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A propos de la lutte antialcoolique
A une conférence donnée récemment à l'Université de Genève, le Dr F. Naville a dit:
La science est arrivée à connaître
3000 poisons différents et de ce nombre sont les quatre poisons dits « sociaux »: la morphine, la cocaïne, les calmants (véronal, éther, etc.) et l'alcool; mes fonctions officielles de médecin psychiâtre du service scolaire m'ont permis d'examiner dans l'espace de 15 ans, et à Genève seulement, un total de 2000 enfants anormaux, dont un bon nombre sont hérédo-alcooliques (idiots, difformes, 200 épileptiques !) et d'autres personnellement alcooliques, pauvres gosses que l'on fait boire le matin avant de partir pour l'école ou au repas de midi. Que de maladies mentales, de misères morales, d'enfants martyrs, conséquences du seul alcoolisme !
Parlant sur le même sujet, le Dr Edouard Rosselet faisait remarquer:
Les ravages physiques causés par l'alcool atteignent et troublent tous les organes, mais surtout le foie et le cerveau. L'alcoolisme ne constitue pas une maladie du corps seulement (comme le cancer, la syphyllis ou la tuberculose), mais aussi et en même temps une maladie de l'esprit, qui crée le besoin : l'alcoolique jouit de son mal et y retourne volontiers, ce que ne fait jamais le tuberculeux ou le cancéreux; pour guérir l'alcoolique il faut donc que le besoin disparaisse, et c'est ici qu'intervient le facteur moral et religieux ; sitôt le besoin enlevé, tout s'écroule.
(La Croix Bleue).
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