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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURPunir? Oui, mais comment? Aujourd'hui, il est de bon ton de ne plus punir son enfant, mais plutôt de discuter avec lui. Les parents cherchent par la parole à convaincre leur rejeton du bienfait de tel comportement ou à lui démontrer calmement mais fermement, la nécessité de telle autre manière. Bref, les parents parlent pour se convaincre que tout est bien et les enfants écoutent s'ils n'ont pas quelque chose de plus captivant en tête. Comme tous les parents, je parle, analyse, cherche à démontrer les avantages de mettre sa chambre en ordre, de se laver les mains avant de passer à table, de fermer la porte doucement sans faire vibrer toutes les vitres de la maison, de ne pas mettre radio et télévision à pleins tubes par égard pour les voisins, de dire merci avec le sourire lorsqu'on reçoit un cadeau, d'apprendre convenablement ses mots et son livret, bref, je parle, j'éduque… enfin j'essaie! Ou mes arguments ne sont pas bien convaincants, ou bien alors mes enfants ne sont pas comme les autres… toujours est-il qu'ils n'obéissent pas! La douceur et mes analyses logiques du bien-faire n'ont aucun effet. Alors, le calme me quitte et ma mauvaise humeur monte. Je dois gronder (mais gronder, c'est parler encore, même si c'est parler sévèrement), et bientôt punir. Mais punir comment?« Interdiction de regarder la télévision pendant une semaine». J'ai essayé… l'effet n'est pas mauvais, mais je me punis moi-même, car lorsqu'un film chouette passe de 20 à 22 h, quel plaisir de rire ensemble devant le petit écran, surtout si c'est justement celui que nous devions aller voir lorsque la grippe nous avait retenus à la maison… C'est trop bête! «Je te prive de dessert»… Risible! Avec son argent de poche, il n'a qu'à faire un saut à la Migros du coin. «Pas de sortie avec les copains jeudi ». Là, c'est déjà mieux, mais peut-on laisser enfermés des enfants toute une journée à la maison (et moi avec!) lorsqu'il fait beau? A part l'inévitable claque qui parfois jaillit plus vite que ma pensée, j'ai essayé dans certaines circonstances de recourir à une nouvelle technique de sanction: la punition-composition. «Tu as oublié de mettre ton gilet de sauvetage pour aller en bateau », «Tu promènes tes mains noires sur tous les murs» (comme s'il ne peut pas se tenir droit tout seul!) «Tu as trop traîné sur le chemin de l'école et je me suis fait un sang d'encre», «Tu as laissé la cuisine collante et sens dessus dessous après ton goûter», bref, je ne suis pas d'accord avec tes manières que je trouve répréhensibles; prends une feuille et raconte les faits et tes torts sans avoir peur non plus de défendre ton comportement si tu trouves mes remarques excessives. Désormais, je ne crie plus. Mes enfants bougonnent et partent dans leur chambre. En face de leur page blanche, ils ont le temps de réfléchir et ils griffonnent quelques lignes, parfois plus quand ils en ont gros sur le coeur. Le petit qui n'écrit que quelques phrases doit ensuite corriger l'orthographe et recopier sans fautes. Le grand peut exprimer par écrit ce qu'il n'aimerait peut-être pas raconter oralement… Et après lecture, nous pouvons parler, cette fois! |
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