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Coin des petits. - Que faire avec un enfant qui ne sait pas s'amuser?

Pour répondre à coup sur à cette question il faudrait non seulement connaître le sexe, l'âge et la santé de l'enfant, mais encore le milieu dans lequel il vit, ce qu'est sa mère, s'il est enfant unique, s'il va à l'école ?

« Nous devons chercher à corriger non pas l'enfant, mais plutôt le système que nous employons ». COPPIUS

L'éducateur doit chercher en lui-même la source de tous les défauts de son élève ». SALZMANN.

Sans exagérer la portée de ces deux citations, il faut reconnaître qu'elles sont fréquemment vraies.

Bien souvent, lorsque notre enfant est tout petit, au lieu de le laisser seul et tranquille dans son berceau, nous le prenons, l'embrassons, le montrons à tout venant et lui demandons de sourire lorsqu'il n'en a pas envie ; c'est pour lui une première leçon d'inattention.

Quelques mois plus tard, il est installé par terre avec ses jouets : une balle, un morceau de bois, quelques bobines, une vieille boîte, peu importe; au lieu de le laisser aller de l'un à l'autre objet, au gré de ses désirs, nous voulons lui en expliquer l'emploi, nous sommes impatients de le voir faire ce que tel autre enfant faisait à son âge.

Vient le moment où il joue véritablement avec un petit char, une poupée, un livre de gravures; à la même époque, il commence à pouvoir nous rendre de menus services, fermer une porte, porter un paquet, mettre le couvert. Alors, dans notre zèle maladroit, nous interrompons son jeu pour lui donner un ordre qu'il faut plusieurs fois répéter, car si l'enfant est occupé, il ne nous entend pas. Par contre, s'il a quitté un amusement, il est bien rare de l'y voir retourner. Le charme en est rompu.

Evitons donc, si possible, de l'interrompre lorsqu'il est absorbé par un jeu. De même plus tard lorsqu'il fera ses devoirs pour l'école ou un travail quelconque, nous respecterons sa tranquillité.

Quelquefois, nous voudrions que l'enfant joue à notre manière et non pas à la sienne; toujours impatients de constater ses progrès, nous ne le suivons pas à travers les caprices de son imagination. Le besoin de mouvement, la mobilité de la pensée empêchent l'enfant très vif de se fixer longtemps à une même occupation, son développement, à cet égard, est lent; prenons garde de le retarder encore par notre impatience. Il sera bon, dans ce cas, de lui fixer pour chaque jour une tâche bien définie (aider à faire son lit, essuyer la poussière, ramasser et transporter des cailloux, arracher des mauvaises herbes, etc.). En le rendant responsable de l'exécution de ce petit devoir, nous lui aiderons à fixer son attention pour quelques minutes d'abord et ensuite pour plus longtemps.

Une trop vive imagination nous déconcerte souvent, nous, les adultes plongés dans les nécessités de la vie terre-à-terre. Nous aimons mieux voir notre fillette jouer sagement à la maman avec sa poupée que de l'entendre, jour après jour, raconter ce que font ses camarades imaginaires et nous nous demandons avec quelque angoisse si le sens de la véracité lui fait défaut?

Il est bon d'encourager un enfant, qui se plaît dans le monde des rêves, à nous les raconter. Associons-nous parfois à son jeu, entrons dans ses idées, qu'il sache que nous savons aussi inventer des histoires très drôles et tout à fait impossibles, auxquelles nous mettrons fin en disant : « A présent, assez d'histoires inventées, allons travailler».

Matérialiser les histoires en les dessinant peut aussi ramener à la réalité.

S'il arrive, au contraire, que l'imagination fasse défaut ou chez l'enfant ou chez la mère, il faut alors qu'elle prenne conseil des éducateurs qui, dans des livres charmants, disent comment ils font pour captiver les enfants.(1)

Que les aînés consacrent un peu de leurs loisirs à amuser les plus petits ! C'est ce que font les Eclaireurs et Eclaireuses et nous les en félicitons. Ils se préparent ainsi à leur tâche de parents. Savoir faire jouer les plus petits que soi, c'est commencer à servir son prochain. Dans la famille et entre amis, les mêmes expériences devraient être faites.

Savoir bien jouer, c'est le premier degré de l'apprentissage qui doit nous mener à savoir bien travailler. Un jour, il y a bien longtemps, un ami, en séjour chez moi, me dit sur un ton un peu critique, en parlant de mon fils et de ses camarades : « Ils ne savent encore que jouer ? » J'en fus alors attristée, mais je sais, aujourd'hui, ce que valent les souvenirs d'une heureuse jeunesse. Les amis sont maintenant dispersés pour suivre chacun sa vocation; mais, parfois, j'apprends qu'ils n'ont pas oublié les après-midi d'été passées à jouer aux Indiens ou celles d'hiver où l'on sortait le grand chemin de fer dont les rails, si bien construits par l'aïeul, servent maintenant à une nouvelle génération.

(1) «Pour servir à l'éducation de nos enfants», M. Coppius.- «L'Education Montessori», M-Fisher. «Comment amuser nos enfants», A. Muret.









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