Accueil
   

 

 

 

RECHERCHES
Rechercher un mot dans les articles:


Recherche avancée
• par mots
• par thèmes

ARCHIVES DE TOUS LES ARTICLES



AUTRES MENUS
ACCUEIL
ADRESSES
  • Adresses utiles
  • Bibliographie
  • Liens Internet
LE JOURNAL






Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOUR

Souvenirs

Grand-père se réjouissait de voir ses enfants vivre en bonne intelligence.
- Aimez-vous bien, mes enfants, l'amour fraternel est le secret du bonheur.
Il avait le culte du foyer et insistait beaucoup sur l'esprit de famille qu'il considérait comme une force et une sécurité. Les grandes familles sont une richesse, une source abondante d'heureux souvenirs propres à embellir l'existence ; une rude école parfois, avec ses douleurs et ses misères, mais une école bénie…
Elles sont restées inoubliables les promenades avec grand-père. On prenait par les ruelles pour être plus vite hors ville. Le long du canal on voyait mille choses. On suivait avec intérêt les manÅ“uvres de l'éclusier quand le bateau passait… on rentrait quand le grand soleil se couchait. Une fois de retour, on parlait encore de la promenade. On avait dans les yeux les chatons des saules, les bourgeons entr'ouverts, la vision délicieuse du printemps, le magicien suprême.
- Regardez, écoutez, c'était tout l'enseignement de grand-père. Vous avez des yeux, ne les mettez pas dans votre poche; vous avez des oreilles, écoutez le chant des oiseaux.
On sentait dans sa manière d'instruire moins une préoccupation pédagogique qu'un ardent désir de faire part de ce qui l'intéressait.
En avons-nous visité des scieries, des moulins, des filatures ! On avait la permission d'entrer partout quand on était avec grand-père. Son amabilité charmante ouvrait les portes. Les visages les plus rébarbatifs se déridaient à son approche. J'entends d'ici le bruit de la scie mordant le sapin, les tremblantes lanières courant sur les roues hydrauliques, le ronflement des machines à l'usine. Tout ce mouvement donnait le vertige.
- Attention, gare, les petits, criait grand-père!
Voilà comment il restait jeune grand-papa; voilà comment il capitalisait, non pas en amassant de l'argent mais en nous enrichissant de connaissances.
- Le meilleur placement, celui que personne ne vous retirera jamais, disait-il, c’est ce que vous avez là… et son doigt désignait la tête et le cÅ“ur.
…A la maison on donnait aussi des représentations dramatiques. Le petit théâtre. établi entre deux portes, était plus instructif et plus intéressant qu’un gros livre. Les représentations étaient soignées. Celle du « Freischütz » surtout demandait beaucoup de temps et occupait la jeunesse pendant une grande partie des après-midi pluvieux. Décors merveilleux, inspirés et montés par le directeur de la troupe : Sanniel apparaissait flamboyant et l’orage nous donnait la chair de poule. Les haltères roulées sur le plancher nous imitaient parfaitement le roulement du tonnerre ; les planches de la table à rallonges, jetées les unes sur les autres. le fracas de la foudre ; la règle de dessin large et plate, tournée avec rapidité enflait l’air comme le vent. Le public était dans l’obscurité et distinguait les éclairs qui sillonnaient le décor du fond lézardé en zig-zag d’un coup de couteau. Une allumette promenée derrière produisait l’éclair dans toutes les règles. Dans la grotte illuminée aux feux de Bengale, cela sentait la poudre. C’est ainsi qu’à la maison on s’amusait les jours de pluie. Grand-papa et Grand-maman subissaient avec une sympathie touchante ces représentations plus ou moins tumultueuses. Très prodigues en applaudissements, ils soulignaient les beaux endroits par des bis réitérés, à la grande joie des acteurs.









www.entretiens.ch fait partie du réseau « NETOPERA - culture - société - éducation sur Internet » et pour la photographie PhotOpera - Uneparjour || DEI - Défense des Enfants - International
ROUSSEAU 13: pour allumer les lumières - 300 de Rousseau  ROUSSEAU 13: les IMPOSTURES - 300 de Rousseau - portraits déviés PHOTOGRAPHIE:Nicolas Faure - photographe d'une Suisse moderne - Le visage est une fiction - photographie de l'image brute - Laurent Sandoz - comédien et acteur professionnel - Genève