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L'enfant peut-il être déprimé?
Trop agité, trop sage et apathique, l'enfant au comportement anormal cache un problème, peut-être les prémices d'une dépression?
La mère de Jacques s'inquiète
La mère de Jacques s'inquiète. Son enfant qui n'a jamais été très scolaire mais qui était vif, plein d'imagination et de vie régresse. Sa mémoire est une passoire, il n'a plus goût à rien. Ses notes dégringolent à cause, entre autres, de cette difficulté à se concentrer, à mémoriser. Jamais il ne sera capable de suivre le secondaire. Et la sélection est là, imminente. Pourtant il est intelligent, il devrait pouvoir suivre la voie royale vers les études universitaires, vers le futur que lui souhaitent tant ses parents.
Comme ses résultats scolaires baissent, Jacques est taxé de paresseux et devient la bête noire de la maîtresse qui raille cet enfant toujours las: comment peut-on être fatigué le matin quand on a à peine dix ans? Ça c'est bon pour les adultes, les travailleurs de force, etc. Mais un gosse! Il n'a qu'à moins regarder la télé le soir et se coucher un peu plus tôt! Il est mal élevé, oui. Insolent et manque totalement d'intérêt pour l'étude.
Dépressif, a dit le médecin! Mais cette dépression, ses parents ne l'ont pas vue venir.
La dépression est difficile à déceler chez l'enfant
Alors que la mélancolie est connue depuis l'Antiquité, cela fait à peine dix ans qu'on reconnaît aux enfants le droit à la dépression, à la douleur morale. Pensez, l'enfance ne peut être qu'heureuse aux yeux des adultes!
L'état dépressif chez l'enfant est relativement fréquent. Mais il passe souvent inaperçu. Contrairement à l'adulte qui peut exprimer ses états d'âme, le jeune enfant ne sait pas raconter ce qu'il ressent. Il ne le sait d'ailleurs pas lui-même et souvent, pour masquer ce sentiment de manque, d'impuissance qu'il perçoit confusément, il devient extrêmement agité ou apathique.
Attention aux accidents répétés!
La tristesse chez les enfants peut les prédisposer aux accidents. Leur conduite d'échec, tant à l'école que dans la vie familiale, pousse l'enfant, volontiers casse-cou, à affronter le danger plus que la normale. Sans que l'on puisse parler d'équivalents suicidaires, il convient de retenir cette tendance à l'auto-agression.
Si la déprime se prolonge
On oublie souvent que l'enfance est une suite de hauts et de bas. Chaque fois que l'enfant évolue, il doit faire le deuil de quelque chose. Ce n'est pas forcément une perte réelle: la mort d'une personne chère, ou les amis perdus lors d'un déménagement. Cela peut être la perte d'un idéal, d'une relation particulièrement idéalisée, du sentiment de toutepuissance sur le monde, etc. Normalement les choses se tassent assez rapidement. Mais lorsque ce n'est pas le cas, lorsque ce malaise devient chronique, il est nécessaire d'intervenir.
Il faudrait alors s'adresser à un psychiatre ou à un psychologue de l'enfance, car seul un spécialiste sera capable de déceler, par le jeu, la conversation, etc., les prémices subtiles d'un sentiment d'insuffisance, d'incomplétude, chez un enfant qui ne peut pas raconter sa douleur et qui ne sait pas s'exprimer autrement que par l'agressivité, l'hyperactivité ou l'ennui.
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