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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Correspondances.

De la lettre reçue au mois de juillet d'une de nos abonnées nous extrayons les lignes suivantes : L'article paru dans le numéro de juin intitulé: « Faisons une place à l'art » attire très particulièrement mon attention. Ce serait pour tant d'existences ternes un vrai renouveau, si l'on savait faire un peu d'art dans la vie de tous les jours, dans l'organisation de sa maison, dans le vêtement de ses enfants. Tant de mères croient faire leur devoir en enfermant leurs enfants dans des fourreaux aux teintes grises, brunes, noires, sous prétexte que ce n'est pas salissant.
J'ai fait avec profit l'expérience du contraire et n'ai pas craint les lavages plus grands ; le blanc, beaucoup de blanc et des couleurs gaies et harmonieuses ont mis la joie dans mon petit quatuor. L'enfant ne savait pas parler qu'il savait montrer la tache avec dégoût sur le tablier blanc et n'avait de tranquillité que lorsqu'on le lui avait changé. L'enfant, qui, à une année, pouvait porter plusieurs jours un tablier blanc sans le salir, a maintenant, à 24 ans le même soin et la même propreté impeccable.
Mais je m'attarde dans des chemins de traverse. Je voudrais insister sur la nécessité de faire place à l'art dans toute vie. J'ai vu dans un village de montagne isolé, perdu, un jeune instituteur mettre en valeur chez tous ses enfants ce qui chantait en eux tant pour la ligne, que pour la couleur et l'harmonie des sons. J'ai entendu déclamer des poésies de Verhaeren avec une délicatesse exquise par de petits paysans aux vêtements tout rapiécés. J'ai eu le privilège d'entrer dans cette classe plus d'une fois au cours de «l'école active», et de voir ce que l'enfant possédait en lui de trésors cachés qu'une main délicate de pédagogue-artiste aidait à mettre en valeur.
L'exposition de tous les travaux achevés était une joie pour les yeux et le coeur. Certes l'enfant chez qui l'étincelle a été découverte et entretenue a pour la vie un rayon de joie et de lumière, un sanctuaire à lui…

Une autre abonnée nous écrit pour nous demander «jusqu'à quel point il est bon de raconter des contes aux enfants qui ne savent pas encore bien discerner le vrai de l'irréel, et s'il est juste, quand on s'efforce de leur inculquer la vérité, de leur parler de choses aussi surnaturelles qu'inexactes ».

Nous lui répondrons que ce serait bien dommage de priver les petits enfants de la joie que leur apportent les contes et qu'une mère qui ne leur parierait jamais que de choses réelles risquerait de couper des ailes qui ne demandent qu'à se déployer. Mais nous voyons trois dangers à éviter :

1° Si le récit est effrayant ou trop triste, il peut provoquer des cauchemars et des angoisses aussi nuisibles qu'inutiles.
2° Si l'enfant n'a pas bien compris que l'histoire qu'on lui raconte est une fiction, il peut y avoir confusion dans son petit cerveau entre la fantaisie et la réalité, trouble dans sa conscience et ébranlement de sa confiance dans les grandes personnes.
3° Si lui-même, racontant à son tour une histoire inventée, cherche à tromper et à faire croire qu'elle est exacte.

Mais il est bien facile à une mère d'éviter ces différents périls et de guider ses enfants d'une main légère dans le domaine de l'imagination, sans risquer le moins du monde de compromettre leur franchise. De même, il est très simple de mettre les choses au point en disant à l'enfant, non point d'un air scandalisé qu'il est un menteur, mais tout calmement : «C'est une histoire que tu as inventée pour m'amuser, n'est-ce pas?»

Quand je repense à mon enfance, je la revois tout illuminée par une chère Fée du Marronnier qui habitait dans le feuillage touffu du plus grand arbre de notre jardin; nous savions parfaitement bien qu'elle n'existait pas, mais nous l'aimions et parfois même nous la contemplions entre les feuilles. Sans elle notre vie aurait perdu beaucoup de sa joie et de sa poésie, aussi je voudrais que tous les petits enfants puissent faire quelquefois des incursions dans le royaume de la fantaisie.









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