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L'enfant et les réalités de la vie (1)

Une mère, excédée par les espiègleries de son jeune garçon, dit un jour à son mari qui sortait : « Ne pourrais-tu pas prendre Jules avec toi dans tes courses » Le mari, qui était pasteur, emmena le petit. Celui-ci marcha d'abord, par discipline. On arriva bientôt au bas d'une grande maison où, tout en haut, se mourait, d'un mal incurable, une jeune fille. En montant l'escalier, une émotion de curiosité saisit le garçon; quelque chose de solennel le prenait à la gorge… La jeune fille était là, très pâle dans son petit lit, deux tresses brunes s'allongaient sur le drap blanc. Elle dit, presque au souffle, des choses touchantes, en regardant sa mère qui pleurait au pied du lit. Le pasteur fit le culte. Puis elle offrit sa main fluette au garçon, et la mère reconduisit ses hôtes en remerciant avec effusion, surtout le petit, dont la visite avait fait tant de plaisir à Rose…

Dans la rue, le père et le fils marchèrent longtemps sans parler; alors Jules dit d'une voix très douce:

« Papa, comme c'est triste! Ils n'ont pas beaucoup de visites, ces pauvres gens ! Crois-tu que, quoique je sois petit, je puisse y retourner tout seul, quelques fois ? -Mais certainement ! répondit le pasteur». Et Jules retourna.

Ses visites apportaient de la lumière dans la mansarde de Rose; lui, ne donnait plus de peine à la maison.

Deux mois s'étaient écoulés quand le pasteur, un samedi soir, vit entrer Jules dans son cabinet:

«Papa, je voudrais te demander quelque chose »… La voix tremblait. « Cet après-midi j'ai été voir Rose. Elle souffrait beaucoup, elle ne pouvait pas me parler. Mais j'ai vu à ses yeux qu'elle était contente… puis elle a eu l'air de chercher, de chercher… j'ai senti qu'elle aurait aimé qu'on fasse une prière…. mais je n'ai pas osé. Oh! j'aurais bien voulu, mais j'ai eu peur que Dieu… enfin… trouve indiscret qu'un simple enfant comme moi prie auprès d'un malade. Dis-moi, crois-tu que j'aurais pu? que Dieu le permet» … Le père attira l'enfant contre lui. Il comprit tout le chemin que la vision de la souffrance avait fait faire à cette généreuse et bouillante nature. «Mon ami, lui dit-il, si tu as éprouvé le besoin de prier, c'est que Dieu t'appelait, comme le petit Samuel. Une autre fois, si le même désir te pousse, fais ce que te dicte ton cÅ“ur… N'aie jamais peur de Dieu » …

Trois jours après, Jules reprit l'escalier de la mansarde, bien décidé, si sa jeune amie souffrait trop, à supplier Dieu pour elle… Il frappa doucement à la porte. Cette fois, ce fut le père qui ouvrit ; il avait la figure chavirée. Et pourtant il sourit à l'enfant.

Dieu avait repris Rose dans la nuit.

Les années ont passé. Jules est aujourd'hui un serviteur de Jésus-Christ, un vrai. Dans l'origine de sa vocation, qui dira la part qui revient au céleste rayon entré par la blessure de son cÅ“ur de onze ans ?

N'empêchons pas nos enfants de regarder la vie telle qu'elle est ; orientons-les, ne les retenons pas, épargnons-les, mais ne les trompons pas. La peine des hommes, auprès de ses brutalités tragiques, a une grandeur attendrissante que le cÅ“ur de l'enfant comprend mieux que le nôtre, et qui lui devient inspiratrice. L'enfant n'est pas un jouet, ne lui faisons pas non plus jouer son enfance.

Ce n'est pas en se traînant sur des fauteuils de salon, en s'abonnant au cinéma ou en croquant des sucreries qu'il se formera à devenir pour son semblable un prochain.

Vivons la vie solidaire, et puis associons à la vie solidaire nos propres enfants. Alors, dans l'ordre social, nous leur aurons donné le bon exemple.

(1) Tiré d'une causerie sur l'Exemple.









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