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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
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Pour la nouvelle année

En ces premières journées de janvier, il est souvent question de bonheur, dont nous souhaitons large mesure à nos proches, à nos vrais amis, à tous ceux dont nous voudrions la vie plus facile, les soucis moins lourds…
Nous les mères de famille, comptons, j'en suis sûre, parmi les heureuses, les relativement heureuses de ce monde, quelles que soient nos circonstances et tout simplement parce qu'une tâche terrestre nous a été donnée. Alors que tant d'êtres humains attendent leur vocation parmi les possibilités infinies du monde, se demandant où et comment ils seront appelés, nous avons, nous, un chemin. Parfois il est à peine tracé, il y pousse plus de ronces que de rosiers.
Qu'importe ? Greffer « l'églantine » fait justement partie integrante du travail d'éducatrice… aussi divers, aussi passionnant que celui d'un jardinier.
Employons-y nos humbles talents : si vous dessinez, vous aiderez vos enfants à ouvrir les yeux au spectacle de la vie; possédez-vous un brin d'imagination, vous leur raconterez des histoires admirables; et si vous chantez, quel atout pour l'harmonie du foyer!
Travailler avec ses enfants et pour eux, c'est assurément l'un des rêves les plus chers à toute femme, et c'est pour nous l'heureuse réalité des bons jours. Mais pourquoi vouloir rester toujours au soleil. Il y a beaucoup d'ombre sur la terre… Un de nos bien-aimés tombe malade, la bonne, notre bras droit, est amenée à brusquement nous quitter, un caractère d'enfant nous cause de graves préoccupations, voilà l'atmosphère embrunie…
« Un malheur n'arrive jamais seul » c'est vrai à la lettre quand il s'agit des petits malheurs de nos foyers familiaux… tant et si bien que, la fatigue faisant son Å“uvre, il est des jours où la plus optimiste d'entre nous voit tout en noir.
Bienheureuses alors, les femmes que leur éducation première, ou la souplesse de leur caractère, rend capables de « tenir le coup » sans trop de mal. Les autres font peu à peu leur éducation professionnelle, apprenant à mettre toute chose à son heure et à sa place. Pourquoi ne manions-nous pas plus légèrement notre bâton de chef d'orchestre dans la symphonie familiale?
Il y a autre chose encore dans nos heures de découragement: nous avons d'autres dons que la cuisine ou le raccomodage. En se mariant, les unes ont abandonné des études assez poussées, les autres un début de carrière ou, tout au moins, le rêve de tout cela. Elles ont laissé en friche leur talent individuel ; mis en sourdine la mélodie de leur vie personnelle… parce qu'il est difficile de l'intégrer aux exigences d'une nombreuse famille… difficile, sinon impossible.
Que dire des difficultés matérielles nous chargeant d'un lourd fardeau ?
Telle d'entre nous épargnée de ce côté-là, est vouée à d'autres luttes, à d'autres recherches … Il faut toujours payer son écot à la vie…
Tout compte fait, est-ce de bonheur encore qu'il s'agit ? Pas au sens où nous l'entendions il y a dix ou quinze ans.
Cependant, mères de famille un peu usées, posons-nous cette question : Si d'avance j'avais su la besogne presque sans répit qui m'attendait, l'énervement contre lequel je ne réussis pas toujours à me défendre, la paresse de cet enfant, l'insolence ou le désordre de celui-là, cette maisonnée si dépendante de moi que mes défauts s'y reflètent de façon parfois désespérante… Si j'avais tout pu prévoir, aurais-je accepté ?
Si, dans un miroir magique, j'avais vu ma figure autant si ce n'est plus vieillie que mes meubles et, lourde épreuve, l'intimité conjugale relâchée par la force des circonstances; si j'avais deviné tout cela, aurais-je tout de même, voici quinze ou vingt ans, prononcé le oui sacramentel et mis ma main dans celle de mon mari?
Dans la plupart des cas, la réponse sera oui; et c'est là le bonheur qui, pour nous femmes, se trouve en bonne partie dans la réalisation de notre tâche naturelle.
Y répondre de notre mieux nous donnera, le moment venu, le courage de la quitter… lorsque les enfants seront élevés et que, pour nous aussi, il y aura du chômage.
Nous nous mettrons alors à cultiver ce que les unes appellent le jardin secret et les autres la part de Dieu : un instant réservé chaque jour à ce qui nous est tout à fait sacré, même si nous n'y pouvons voir aucun rapport avec notre tâche du moment. Lire, dessiner, écrire, rêver, rester toute seule, sans rien faire, regarder un arbre, un tableau, regarder en soi-même, c'est presque faire oraison; c'est reprendre contact, en profondeur, avec l'esprit de sa vocation, en oublier le détail, en retrouver la ligne vivante.
Mère de trois, quatre, six enfants et plus, aie le courage de t'occuper de toi-même, de ce que tu aimes le mieux. Un moment, sache oublier les tiens et tu sauras ensuite, mieux qu'auparavant, t'oublier toi-même pour leur bien à tous.









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