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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Lectures proposées par le comité de rédaction
Eloge de l'âge dans un monde jeune et bronzé, Christian Combaz, éd. Robert Laffont, 1987, 237 pages.
Ce livre provocant va contre l'opinion aujourd'hui commune qui prône que les vieillards sont encore assez jeunes pour profiter de la vie, faire du sport, consommer, voyager.
Les jeunes gens, ou les gens encore jeunes, attendent autre chose de leurs parents âgés ou de leurs grands-parents que ce simulacre de jeunesse prolongée. Ils en attendent un enseignement, une leçon de vie dans l'acceptation sereine de l'âge et de sa fin ultime. L'auteur s'insurge contre cette société qui interdit à nos vieux d'être vieux, qui les prive du droit de tirer des leçons de leur vie, leur épargne la solitude sans laquelle nous ne sommes rien, les préfère bronzés, insouciants, insignifiants, et les pousse dans des maisons de retraite, remplaçant l'amour et l'admiration qu'on leur doit par les soins qu'on leur donne. Il est moins important d'être en forme que d'être en paix. Il faut accepter de vieillir, accepter la solitude, tendre vers le détachement. La vieillesse n'est pas une maladie, c'est un âge de la vie. C.V.
Loin, très loin de tout, Ursula Le Guin, traduit de l'américain Par Matine Laroche, éd. Actes-Sud, 1984, 111 pages.
Ce petit livre plein de charme et de nostalgie raconte la rencontre de deux adolescents d'aujourd'hui, leur amour et leurs incertitudes, le chemin qu'ensemble ils cherchent vers l'âge adulte. Une lecture pour les parents et aussi pour leurs enfants adolescents. C.V.
Eva Luna, Isabelle Allende
Ce roman très prenant, fantastique, se situe en Amérique Latine. Il sonne vrai, authentique dans les descriptions de la vie d'une femme traversant des situations de pauvreté extrême, côtoyant des milieux très divers tout en se cherchant. Ce n'est pas du nombrilisme, mais la lutte pour la vie. M.E.
Tu ne craindras pas le mal, par N. Chtcharanski
L'auteur est un dissident russe qui raconte sa lutte pour le respect des Accords d'Helsinki. D'origine juive, mais non pratiquant, il milite pour le droit à l'émigration. Mathématicien de génie, il découvre paradoxalement la liberté intérieure dans un système oppressif en osant. Le récit qu'il nous livre n'est pas tant la description de son arrestation, condamnation et peine de plusieurs années, que la force qu'il puise en lui-même pour résister. Pour garder son équilibre, il évoque ses souvenirs heureux, apprend des psaumes (dans l'hébreu qu'il découvre à la recherche de ses racines), joue des parties d'échecs, résoud des énigmes de physique enregistrées dans sa mémoire afin de faire face à la dépersonnalisation que le milieu carcéral veut atteindre. Il cherche par là à rester cohérent avec lui-même et paie le prix fort: il sait que s'il faisait la moindre concession - même raisonnable - il perdrait sa liberté, aussi après avoir fixé ses objectifs, il tient bon contre vents et marées.
C'est un chant d'espérance, ancré dans ses convictions, porté par l'amour de sa femme et la mobilisation qu'elle orchestre pour sa libération. Pour moi, c'est un encouragement à Å“uvrer, à mon niveau, pour le soutien des Droits de l'Homme.
La biographie se termine par son expulsion d'U.R.S.S., les retrouvailles avec sa femme et sa réadaptation en Israël. M.E.
Une vie bouleversée, Journal 1941-1943, Etty Hillesum, éd. du Seuil.
Sous l'occupation allemande et pendant l'extermination des juifs, une jeune Hollandaise juive tient son journal. «En dépit de toutes les souffrances infligées et de toutes les injustices commises, je ne parviens pas à haïr les hommes». Au travers d'épreuves chaque jour plus douloureuses, Etty cherche et trouve la justification de son existence dans la pratique de l'altruisme.
Itinéraire spirituel impressionnant. Une lecture tonique en dépit des circonstances. M.L.
