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Avertissements
Comment protéger les jeunes filles contre les tentatives audacieuses mais déguisées auxquelles elles peuvent être encore exposées en voyage ?
Mlle Eugènie Dutoit, dans une série d'articles parus dans le Schweizer Frauenblatt, répond : en premier lieu, donnons-leur des avertissements clairs car «on ne combat que le danger connu. »
Or la jeune fille qui, un soir vers 5 heures, se laissait naïvement persuader par un inconnu d'interrompre à Berne son voyage, au lieu de le poursuivre directement, avait-elle reçu ces avertissements avant que l'agente de la gare l'eut arrachée au péril qu'elle courait sans s'en douter?
Les avait-elle également reçus, cette Allemande, naïve aussi, qui à l'instigation d'un client, quittait une place sûre pour en accepter une autre à Genève, place qui se trouvait être une maison de perdition, ce dont elle fut informée providentiellement presqu'au moment d'y entrer ?
Rappelées à la réalité par des faits de ce genre, ne manquons pas, par lâcheté ou par laisser-aller, d'avertir les jeunes filles. Avant même qu'elles s'éloignent de la maison pour la première l'ois elles doivent connaître les dangers d'un autre ordre qu'elles courent en demeurant toutes seules, parfois aussi comme femmes de chambre ou employées de bureau, exposées à des propositions déshonorantes de patrons ou de collègues.
Qu'elles n'acceptent jamais une situation quelconque sans renseignements précis et sûrs.
Persuadons-les aussi de ne jamais se laisser tenter sur les routes par l'offre d'automobilistes inconnus prétextant de leur rendre service.
Recommandons-leur une extrême prudence dans les trains, à l'égard de leurs compagnons de voyage, homme ou femme de tout âge, d'apparence respectable (et même sous l'uniforme de garde-malade) qui voudraient combiner leur itinéraire, les piloter pour visiter une ville pendant un arrêt un peu long, et auxquels elles devront taire absolument le lieu de leur destination.
Enfin ne manquons pas de les munir du livret des Amies de la jeune fille>, qui aperçu entre leurs mains ou dans leur sac, suffirait déjà à éloigner les malintentionnés. Le livret s'obtient au Bureau central de la Fédération, 10, rue de la Treille, Neuchâtel, ou par l'intermédiaire des agentes des Amies de la jeune fille, le livret suisse 0.50 c., l'international 0.75 c. Ce dernier contient beaucoup d'indications concernant d'autres pays que la Suisse et d'autres continents que l'Europe : adresses de logements recommandables, de consulats, d'Amies de la jeune fille, conseils, etc., etc. Pour ne pas encourager l'expatriation, il est recommandé de ne remettre ce carnet qu'aux jeunes filles déjà décidées à partir.
L'Å“uvre de protection de la Fédération des Unions nationales des Amies de la jeune fille est affichée dans les wagons, dans les salles d'attente elle est en outre représentée à l'arrivée des trains de jour (de 6 h. du matin à 9 ou 10 h. le soir) dans nos principales gares suisses par une agente, tenant à la main le carnet rouge et blanc, orné de l'étoile à 7 rayons (que reproduit aussi la broche); un brassard rouge et blanc la désigne encore plus sûrement à l'attention. L'agente de l'Association catholique a un brassard jaune et blanc. L'agente est prête à rendre aux jeunes tous les services demandés, à donner bénévolement tous les renseignements utiles. Elle vient même la nuit à la gare pour attendre quelqu'un si elle est avertie.
Si ces lignes ne vous sont pis personnellement utiles, ces renseignements vous étant déjà connus, pensez à ceux qui pourraient les ignorer encore.
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