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Coin des petits.
Pour se faire bien obéir et toujours, puisqu'enfin il faut que les enfants obéissent, le plus sur moyen, me semble-t-il est d'ordonner et de défendre le moins possible. Voilà, direz-vous, une vérité de La Palisse et pourtant ! Je vois tous les jours autour de moi, des mamans qui n'arrêtent pas de gronder, de défendre, d'oi-donner : «Tiens-toi droit ! mouche-toi ! Dis bonjours ! Laisse ceci ! Prends cela! Sois poli. Ote ton bonnet! Viens ici… » Mais elles n'exigent pas l'exécution de leurs ordres. Elles n'en auraient pas le temps. Ils se succèdent bien trop vite. C'est une manie. Il faut qu'elles houspillent tout le temps leurs petits par tendresse tracassière, ou, ce qui est plus grave, par autoritalisme. Elles défendent ceci, elles défendent cela, pour un rien et sans raison sérieuse… parce que l'enfant risque de se salir ou de s'échauffer. Il faudrait pourtant savoir supporter, pour l'amour de ces petits qui ont besoin de vie, de rire, de mouvement, un peu de bruit, un tablier sali, une culotte déchirée, sans toutefois permettre, bien entendu, qu'ils deviennent comme c'est parfois le cas, des tyrans domestiques. En principe, j'estime qu'on ne devrait jamais défendre que ce qui est mal ou ce qui peut faire du mal a l'enfant lui-même ou aux autres. Défendre très peu, ordonner très peu, afin que tout petit, l'enfant ait la latitude de faire des expériences, de développer sa personnalité et qu'il se rende compte, lorsque sa mère intervient, qu'elle a vraiment une raison sérieuse de le faire. Alors ce n'est pas difficile d'obtenir l'obéissance, car l'enfant est parfaitement logique et sensé. C'est nous, les mères, qui souvent ne le sommes pas.
Il peut arriver que l'enfant, même très jeune, sente mieux que ses parents ce qui lui convient, quel habit il doit porter, quel jeu il doit faire, quand il est le mieux disposé à travailler. Je sais une mère un peu molle et qui affectionne la broderie. Elle ne remue guère de tout le jour ; il va de soi qu'elle est frileuse. Aussi couvre-t-elle ses enfants de jaquettes, de camisoles et de chandails de crainte qu'ils ne se refroidissent. Or ces petits qui trottent sans cesse étouffent sous ces amoncellements d'habits. Ils s'insurgent quand leur bonne accourt avec un nouveau châle ou une brassière supplémentaire. Et cette démesure d'une mère trop anxieuse est la source constante de révoltes, de trépignements et de larmes.
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