Accueil
   

 

 

 

RECHERCHES
Rechercher un mot dans les articles:


Recherche avancée
• par mots
• par thèmes

ARCHIVES DE TOUS LES ARTICLES



AUTRES MENUS
ACCUEIL
ADRESSES
  • Adresses utiles
  • Bibliographie
  • Liens Internet
LE JOURNAL






Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOUR

Amour de la patrie

Les sentiments les plus chers au coeur humain, les plus saints, sont liés à l'idée de la nation et de la patrie auxquelles on appartient. Que les jeunes gens sentent battre leur coeur, et soient animés d'un saint enthousiasme à l'idée de leur patrie; cela est naturel. Mais le christianisme nous fait voir dans tous les hommes des frères, quels que soient leur origine et leur langage. Et qui voudrait s'élever contre cette doctrine, et lui opposer ce patriotisme étroit qui traite de barbares tous ceux qui appartiennent à une autre nation ?

La philanthropie chrétienne est aussi élevée au-dessus de ce patriotisme malentendu que la vraie piété et les véritables lumières le sont au-dessus de l'erreur. Il peut y avoir, dans la vie d'une nation, des moments où l'on peut trouver naturelle une haine passionnée contre les autres peuples; malgré cela, on ne peut la justifier d'où qu'elle vienne.

Dans les pays où une seule constitution régit une nation entière, l'esprit national se confond avec l'amour de la patrie, et ces deux choses n'en font qu'une. Ce sentiment ne doit cependant pas consister en une prédilection aveugle pour le petit coin de terre où l'on a vu le jour, et où l'on a été élevé, ni pour les usages de la ville natale; il doit moins encore étendre cette ténacité ridicule à tous les abus qui se sont perpétués de père en fils. Ne vouloir admirer que ce que l'on est accoutumé à voir et à posséder chez soi, c'est étouffer tout sentiment libéral. La vraie nationalité se montre dans l'estime et dans l'attention que l'on accorde aux traits fondamentaux et essentiels, qui donnent à une nation sa physionomie particulière.

On doit viser à ce que les jeunes gens s'intéressent, tout particulièrement, à la société civile à laquelle ils appartiendront un jour, et où ils seront appelés à déployer leur activité. Ce n'est pas à dire que tout doive y rester dans Ie même état, et que tout y approche de la perfection: plus tard, au contraire le jeune homme devra, pour sa part, contribuer à corriger ce qu'il y a de mal; et c'est là, du reste la tendance de tout gouvernement sage. C'est surtout en appelant l'attention publique sur ce qui manque aux institutions de notre pays, en faisant remarquer en quoi il reste en arrière, et en portant en même temps nos regards sur ce qu'il y a de mieux hors de notre patrie, que nous vivifierons le patriotisme.

L'éducateur doit connaître le caractère distinctif de sa nation. Cette connaissance ne peut s'acquérir que dans l'histoire et dans les monuments de chaque pays. Quand il aura bien saisi les traits caractéristiques de sa nation, il y trouvera de quoi bien diriger la jeunesse. Mais ce serait une grande faute que d'exciter et de développer dans de jeunes âmes le mépris de tout ce qui ne doit pas naissance au sol de la patrie, ou de ce qui n'est pas conçu selon le goût national; comme aussi de déprécier ce que les étrangers possèdent de supérieur; et de vanter outre mesure toute production de son pays, fût-elle très médiocre et de nulle importance. On peut être juste envers sa patrie, sans être injuste envers les pays étrangers.

Animez vos enfants par le tableau vivant et vrai de tout ce que notre nation a fait de grand et d'héroïque, dans tous les temps. Faites parler les faits, sans faire vous-même des apologies; citez les noms des grands hommes, en indiquant ce qu'ils ont fait, sans beaucoup d'explications. L'histoire et les biographies seront les sources où les instituteurs iront puiser. La vie des femmes célèbres intéressera les jeunes filles.

Quand la manie de singer les moeurs et les usages d'une autre nation sont à l'ordre du jour, il sera bon de combattre cette disposition chez les jeunes et de les garantir d'une mode qui pourrait finalement conduire à mépriser ce qui est national, et même porter atteinte à quelques égards à l'amour de la patrie.









www.entretiens.ch fait partie du réseau « NETOPERA - culture - société - éducation sur Internet » et pour la photographie PhotOpera - Uneparjour || DEI - Défense des Enfants - International
ROUSSEAU 13: pour allumer les lumières - 300 de Rousseau  ROUSSEAU 13: les IMPOSTURES - 300 de Rousseau - portraits déviés PHOTOGRAPHIE:Nicolas Faure - photographe d'une Suisse moderne - Le visage est une fiction - photographie de l'image brute - Laurent Sandoz - comédien et acteur professionnel - Genève