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Tout le devoir d'amour
Dans mon cÅ“ur la Fidèle Présence a demandé: Quelle musique faut-il jouer aux hommes de maintenant; quelle est la trompette que tu emboucheras pour donner l'air du ralliement et l'appel qu'ils reconnaissent tous ? J'ai trouvé que c'était l'amour
Quand je parlerais toutes les langues des hommes et même toutes celles des anges, si je n'ai point l'amour, jamais je ne comprendrai l'homme, et je n'entendrai pas le son de sa voix. A l'unisson nous accorderons nos instruments sans âmes, et croiserons nos ripostes dans le même langage. Comme la cymbale répond à la cymbale, et l'aveugle airain parle à l'airain stupide.
Quand j'aurais le don de prophétiser sans la clef qui m'ouvre les coeurs, la science de tous les mystères, mais pas du plus mystérieux; quand j'aurais la foi suffisante pour transporter cette montagne, mais que je n'aurais point de bras pour charger sur mon dos le paralytique, et sur mon âne l'homme blessé, si je n'ai pas l'amour, il se trouve que je ne suis rien.
Je distribuerais mes biens, gardant pour moi mon cœur, je livrerais mon corps aux flammes et ce ne serait pas pour les hommes, et ce ne serait pas par amour, que je ferais de stupides tours de force.
L'amour est patient envers les raisons du prochain.
L'amour est bienveillant pour chercher ce que cela signifie ; l'amour ne connaît ni l'envie des solides convictions d'autrui, ni la présomption de nos chétives assurances, ni l'orgeil d'avoir rejeté les doctrines.
L'amour n'est pas malhonnête, disant plus qu'il ne sait; l'amour n'est point égoïste, il aime la vérité des autres. Il ne s'irrite pas s'il faut longtemps discuter.
Il ne pense pas à mal, et n'accuse pas les contradicteurs de manquer d'honnêteté.
L'amour ne se plaît pas à l'injustice et à trouver le vice dans l'argument des frères.
L'amour se plaît, au contraire, à ajouter l'autre vérité à la première vérité.
Et l'amour souffre pour apprendre.
Et l'amour croit aux témoignages.
Et l'amour supporte l'erreur du prochain à cause de la lumière qui s'y trouve mêlée.
L'amour ne périt jamais, parce qu'il n'a jamais fini.
0 ces petits enfants qui ont trouvé chacun une fleur, et qui disent : elle est blanche non, elle est rose! - non, elle est jaune et blanche ! Et qui ne s'aiment pas, mais qui disputent, faisant des prouesses, qui de la langue, qui du poing, et l'autre supportant les coups, pour prouver que la fleur est rose, non! qu'elle est jaune, allons donc ! qu'elle est blanche et jaune ! Puis quand ils s'aiment et se regardent, assis en rond sur l'herbe, et délient les poings, étalent leurs fleurs, et qu'ils font un bouquet, on voit la fleur rose entre la fleur jaune et la fleur blanche et jaune, belle vérité complète, harmonieuse et variée
il y aura les grandes fleurs pourpres et les petites figures bleues de la véronique, même les fleurs multicolores des jardins et les cloches vertes de l'ellébore.
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