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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Correspondance

Je retrouve dans de vieux papiers quelques pages jaunies, couvertes de l'écriture de ma grand'mère ; celle-ci, liée le 22 germinal an X de la République, est morte dans un âge avancé. Je me souviens, qu'il y a quelque 50 ans, elle me remit ces lignes, copiées par elle à mon intention ; elles peuvent encore être utiles. S.

La grand'mère - Souvenirs d'une jeune fille

Pendant longtemps je n'y ai rien compris. De ce que les grand'mères sont souvent vieilles et faibles, je me figurais qu'elles n'avaient pas besoin de distractions, qu'il était dans leur nature d'être assises à l'écart, dans leurs grands fauteuils, et de tricoter. La nôtre vivait avec nous, parce que mon père était son fils unique. Naturellement, nous étions sensées l'aimer, et de ce fait nous étions douces et polies avec elle, comme des enfants bien élevés le sont toujours avec les personnes âgées. Grand'mère était silencieuse et paisible, faisant beaucoup de bien et peu de bruit; elle menait si tranquillement son petit train de vie journalière qu'on ne s'apercevait guère de sa présence à la maison. Ma mère lui tenait parfois compagnie, mais nous autres fillettes, toujours affairées, toujours en l'air, nous n'y songions guère. On aurait pu croire qu'elle n'était rien dans notre vie.

Un jour, j'entrai dans le salon, je l'y trouvai toute seule, endormie dans son fauteuil, près de la fenêtre. Le soleil disparaissait à l'horizon, derrière les collines, laissant après lui comme une gloire de lumière, et c'est dans cette gloire que grand'mère m'apparut. Soudain je compris tout, je vis ce qu'il y avait en elle d'affection, de bonté, de piété ; les lignes familières de son visage me révélèrent le grand secret que je n'avais jamais entrevu. L'âme de la grand'mère est toute pareille à celle de ses petites-filles! Seulement elle est voilée de mélancolie, car elle a plus de regrets et moins d'espérances qu'elles. Oh! oui, son âme est pareille aux nôtres. Et nous qui la tenions à l'écart de nos amitiés, de nos joies, de nos petits secrets, n'aimerait-elle pas comme nous les jolies surprises, le plaisir de les attendre ou de les deviner? les soins affectueux, et par dessus tout, le bonheur de se mêler aux détails de notre vie, fraîche et joyeuse comme la lumière du soleil levant ?

Lorsque grand'mère se réveilla, mes deux soeurs et moi nous étions autour d'elle, attendant qu'elle ouvrit les yeux. Marie lui donna un baiser et lui demanda si son somme lui avait fait du bien; Julie lui ramassa son peloton de laine qui avait roulé sur le tapis et tout en le repelotonnant, elle lui raconta des histoires amusantes sur l'école. Et moi? Eh bien moi, je m'agenouillai à ses pieds, et les larmes me venaient aux yeux; je lui serrai les genoux, peut-être un peu trop fort, en lui déclarant qu'elle était une bonne grand'mère chérie. Et puis ? Et puis c'est tout.

Seulement à partir de ce jour-là, grand'mère dut trouver qu'il y avait quelque chose de changé dans la maison.

Partout où notre volonté est en accord parfait avec la volonté de Dieu nous sommes heureux.

C'est un précieux avantage que d'être content de son sort. Habituons-y nos enfants par notre exemple, par nos paroles.










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