Accueil
   

 

 

 

RECHERCHES
Rechercher un mot dans les articles:


Recherche avancée
• par mots
• par thèmes

ARCHIVES DE TOUS LES ARTICLES



AUTRES MENUS
ACCUEIL
ADRESSES
  • Adresses utiles
  • Bibliographie
  • Liens Internet
LE JOURNAL






Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOUR

La vraie joie

La joie qui découle des circonstances heureuses n'est pas la vraie joie de vivre, elle tarit dès qu'elle n'est plus alimentée du dehors. Seule la joie qui jaillit incessamment des sources intérieures est inépuisable. La vraie joie de vivre n'a pas de cause spéciale. Elle ne dépend ni des circonstances, ni des évènements, bien qu'elle puisse en être troublée ou accrue…

Toute situation, toute expérience qui, en nous obligeant à tendre notre énergie, nous rendent plus aptes à recevoir de fortes impressions et à dominer la vie, dégagent de la joie; tandis que tout ce qui nous éparpille, nous aplatit et nous énerve, l'amortit et l'étouffe. Il ne faudrait pas croire que ce soient les conjonctures agréables d'une part, et les conjonctures pénibles de l'autre, qui produisent ces effets différents. Au contraire, les jours prospères et les conditions brillantes peuvent éteindre la joie de vivre en ruinant notre vie intérieure ; tandis que les heures sombres et les expériences douloureuses peuvent en faire jaillir la flamme, en éveillant ou en stimulant en nous la vie.

Des épreuves terribles, des devoirs écrasants refoulent parfois en apparence la joie de vivre. Mais elle ne disparait pas, quand bien même nous n'éprouvons momentanément qu'une tension douloureuse de toutes nos forces. Dès que notre être intérieur recouvre son équilibre et sa suprématie, la joie revient, éclairant de ses rayons les ruines et les tombes même. Aussi le profond malaise de l'âme, qui est le précurseur du nouveau devenir ne trouble-t-il que la joie dont la source est au dehors, dans nos oeuvres ou dans nos biens, dans les évènements ou les circonstances ; tandis que l'authentique joie de vivre s'augmente de nos aspirations à une vie plus haute, si du moins les aspirations, restant stériles, ne nous consument pas en vain…

La joie éveille en nous les germes endormis et les forces latentes. Elle épanouit la fleur et fait mûrir le fruit. Elle stimule l'élan du devenir, active notre croissance et sollicite les manifestations de notre personnalité. Dans la joie, l'âme s'ouvre et entre en communion avec d'autres âmes.

La joie est pour l'homme la source de la beauté, car elle anime chacun de ses mouvements, et donne à son regard, à sa parole, à son geste, la grâce et l'éclat. Comme elle transforme ceux dans lesquels elle naît! On dirait qu'un reflet du paradis les illumine et que quelque chose de ses délices les environne.

C'est un spectacle étonnant que celui d'un être chez lequel la joie fait son entrée. Il semble qu'il soit soulevé au-dessus de lui-même, qu'une nouvelle vie l'anime et que son être véritable apparaisse. Et c'est bien cela Il renaît ; plus de fausse honte et de timidité, ce qui était caché se révélé. Tout éclôt et fleurit, le printemps est venu et le monde retentit de ses échos.
La joie exerce sur nous une action libératrice. Elle fait tomber les entraves et renversé les obstacles. Elle nous préserve du souffle froid des déceptions. Elle nous enveloppe d'une atmosphère de vie affirmative et nous défend de l'esprit qui nie sans trêve. Elle nous inspire la patience et la confiance. En éveillant en nous l'intuition de ce qu'il y a de bien et de beau chez nos semblables, elle nous ouvre leur cÅ“ur et les pénètre d'un sentiment de bien-être.

La joie élève l'homme au-dessus des tracas et des déboires, et le met en état d'accomplir des devoirs qui paraissaient impraticables. Celui qui vit sans joie prend tout au tragique; il se fatigue, s'irrite et se traîne péniblement au long des jours.

Ce n'est pas seulement le désordre intérieur qui fait obstacle à la joie, mais encore toute situation embrouillée et trouble, tout conflit, toute défiance qui entrave nos relations avec nos semblables, tout ce qui compromet notre indépendance et paralyse le développement de notre personnalité : ambition, cupidité, vanité, assujetissement à des préceptes ou à des conventions sociales. Il faut être vrai, libre et fort pour avoir la joie au cÅ“ur.

- Vivre au-dessus de notre position, c'est bannir la joie de notre maison. La recherche de l'effet, l'ostentation, l'orgueil, lui ferment la porte…

Et notre commerce avec nos semblables, pourquoi nous procure-t-il si peu de joie? parce que nous nous achoppons à ce qui chez eux est laid et déplaisant, au lieu de pénétrer sous les apparences, bien résolus à découvrir la beauté, la vérité, la bonté qui s'y cachent. Tout être humain peut devenir un sujet de joie. Quiconque prétend le contraire, avec exemples à l'appui, ne prouve qu'une chose, c'est qu'il ne sait pas encore se servir de ses yeux. C'est un art qui demande à être exercé. Quand nous enlevons les lunettes de nos préventions, notre vue s'aiguise et nous apprenons à discerner dans les hommes ce qui peut réjouir nos regards.

La joie est contagieuse. Quand tout notre être respire la joie, il la communique involontairement à ceux qui entrent en contact avec nous.

On a longtemps négligé la joie, parce qu'on ne la distinguait pas du plaisir qu'accompagne un cortège équivoque et compromettant. Cependant elle nous est aussi nécessaire que la lumière du jour. Cherchons la vie, la vie vraie et saine, la vie primitive et puissante, nous connaîtrons tlous la joie de vivre, elle nous rouvrira le paradis.









www.entretiens.ch fait partie du réseau « NETOPERA - culture - société - éducation sur Internet » et pour la photographie PhotOpera - Uneparjour || DEI - Défense des Enfants - International
ROUSSEAU 13: pour allumer les lumières - 300 de Rousseau  ROUSSEAU 13: les IMPOSTURES - 300 de Rousseau - portraits déviés PHOTOGRAPHIE:Nicolas Faure - photographe d'une Suisse moderne - Le visage est une fiction - photographie de l'image brute - Laurent Sandoz - comédien et acteur professionnel - Genève