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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURIl mouille, elle mouille, ils remouillent… Gilles a quatre ans et il lui arrive encore de s'oublier. Pascale en a trois, elle était propre, mais elle a recommencé à se mouiller après la naissance de sa petite sÅ“ur. Yvan a cessé de mouiller son lit à 2 ans et demi. Quinze mois plus tard, après une intervention chirurgicale, il se remet à mouiller. Pourquoi ? Oui, pourquoi ? se demandent les parents qui croient que la vie est facile pour les petits. En réalité, c'est beaucoup plus difficile que vous ne l'imaginez habituellement. Et il ne suffit pas d'être intelligent, c'est-à-dire de comprendre ce que les parents attendent, pour être en mesure de s'exécuter sans défaillance. Ce n'est ni l'intelligence, ni la bonne volonté, ni la volonté tout court qui font défaut, la plupart du temps. Mais un facteur dont on perd souvent de vue l'importance. Quelques exemples : D'abord des observations, si vous le permettez, concernant Tiki et Moskacha, un chien et un chat. Ne soyez pas choqués ! On apprend énormément au sujet des petits enfants quand on s'intéresse aux animaux et quand on les comprend. Tiki aime la compagnie. Il n'a pas forcément besoin qu'on lui parle ou qu'on joue avec lui. Une présence affectueuse lui suffit. Mais si, pour une raison ou l'autre, on est obligé de le laisser seul toute une journée vous êtes sûr que vous découvrirez plusieurs flaques à essuyer en rentrant. Moskacha est le matou le plus intelligent que ses patrons pâmés aient jamais rencontré. Il comprend, devine, pressent et accepte mille choses. Sauf une : le départ occasionnel des ses «parents». Lui, d'habitude si affectueux, peut bouder ses bienfaiteurs entre 24 et 48 heures à leur retour. Il joue à l'indifférent ou va cuver son chagrin sous un lit. D'autres fois, il fait un effort de politesse et accueille les voyageurs en ronronnant de bonheur. Puis, sous le prétexte de chercher des caresses, il s'approche, grimpe sur leurs épaules et leur envoie un jet d'urine en pleine figure. Et maintenant : un garçon et une fille de trois et quatre ans, des enfants précoces, vifs, intelligents, plutôt obéissants. Quoi qui'il leur en coûte, ils se soumettent généralement aux exigences de la maison. Des enfants normaux, quoi ! Sauf en cas de panique. Figurez-vous qu'un jour, leurs parents ont fait venir un lot de tapis à choix. Et les voilà qui déroulent, enroulent, comparent, admirent, hésitent… Ils sont tout à leur affaire, se passionnent et oublient complètement l'existence d'Olivier et de Martine. A la fin de la séance, ils les retrouvent écroulés dans un coin, pelotonnés l'un contre l'autre, les yeux rouges, le pouce dans la bouche, la culotte inondée. Deux réfugiés complètement abandonnés ! Soif de contact Les petits enfants (de même que les chiens, les chats et autres bêtes familières) ne peuvent se soumettre à certaines disciplines que dans la mesure où ils se sentent en bonne harmonie avec ceux qui les soignent. Ils ne trouvent souvent ni facile ni agréable de renoncer à satisfaire leurs besoins dans leur lit ou leur culotte. S'ils se décident à y consentir, c'est vraiment pour vous faire plaisir, pour rester en accord avec vous, pour être sûrs de garder votre affection. Et encore! Il ne faut pas que des épreuves trop importantes viennent ébranler les relations bienfaisantes si nécessaires à leur développement! Quand j'emploie le mot épreuve, je n'exagère pas. Car c'est bien ainsi que les petits éprouvent des événements qui nous paraissent banals, à nous adultes. Tout ce qui n'est pas «comme d'habitude» est une cause de difficulté. Plus l'enfant est petit et plus il risque de sentir son équilibre menacé en face de l'imprévu, l'inconnu, l'accidentel. Cela ne veut pas dire que les parents doivent s'ingénier à supprimer toutes les difficultés; dans ce cas, l'enfant ne s'entraînerait jamais à les affronter et à les surmonter. Mais il ne faut jamais oublier que le besoin de contact affectif est essentiel pour la vie des jeunes enfants. Chaque fois qu'il est interrompu, diminué ou négligé, vous demandez un gros effort d'adaptation à votre enfant. Avec des précautions intelligentes, vous pouvez prévenir ou atténuer. Mais, de toute manière, il faut vous attendre à quelques répercussions humides dans le lit ou dans les culottes ! |
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