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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOUR«Le cirque de Noël!» Après avoir vécu et travaillé dans une ville de province en Colombie, Regula (suissesse) et Carlos (colombien) sont venus en Suisse il y a une année. Devant notre société de consommation, ces parents de trois enfants, Luciano (douze ans), Alexandra (huit ans) et Julia (une année), nous font part de leurs remarques. Regula: - Pour moi, tout ce qu'on croit être nécessaire à l'enfant est incroyablement exagéré. Tout ce qu'on peut ou doit avoir ici n'a rien à voir avec l'amour de l'enfant, avec la raison, c'est un «terrorisme de consommation. » Il ne nous a pas été facile d'y échapper, car ici en Suisse les gens ont le sentiment qu'on ne saurait élever un enfant sans disposer de tout un arsenal d'accessoires. Quand nous disions ne pas avoir besoin de telle petite chaise, de telle baignoire, etc., les gens ne nous croyaient pas, ils pensaient que c'était à cause de notre budget modeste. Carlos: - La consommation commence ici au berceau pour ne plus jamais s'arrêter. Pour Luciano, au début, ce fut très irritant. Pendant un certain temps, il eut le sentiment qu'il devait aussi avoir tout ce que les autres possédaient, ne serait-ce que pour être leur égal. A Pasto, par exemple, il était le seul à posséder quelques Legos. Regula: - Pour Alexandra, cela n'a pas été un problème jusqu'ici, mais pour Luciano, en décembre dernier, tout le cirque de Noël joua un rôle primordial. Les jouets n'étaient qu'une partie du problème. Ici, on montre constamment aux enfants et bien sûr aux adultes ce qu'il faut posséder pour être heureux, et, chez nous, bon nombre de ces objets tont défaut, à commencer par une voiture, des meubles de salon, une bibliothèque, et j'en passe. Je comprends que pour Luciano toute comparaison avec les autres familles soit pénible. Carlos: - Oui, nous pouvions nous évertuer à dire que nous n'avions pas besoin de tous ces objets, pour Luciano, c'était un manque au moment où il cherchait à affirmer sa position dans sa classe. Mais avec le temps, il a retrouvé sa confiance en lui, et la consommation, la possession lui sont devenues secondaires. Mais je ne me fais pas d'illusions, cela changera, car ici tous, adultes et enfants, sont incités de mille manières à la consommation. Peut-être les adultes cherchent-ils aussi dans la possession de biens la confiance en eux-mêmes, et cela tant qu'ils ne se sont pas trouvés? Peut-être doivent-ils prouver aux enfants leur amour par des cadeaux parce qu'ils ne savent pas leur témoigner cet amour autrement? |
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