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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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RETOURLa politesse Le régime scolaire peut et doit favoriser l'épanouissement à l'école de la vraie politesse. La pratique du savoir-vivre ou de la bienséance est déjà un premier aspect fort important de l'action morale. Formalisme, convention, hypocrisie? Oui il peut y avoir de tout cela dans le protocole de la politesse. Mais ce n'est pas la politesse qui est coupable ; coupables seulement sont ceux qui l'exploitent en la pratiquant extérieurement sans le concours exquis de la sensibilité et du cÅ“ur. Quand l'âme anime la politesse, elle la transfigure et l'idéalise. Est-ce donc si difficile ? Est-il impossible d'élever les petits hommes dans la politesse de l'âme dans la politesse des sentiments, la politesse intérieure dont l'extériorisation dans les gestes, les paroles et les actes n'est que le langage et l'expression sociale? Non, c'est au contraire simple et élémentaire. C'est la fausse politesse qui est compliquée, retorse et savante. La bonne, la vraie est candide et spontanée parce qu'elle est naturelle. Et que faut-il pour qu'elle soit naturelle ? Qu'elle soit fondée sur la justice… Ne fais pas à autrui ce que tu ne veux pas qu'il te fasse. Fais à autrui ce que tu veux qu'il te fasse. Ces deux formules bien comprises résument la morale sociale. Elles contiennent aussi toute l'inspiration de la politesse. Que de gens ont fini par se haïr pour avoir commencé par se manquer d'égards réciproques… Celui qui ne sait pas se mettre en rapport avec ses semblables se sent contraint, inadapté, il fuit la société et dans la solitude il nourrit contre des êtres connus on anonymes une rancune injuste et sans fondement. Les gens vraiment polis sont des gens vraiment bons et heureux. Ils sont souriants, affables; ils aiment la «société», ils aiment l'homme et l'humanité. Dans une école où la vraie politesse est en honneur, les élèves et les maîtres sont heureux (sont-ils heureux parce qu'ils sont polis ou polis parce qu'ils sont heureux ?) L'élève qui aura vu son condisciple plus âgé ou son instituteur s'écarter pour livrer passage à une personne portant une charge, céder le trottoir à un vieillard, à la sortie de l'école, éprouvera à son tour un plaisir quand il en fera autant, il aidera son camarade ou son instituteur à relever ou à porter ses livres, il sera joyeux de les seconder. Ces actes, qui dépassent le coup de chapeau et les expressions de langage consacrées entre gens bien éduqués, sont toujours des actes de politesse, mais ils sont déjà l'entr'aide. La politesse sincère est un entraînement à l'action morale … Il est beau, il est utile de voir dans une école, «les grands» veiller sur les «petits», les relever lorsqu'ils tombent, les consoler lorsqu'ils se font mal, leur donner les premiers soins pour des blessures légères. |
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