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La personnalité de nos enfants
III.
Part de l'enfant dans le développement de cette personnalité
Du reste ce n'est pas à nous seulement qu'incombe le devoir de respecter la personnalité du jeune homme ou de la jeune fille dont l'éducation nous est confiée. C'est à lui-même à prendre conscience de cette personnalité et à la respecter: faisons-lui comprendre que le devoir de la développer sainement lui incombe à lui tout d'abord, et que notre désir est de collaborer avec lui à son bien; quand nous aurons convaincu nos enfants que leur éducation est une tâche commune et qu'ils nous considéreront non plus comme leurs maîtres, mais comme associés à leur propres efforts, ils recourront volontiers à nos directions. Nous distinguerons alors dans nos délibérations communes notre opinion de la leur, et nous n'aurons point l'air de penser que celle-ci doive nécessairement céder à celle-là. Nous laisserons aussi le plus tôt possible les responsabilités de leur vie reposer sur eux. Nous ne résoudrons pas pour eux les questions de devoir qu'ils peuvent résoudre par eux-mêmes, et dans lesquelles ils seraient heureux peut-être par une certaine lâcheté de se réfugier à l'abri de notre responsabilité. Nous ne leur donnerons pas de solutions toutes faites en favorisant en eux la paresse intellectuelle ou morale. Nous ne leur donnerons même pas toujours les conseils qu'ils réclament, et préférerons les obliger à se décider par eux-mêmes. Dans les questions religieuses nous éviterons de substituer notre conscience à la leur, et nous n'accepterons pas qu'ils soient satisfaits de suivre par simple tradition la voie dans laquelle nous nous sommes nous-mêmes engagés. Dans beaucoup de cas ils nous serait plus commode d'agir autrement, nous aurions des enfants plus souples, mais qui ne seraient pas des individualités, et leur capacité d'influence dans l'avenir en serait fortement amoindrie. Nous n'avons pas à former des soldats mais des hommes. La sainteté ne vient pas de la paresse, mais de l'action de la volonté sous l'empire de à réflexion. Leurs expériences personnelles les instruiront et les développeront plus sûrement que l'imitation, et celles qu'ils feront pendant qu'ils sont encore avec nous et qu'ils peuvent profiter de nous, ne leur seront-elles pas plus utiles que celles qu'ils feront nécessairement plus tard, une fois en dehors de notre influence ? il nous faut donc les mettre à même de faire ces expériences, et dans ce but ne pas leur épargner les responsabilités!
Enfin ne veuillons pas façonner la personnalité de nos enfants à nous tous seuls: nous ne sommes pas capables de répondre à tous les besoins: ne redoutons pas que d'autres exercent leur influence sur eux pourvu qu'elle soit bonne; s'il se forme momentanément entre telle personne qui nous inspire de l'estime et tel de nos enfants une relation plus intime qu'entre nous et lui, dépouillons-nous de toute jalousie et de tout égoïsme exclusif; peut-être éprouverons-nous quelque serrement de coeur, mais si nous poursuivons le vrai bien de nos enfants, nous serons heureux des richesses qu'ils acquièrent ainsi. Pour nous se réalisera la parole: «Celui qui perd sa vie, la retrouvera»; tandis que si nous les privions d'une influence salutaire, il n'est point sûr que ce fût au bénéfice de la nôtre: et «Celui qui veut conserver sa vie à perdra». Y Il y a des mères qui ont ruiné la carrière de leur fils en ne l'attachant qu'à elles-mêmes; il y en a d'autres qui se sont fermé le coeur de leur fille en exigeait par exemple la communication de toute leur correspondance.
Dieu respecte les personnalités qu'Il a créées, au point de ne pas vouloir même les sauver malgré elles. Le respect des personnalités inspire tout le ministère de Jésus-Christ. Soyons pénétrés du même esprit en même temps que du plus ardent amour pour nos enfants, et puisons dans la prière la sagesse, la patience, la fermeté et la délicatesse de touche, qui nous rendront à leur égard véritablement ouvriers avec Dieu.
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