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Le contrôle familial des influences éducatives sur l'enfant: le cas de la télévision

Mémoire de licence. Département de sociologie, Genève, 1988. Françoise Lenoir a bien voulu nous résumer les résultats de sa recherche.
Ce travail ne porte pas sur l'influence de la TV chez l'enfant, mais, partant du principe que toutes les familles, ou presque, possèdent une télévision, et sachant la place qu'elle occupe (dans les discussions, dans l'organisation de la vie familiale, dans la discipline par rapport à la consommation de l'enfant, etc.), j'ai cherché à savoir comment la famille gérait la T.V.
Il faut savoir que la famille n'est pas seule responsable de l'éducation de l'enfant. De plus en plus aujourd'hui, d'autres instances y participent, chacune agissant de manière spécifique. L'école, l'église, la télévision sont des agents de socialisation de l'enfant qui risquent d'entrer en compétition (ou au contraire d'être complémentaires) avec les objectifs et les stratégies éducatives de la famille.

Résultats: les politiques familiales de gestion

L'attitude de la famille vis-à-vis de la télévision a été évaluée selon deux critères:
la mission assignée à la télévision par la famille
et le contrôle que la famille exerce sur celle-ci.
Assigner une mission, c'est définir la valeur et le champ éducatif de la télévision. Elle peut être évaluée de manière globalement positive, dans ce cas elle contribue à l'éducation. Elle peut le faire soit de manière spécifique (dans certains domaines seulement), soit de manière diffuse (il n'y a pas de sujets tabous).
Elle peut au contraire être évaluée de manière globalement négative, dans ce cas elle s'oppose à l'éducation familiale. Leurs missions sont incompatibles.
Elle peut être évaluée de manière neutre. Elle n'a aucune mission particulière, si ce n'est celle de distraire.
La famille exerce un contrôle différent selon qu'elle attache de l'importance au pouvoir organisateur de la TV (par exemple, ne pas regarder la télévision avant d'avoir fini ses devoirs, pendant les repas), ou selon qu'elle attache de l'importance au contenu du message télévisuel. On a noté là deux tactiques de contrôle: 1) la censure, c'est-à-dire la régulation de l'ouverture et de la fermeture du poste, 2) la discussion avec l'enfant à propos d'un contenu (la famille profite d'une émission pour expliquer un message, faire passer son point de vue, etc.).
On a aussi tenu compte d'une forme plus théorique de contrôle. C'est la participation. La famille serait-elle d'accord de contrôler la source d'influence té!évisuelle, c'est-à-dire de coopérer à la définition des contenus ou de la programmation télévisuelle? A l'instar des Associations de parents d'élèves, il pourrait y avoir des Associations de parents de téléspectateurs.
Lorsque l'on croise les critères d'évaluation (mission et contrôle). on obtient quatre types de famille qui se distinguent par leur manière de gérer la télévision.

Premier grand groupe: les familles laxistes

Elles sont caractérisées par le non-contrôle de la T.V. Ces familles sont des grandes consommatrices de télévision. Elle laissent faire les enfants, que leur appréciation de la TV soit positive ou négative.
Type 1: les familles permissives (mission positivelnon contrôle). Elles n'ont aucune raison d'intervenir puisqu'elles sont tout à fait d'accord que la télévision s'impose dans le rythme de vie familial et que les contenus puissent servir de référence (mission de substitution).
Type 2: les familles impuissantes (mission négative/non contrôle). Ces familles évaluent la télévision négativement, mais ne savent pas comment s'y prendre pour la contrôler. Elles sont comme démunies, dépassées par le phénomène.

Deuxième grand groupe: les familles interventionnistes

Elles sont caractérisées par l'élaboration d'une politique de contrôle de la TV.. soit pour se défendre contre le danger potentiel qu'elle représente (mission négative), soit pour s'allier avec elle (mission positive).
Type 3: les familles hostiles luttent contre l'emprise de la télévision par tous les moyens. Le contrôle est maximum. La télévision constitue une menace parce qu'elle s'oppose au projet éducatif fami!ial.
Type 4: les familles alliées dans lesquelles le contrôle de la consommation de la télévision est souvent une condition de son appréciation positive. Il ne va pas de soi que la télévision collabore à l'éducation. L'implication parentale, qui se manifeste par toutes sortes d'interactions parents-enfants à propos de la TV et de ses contenus, est souvent forte dans ce type de famille.
Un 5e type de famille semble se dégager.
Ce sont les familles conciliantes. La télévision n'a pas valeur éducative
particulière. Elle ne fait ni bien ni mal (mission de distraction). Elle est là, il faut «faire avec», comme on dit. Ce qui compte pour les parents, c'est de régler la question de la TV une fois pour toutes, et ils y parviennent, soit en détournant l'enfant de l'attrait que représente la télévision, par des activités alternatives, soit en misant sur l'autorégulation de l'enfant par rapport à la TV. Il s'en lasse de lui-même.

Conclusion

Il serait intéressant de savoir comment ces cinq types de famille sont répartis dans la population. Il est impossible de le vérifier, vu le nombre limité et peu représentatif des familles observées. Toutefois, je ferai deux remarques constituées à partir de ce travail et à partir d'une autre recherche effectuée sur un échantillon plus vaste.
Les familles sont plus interventionnistes qu'on ne l'imagine souvent. Peu nombreuses sont les familles qui se disent être dépassées par le phénomène d'une part, ou qui acceptent la télévision sans condition. Ces cas étaient peut-être plus fréquents dans les années septante.
Le cinquième type pourrait être le plus répandu. L'accent serait mis plus sur la régulation de la télévision que sur son apport positif ou négatif.









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