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Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Pourquoi en arriver là?

Quand les paroles deviennent des menaces, que les menaces ne servent plus à rien, qu'elles se transforment en cris qui dégénèrent en hurlements incompréhensibles, quand la machine s'emballe pour finalement éclater en gestes incontrôlés, c'est le désastre! Parce que je n'ai plus les moyens intellectuels de me faire comprendre, j'emploie mes mains: je gifle ou je fesse… C'est à la fois un soulagement dans la tourmente, mais aussi et surtout un geste de panique engendré par une perte de contrôle émotionnel et rationnel. Je ne suis plus moi-même. L'enfant en face de moi n'y comprend pas grand-chose non plus, crie aussi fort que moi, frappe des pieds et des mains, hurle, hoquète, sanglote, puis claque la porte de sa chambre. Il y a rupture, déchirure, peine, tristesse… La crise passe, le calme revient, le silence fait place au tumulte, la réconciliation à la dispute. Pourquoi en sommes-nous arrivés là?

J'aurais tant souhaité prévenir ces éclats, mais c'est comme si l'un d'entre nous provoquait l'autre inévitablement, soit par son mutisme volontaire ou au contraire par son agressivité. La patience a des limites pour une mère, comme pour un enfant d'ailleurs! Il ya les tempéraments tolérants, souples et conciliants, il y a ceux qui sont impatients, rigides, intransigeants. Il y a aussi les préoccupations, les soucis, la fatigue, le temps qui presse… Alors, forcément, des étincelles jaillissent. Elles n'allument souvent qu'un feu de paille; ces crises sont brèves et si inutiles…

Au lieu d'avancer, j'ai plutôt l'impression d'avoir reculé et que tout est à reconstruire pour retrouver un équilibre, un terrain d'entente. Heureusement ces chocs sont de moins en moins fréquents. Ai-je appris à les éviter habilement? Me suis-je fortifiée face à l'attaque, suis-je plus disponible pour comprendre mon enfant, pour lui attacher de l'importance à lui et à ses besoins que je qualifiais facilement de caprices? Et lui, s'est-il «assagi », émoussé, a-t-il tout simplement mûri? Il a peut-être aussi senti que nous n'arrivions à rien en nous battant comme deux coqs?

Avec le recul, je pense avoir compris qu'il était mal dans sa peau, tout comme moi. Il essayait de changer de carapace. Il s'est mué en un être sensible et délicieux. Aujourd'hui nous savourons notre entente.









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