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Fragment de lettre d'un étudiant en théologie
Voici une histoire que Jean Rusillon nous a racontée mardi (il s'agit de l'organisation de la mission au Caméroun). Quand le chef d'un de ces villages bâtis en pleine brousse a déclaré au missionnaire ou au pasteur noir en tournée qu'il consentait à entendre la prédication de l'évangile, on lui demande d'accorder l'emplacement d'une case, et on envoie dans ce village un « aide catéchiste ».. C'est un gamin de quinze ou seize ans qui sort de l'école primaire et qui est chrétien. Il vient, se bâtit une case, et commence à apprendre à lire et à écrire à qui le veut. Le livre de lecture est le Nouveau-Testament. Ce gosse reste là, seul dans la brousse plusieurs années ; et il tient bon. Quand il a groupé et enseigné une classe assez nombreuse, on envoie un catéchiste. Un catéchiste est un jeune homme qui, après avoir été aide-catéchiste, est retourné pour trois ans à l'école biblique. Et c'est quelqu'un qui fait de l'extraordinaire. Il reste huit ans, dix ans, douze ans sans voir un seul missionnaire; quand son village est à l'écart des grandes voies, il ne voit guère plus de chrétiens noirs. Dans le Grassfield, la région des hauts-plateaux boisés au fin fond du Caméroun français, il y avait des catéchistes depuis trente ans sans qu'aucun missionnaire y fût jamais allé. Il y a trois ans, deux missionnaires y ont pénétré pour la première, fois. A l'un des villages, ils sont parvenus par une route qui, sur trente kilomètres, avait été garnie d'arcs de triomphe en feuilles de palmier; dans la capitale on avait édifié un temple pour deux-mille personnes, et il y avait plusieurs milliers de personnes au-dehors, faute de place! Dans une quinzaine de villages, des écoles de cent-cinquante catéchumènes, et les chefs et toute la population allant au-devant du missionnaire ; cela représente le travail d'un petit noir qui, après cinq ou six ans d'études auprès d'un missionnaire, s'en va tout seul parmi des tribus païennes aux traditions millénaires. Non pas tout seul, et c'est cette présence de la force de Dieu dont nous avons été comme bouleversés de sentir qu'elle est, dans la forêt de Grassfield, réelle et proche, incorporée à la vie de misérables hommes, que de toutes nos forces nous demandons pour nous tous
Pour faire comprendre et aimer les Missions, il faut en parler avec cet enthousiasme juvénile. (Réd.)
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