Namibie. Les derniers colons d'Afrique, Christine von Garnier, éd. l'Har- Paris, 1987.
Emportée par l'enthousiasme de la jeunesse, Christine, docteur en sciences de l'Université de Neuchâtel, part en 1967 en Namibie servir l'Afrique profonde aux côtés de son mari, un Namibien, de souche prussienne, tout imprégné à son insu de la Supériorité de l'homme blanc et de l'immuabilité des choses. En vingt ans, dans ce pays que de bouleversements!
A lire, si vous cherchez à comprendre le drame de l'après-libération. M. L.
Histoire de la vilaine Clémentine, Michèle Joz - Roland et ses élèves.
Ed. Aquarius.
Un matin, dans une classe d'enfants de sept à neuf ans, la maîtresse apporte une vieille poupée de chiffon retrouvée au fond d'une malle. Comme ça, sans intention particulière, mais toujours prête à accueillir les réactions de ses élèves. Réactions qui ne vont passe faire attendre et qui vont se prolonger sur une période de deux ans. Une expéience révélatrice qui va servir d'exutoire à maints sentiments non prévus par le programme scolaire! M.L.
Partir avant l'automne, Natacha Niklaus, éd. Luce Wilquin, 230 pages,
Fr. 30.-.
Giselle et Karsten sont deux adolescents. Elle est suisse, il est allemand. Elle est issue d'une famille bourgeoise, il fréquente des drogués. Le hasard d'un échange linguistique leur fera vivre un été inoubliable, entre la Suisse et l'Allemagne. Des relations très fortes d'amour-haine les uniront avant que Karsten ne succombe à la maladie.
Ce roman, écrit par une jeune fille de quinze ans pourrait déranger par son langage cru d'adolescents. Cependant je l'ai trouvé attachant, car vrai et spontané. Il exprime toute cette ambiguïté dans laquelle les jeunes se trouvent plongés et dont ils essaient de s'extirper souvent seuls ou sans vouloir d'aide de quiconque, surtout pas celle des parents. Natacha nous dit: «J'ai écrit ce livre pour que les adultes puissent un peu mieux nous connaître, pour qu'ils comprennent ce que nous sommes vraiment au fond de nous». F.G.
Tous les enfants peuvent réussir, Antoine de la Garanderie/ Geneviève
Cattan, éd. Centurion, 1988.
L'école est-elle - ou non - un lieu d'épanouissement des enfants? Est-elle - ou non - le lieu d'une ouverture sur la vie, sur les autres? N'est-elle pas en train de devenir le terrain d'une compétition implacable? Elle ressemble de plus en plus à une balance en perpétuel déséquilibre où le plateau de «l'échec» pèse toujours davantage.
Au lieu de parler d'échecs, Antoine de la Garanderie propose de renverser la perspective et d'étudier d'abord les réussites scolaires. A quoi tiennent-elles? Pourquoi tel ou tel élève réussit-il, pourquoi un autre échoue-t-il face au même problème? Comment l'enfant procède-t-il pour réussir ce qu'il fait avec tant de bonheur en dehors de l'école? S'il savait appliquer la même démarche pour résoudre un problème de math ou d'orthographe que lorsqu'il joue au foot et gagne, il serait aussi vainqueur à l'école. Pour cela, A. de la Garanderie nous propose une nouvelle pédagogie et nous entraîne à la découverte d'une véritable révolution du fonctionnel mental. Il divise en gros les individus en «auditifs» et «visuels», mais surtout donne les moyens à chacun de prendre conscience de ses capacités de réussite. Avec ce livre nous entrons dans des classes où maîtres et maîtresses pratiquent cette nouvelle pédagogie et comprenons mieux ainsi son fonctionnement. Beaucoup d'enseignants, de parents, ont été séduits par cette démarche optimiste et vivante. En résumé: «C'est en donnant à mes élèves l'intelligence de leurs moyens que je leur donnerai les moyens de leur intelligence», dit Antoine de la Garanderie, père de sept enfants entre autres! F.G.
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