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Viens dire bonjour!
«Mon chéri, viens dire bonjour aux invités.»
Que de fois n'ai-je pas répété cette petite phrase avec gentillesse, impatience, énervement, enfin sur tous les tons, pour pouvoir maintenant la dire avec plus ou moins de sérénité.
Et chacun d'y avoir répondu avec sa personnalité, sa réserve ou peut-on dire sa «timidité».
Avec mon expérience de quatre enfants je crois que ce que l'on appelle timidité chez les petits enfants serait plutôt une certaine réserve naturelle de chacun, face à l'adulte, à l'inconnu.
J'ai observé (je ne suis pas la seule!) que tous les petits enfants ont des phases normales de timidité plus ou moins fortes. Quel petit de deux ans ne se sera pas caché derrière les jupes protectrices de sa maman à l'approche d'une personne connue ou inconnue? Et quelle maman (ou papa) n'aura pas dit: «Oh, excusez-le, il est très timide.»
Je pense qu'il faut laisser aux petits cette retenue, cette méfiance même, ce temps d'observation nécessaire pour qu'il se sente en confiance. Afin qu'il puisse de lui-même surmonter sa peur de l'inconnu et aller vers l'autre.
Peut-être que de propulser «son chéri» en avant, de le pousser au-delà de ses limites, de brusquer cette réserve fera de certains enfants au tempérament déjà replié sur eux-mêmes, de plus grands timides qu'ils ne l'auraient été autrement.
Peut-être qu'en insistant trop sur cette timidité, en tombant dans l'erreur des phrases pièges (c.f.les numéros d'avril et mai), on lui collera une étiquette dont il aura de la peine à se défaire et qu'il trainera toute sa vie avec lui.
A la maison, chacun aura mis son temps à «oser» dire bonjour. L'un d'un caractère réservé aura mis plus longtemps. L'autre plus sociable aura vite surmonté l'obstacle. Et les deux petits se cachent encore un peu: l'un derrière un grand sourire et les dents un peu serrées, l'autre avec une grosse voix et le regard en dessous.
Mais quoi de plus normal et de plus charmant que ce brin de timidité?
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