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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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RETOURLe respect Les enfants ne savent pas ce qu'ils doivent respecter, ils ne reconnaissent pas la valeur des personnes et des choses. Que faire? attendrons-nous qu'ils y soient aptes? ce serait leur rendre un bien mauvais service. Jamais un adulte n'a regretté d'avoir été habitué aux bonnes manières, tandis que très nombreux sont ceux qui se rendent compte, trop tard, de ce qui leur manque, et en souffrent. Les bonnes manières dont nous voulons parler ne sont pas l'apanage d'une société, on les rencontre chez les pauvres comme chez les riches, à la campagne comme à la ville. Commençons à enseigner la politesse et les égards dès les premières années, car l'adolescence avec son besoin d'indépendance et son esprit critique n'en favorise pas le développement. Nous serons obligés d'être indulgents avec les grands enfants si gauches, embarrassés et fatigués par la croissance, mais le petit enfant, si l'on exige pas trop de lui, imite volontiers l'exemple que nous lui donnons. Il apprendra qu'il doit laisser passer les grandes personnes avant lui, leur ouvrir une porte, leur avancer une chaise ; il portera les paquets pourvu qu'ils ne soient pas trop lourds. Tout petit le garçon ôtera son chapeau pour saluer, (supprimer dans ce but les élastiques.) L'enfant n'interrompra pas une conversation, et ne se taira pas lorsqu'on lui pose une question. Heureusement il est encore des intérieurs où l'on apprend les bonnes manières, non par des tracasseries mais par l'exemple. Chacun n'y cherche pas son propre intérêt, mais pense un peu à celui des autres. Comment décririons-nous un intérieur où le respect est d'usage? 0n y est ponctuel aux heures des repas ou à un rendez-vous, on s'y excuse pour une arrivée tardive, un oubli, une tache sur la nappe. Les parents y ont des égards mutuels et les enfants suivent leur exemple. On y laisse la meilleure place aux personnes âgées et supporte pour elles les fenêtres fermées. On y parle poliment des grands-parents, des vieillards, du pasteur ou du professeur. La critique même y est respectueuse; l'ivrogne, l'idiot, l'infirme, n'y sont pas traités avec mépris. On n'y entend pas des plaisanteries de mauvais goût sur les belles-mères, les vieilles filles, les personnages religieux ou politiques dont on ne partage pas les idées. L'exemple des fils de Noé est intéressant à cet égard. Certains enfants quand ils sont plus grands se refusent à tout respect, parce qu'ils ont l'intuition qu'il y a un faux respect: celui des pharisiens du temps de Jésus, celui qui pousse à l'hypocrisie, tel en Angleterre l'observation trop stricte, du repos du dimanche; c'est pourquoi ils rejettent la bonne monnaie avec la fausse. D'autres le font par besoin d'égalité ne se rendant pas compte qu'en ce faisant ils sont seulement orgueilleux. Il ne faut pas oublier enfin que les formes du respect peuvent varier d'une époque à l'autre, comme d'une contrée à l'autre. Toutes les fois que notre conscience ne réprouve pas les usages de ceux avec lesquels nous sommes appelés à vivre, nous ferons bien de les adopter. |
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