui-même, avoir conscience de sa valeur. Le succès renforce l'amour propre, l'échec fait douter de soi. L'échec temporaire est normal, mais chez certains sujets l'échec éveille rapidement des sentiments de manque et la désorganisation psychologique peut s'installer, notamment si les mécanismes de défense ne sont pas bons.
c) Pour apprendre, l'élève devrait accepter de se laisser influencer par l'adulte, sans se sentir menacé. Cela implique qu'il accepte ses limites, voire une impuissance temporaire.
d) Les bons élèves sont ceux qui ont acquis une bonne autonomie mentale. Celle-ci ne s'acquiert qu'avec la découverte de ses propres moyens. Pour pouvoir les utiliser, il faut les sentir, y croire et aussi se les octroyer.
e) Pour les élèves qui doutent d'eux-mêmes l'attitude des parents et des professeurs est primordiale. Le doute est contagieux. Il peut être engendré par la perte du soutien parental. L'adolescent doit alors effectuer le deuil du soutien parental, grâce à une intériorisation des attentes parentales. Ces attentes, souvent grossies par l'adolescent, peuvent représenter un idéal difficilement atteignable et par là-même source de dépression. L'élève confronte ce qu'il fait à ce qu'il pense souhaitable de faire, le décalage entre les deux peut alors devenir le signe de la nonvaleur.
A un certain moment, l'élève devrait pouvoir se vivre comme un sujet indépendant, différent des autres assumant ses propres moyens et en tirant du plaisir. Lorsqu'il fonctionne de cette manière avec un sentiment de liberté intérieure, il dispose d'un certain «potentiel d'énergie libre», qui peut s'investir entre autres dans les activités intellectuelles et scolaires. Les élèves qui n'ont pas acquis leur autonomie psychique utilisent trop d'énergie pour maintenir leur équilibre psychologique.
f) Le potentiel intellectuel représente une condition nécessaire, mais non suffisante. C'est plutôt la possibilité de se mobiliser et de maintenir un investissement actif qui paraît déterminante.
Conclusion
Pour conclure, on peut dire que, ce qui résulte des relations établies durant l'enfance, joue un rôle capital. L'intériorisation des attentes parentales, la qualité du sur-moi, le sentiment d'autonomie interne permettant de composer avec les exigences externes, notamment, constituent autant de facteurs de réussite scolaire.
Extraits choisis par C. Michel, publiés dans la brochure CO Parents, n° 118, juin, juillet, août 1987.
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