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Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Pour qu'ils réussissent à l'école

Avec un titre pareil, me voilà presque sûre de vous décevoir. Vous croyez peut-être que je vais dresser la liste des trucs qui assurent un rendement scolaire maximum.
Si ces trucs infaillibles existaient et si je les connaissais, comme je serais heureuse de vous les énumérer! Malheureusement, les rapports de votre enfant avec l'enseignement sont infiniment plus subtils qu'on l'imagine. L'instruction ne consiste pas à remplir des têtes vides pour les truffer de connaissances. Les cerveaux ne sont pas des flacons dans lesquels on peut verser sans problème des liquides, même les plus appropriés.
Bon: votre enfant n'est pas un récipient. Et les maîtres d'école ne sont pas des machines à déverser le savoir. Alors, comment s'y prendre pour favoriser le goût de l'étude? Qu'est-ce qui compte par dessus tout?

C'est rarement l'intelligence qui fait défaut!

Contrairement à ce que la plupart des adultes croient, l'intelligence n'est pas une aptitude qui se développe en circuit fermé, sans rapport avec le reste de la personne. On sait maintenant avec toujours plus de certitude que tout a une influence sur tout. Particulièrement chez le jeune être en évolution. C'est ainsi que le développement de l'intelligence et son «rendement» (si on veut employer ce terme affreux) sont influencés constamment par des facteurs, auxquels on ne pense pas toujours: la santé physique, la sensibilité, les événements qui surprennent, les hauts et les bas de la vie ordinaire, etc.
«Il n'y a pas de mauvais élèves» affirmait l'éducateur alémanique Jürg Jegge* dans un livre paru voici quelques années. Ce n'était pas une forme de provocation de sa part. (Il était responsable d'une classe spéciale où se retrouvaient les élèves qui avaient échoué partout ailleurs). Il savait de quoi il parlait. Il s'était convaincu, au contact de ces enfants qui traînaient après eux un passé scolaire désastreux, que c'est rarement l'intelligence qui fait défaut. Ce qui manque le plus souvent, c'est
le climat.

Importance du «climat»

Si vous avez un jardin ou simplement quelques pots de fleurs sur votre fenêtre, vous connaissez l'importance des soins qu'il est nécessaire de leur prodiguer. Il faut penser à l'arrosage, à l'exposition (plutôt soleil ou plutôt ombre?), à la saison la plus favorable pour chaque espèce, à l'époque qui permet les récoltes (ni trop tôt, ni trop tard…)
Et vous penseriez qu'il n'en va pas de même avec les enfants? Bien davantage que vos plantes, ils sont sensibles à la bise et au gel. S'ils sont assoiffés, ils dépérissent. Si la terre tremble trop souvent autour d'eux, leurs racines restent fragiles ou stoppent leur croissance.
Quand un écolier vous donne l'impression d'être paresseux, lambin, dans la lune. Quand ses chiffres baissent de façon spectaculaire, sa mémoire paraît défaillante, son intérêt pour les mystères du calcul ou de la grammaire absolument inexistant, ne vous hâtez pas trop de lui coller une étiquette qui risque de le classer dans la catégorie des écoliers sans avenir.
Demandez-vous plutôt ce qui a pu se passer autour de lui ou en lui ces derniers temps: déménagement, opération d'un proche, naissance d'un cadet, orages familiaux, malaises inexprimés?
Des circonstances qui paraissent anodines peuvent l'ébranler plus qu'il ne le soupçonne. Sous des apparences de détachement et d'indifférence se cachent parfois de véritables drames intérieurs: «Est-ce que je compte pour quelque chose dans cette maison? Est-ce qu'on m'aime? Suis-je aussi bête qu'on me le dit? Et si c'était vrai qu'il n'y pas d'espoir dans mon cas?»

Attention à nos remarques!

Parce qu'on est pressé, bousculé par les urgences, absorbé par d'autres préoccupations, on ne prend pas toujours garde aux paroles qu'on prononce. On répète à satiété, sous l'emprise de la fatigue: «Tu n'y arriveras jamais. On ne peut pas compter sur toi. Regarde ton frère, c'est autre chose.»
Ces explosions de mauvaise humeur soulagent probablement les adultes. Malheureusement, elles ne parviennent qu'à aggraver la situation. Car, en dépit des apparences, votre enfant ne demanderait pas mieux que de vous donner satisfaction. Il voudrait bien vous rapporter des bulletins scolaires honorables. Il serait enchanté de découvrir comment on peut écrire sans faute et mémoriser le nom de toutes les rivières du Plateau suisse. Mais, il y a du brouillard dans sa tête. Il ne parvient pas à voir l'intérêt de ce qu'on lui enseigne. Son esprit est accaparé par d'autres préoccupations. Il a l'impression d'être tout le temps à côté de la plaque.

Donnons-lui la sécurité affective

Pour retrouver son assiette, il n'a pas besoin de reproches ni d'humiliations (qui ne réussiraient qu'à lui enfoncer davantage la tête sous l'eau). Pas tellement d'exercices supplémentaires non plus. Mais de sécurité affective et de confiance en soi.
Ça n' a rien à voir avec l'instruction? Ce sont pourtant les deux sources essentielles capables de stimuler le développement de l'intelligence.
Votre enfant a de fortes chances de s'adapter à l'école et d'y «réussir» dans la mesure où il se sent agréé et soutenu. Et si vous vous ingéniiez à mettre l'accent, non sur ses défaillances, mais sur ses performances?
N'oubliez pas: 20 % de critiques et 80 % d'approbation. On a tendance à inverser la proportion. C'est tellement plus facile…


*Il n'y a pas de mauvais élèves, Jürg Jegge. Ed. Pierre-Marcel Favre.









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