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La violence: faut-il avoir peur des adolescents?

Pourquoi des enfants apparemment comme les autres se transforment-ils en «monstres»? Du psychologue au psychiatre, du magistrat au policier, tout le monde s'interroge.

Une adolescence sans fin

Tout commence il y a une vingtaine d'années avec l'émergence d'une nouvelle classe d'âge: l'adolescence. La période transitoire s'éternise subitement. On n'a plus honte d'être jeune. On le clame au contraire bien haut. Les adultes eux-mêmes portent aux nues cette jeunesse qu'ils tentent de conserver. L'adolescence n'a plus de frontières, l'âge mûr est repoussé et l'on peut parler sans ridicule d'enfants de trente ans.
Les parents ne respectent plus leur âge, pourquoi leurs rejetons le feraient-ils? Ils oscillent entre le paradis trop tôt perdu de l'enfance et le monde inaccessible des adultes.
Les adolescents ont la jeunesse, la force, la santé, mais ne savent pas quoi en faire. L'avenir leur fait peur, même s'ils évitent de le regarder. Les bouleversements de leur corps les perturbent.
C'est la fameuse crise. Rien ne va plus sans qu'ils comprennent pourquoi. Alors les natures nerveuses explosent. Absurde rébellion dont elles sont les premières à souffrir. Quand il y a une violence vers l'extérieur, il y en a aussi une dirigée vers l'intérieur. La première sert en quelque sorte de signal d'alarme. Le délit d'un adolescent est souvent une forme déguisée de suicide. Ce qu'il fait va se retourner contre lui. La voiture volée sans savoir conduire en est le meilleur exemple.

Les parents démissionnaires

Tout le monde le sait: pour construire sa personnalité, l'adolescent a besoin de s'opposer. Les jeunes gens qui ne trouvent pas de résistance en face d'eux poussent plus loin leurs petits méfaits. Du chapardage ils passent aux coups de poing dans la cour d'école. Difficile de savoir s'il s'agit de prédélinquance.
L'enfant ne naît pas agressif, il le devient. Ce n'est pas une question de particularité génétique. Certains se sentent inexistants. En commettant un délit, ils attendent une réponse. La raclée les rassure. Les parents qui se taisent commettent leur première erreur. Ils n'offrent pas aux enfants ce modèle d'autorité qu'ils attendent. Ceux-ci ne savent plus à qui s'identifier.
Deuxième mal du siècle: la communication. L'enfant ressent le mur du silence comme un abandon, un manque d'intérêt. Nous sommes à une époque où la technologie a fait des bonds fabuleux mais où la communication entre les gens est souvent défaillante. Quand on ne sait pas parler, on frappe. Reste donc à montrer la supériorité de la parole sur la violence physique.

Le culte du «fric»

«L'argent est aux années 1980 ce que le sexe est aux années 1970». Les espèces sonnantes et trébuchantes sont le critère numéro un de réussite. Les valeurs humaines arrivent bien loin derrière.
On pourrait croire les milieux aisés moins soumis à la tentation, il n'en est rien. La fortune est plus inaccessible à une classe d'âge, l'adolescence, qu'à une catégorie sociale.
La télévision montre constamment un adulte type qui boit, fume, conduit des voitures ou des motos de luxe. L'adolescent a envie de faire comme lui. Hanté par une image d'existence facile, il tente de se procurer ce qui lui manque par les moyens dont il dispose: le vol. L'âge adulte lui apparaît dans un lointain brouillard. Il se dit qu'il n'est pas près de gagner sa vie et s'arrange pour bousculer le sort. Le milieu social joue donc moins qu'on ne l'imagine. Il y a autant de problèmes en haut qu'en bas de l'échelle. Mais les conséquences ne sont pas les mêmes. Les familles aisées masquent plus aisément les écarts de conduite de leurs chérubins que les défavorisés. Et l'on grandit mieux seul dans sa chambre bien rangée qu'entassé avec ses frères et soeurs dans un taudis!

La délinquance prend une allure de plus en plus violente

Vol, viol ou assassinat? Les adolescents choisissent le vol. Chapardage dans les grands magasins, sacs à main des vieilles dames, cambriolage. Ce qui augmente, c'est la violence entre enfants.
Le viol, par contre, reste secondaire chez les mineurs. On a tendance à croire qu'un adolescent agressif a une sexualité hyperactive. En fait, quand on parle avec lui, on s'aperçoit qu'il a beaucoup d'inhibitions. Mais ceux qui déraillent un beau jour n'en conçoivent pas de remords outre mesure. La banalisation de la sexualité a pour conséquence directe d'étouffer la culpabilité. On a parfois beaucoup de mal à leur faire comprendre les conséquences physiques et psychologiques de leur acte sur la victime. Certains sortent du tribunal visiblement pas convaincus.

Nouveau: les parents martyrs

Depuis quelques années, on constate l'apparition d'un phénomène étrange: le parent martyr. Jusque-là, on n'ignorait rien de l'enfant victime de ses bourreaux de parents.
Il semblerait que l'adolescent prenne sa revanche. Dans la plupart des cas, l'enfant maltraite parce qu'il a été maltraité.
Très souvent il y a eu une relation passionnelle entre la mère et l'enfant. Le petit garçon "délicieux" devient subitement un "monstre". Il n'arrive pas à prendre son indépendance et le fait payer à ses parents. Le père est souvent absent ou indifférent.
Terrorisés, impuissants, les parents confrontés à ce problème se sentent seuls. La honte les empêche de parler. C'est pourtant ce qu'ils ont de mieux à faire. La faiblesse, l'isolement de leurs procréateurs excitent l'agressivité de ces adolescents très spéciaux. Insultes, coups, menaces de mort, arme à l'appui, ils ne reculent devant rien.









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