Accueil
ARCHIVES DE TOUS LES ARTICLES |
| AUTRES MENUS
ACCUEIL ADRESSES • Adresses utiles • Bibliographie • Liens Internet LE JOURNAL |
|
|
|
Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURGrand'mères. Est-ce gai d'être âgé? Non. Facile? Pas davantage. Un livre connu et apprécié s'intitule « La rude Montée des Jeunes » - Qui donc se chargera d'écrire « La rude Descente des Vieux» ? Pour les jambes un peu raidies, descendre est plus pénible que de monter et d'ailleurs on n'a pas le choix. La course des vivants a été comparée à celle du soleil ; celui du soir certes est aussi beau que celui du matin et il y a même des docteurs pour affirmer qu'il fait plus de bien aux malades ; encore ne le faut-il pas voilé de gros nuages. Et, si pour trop de jeunes, un ciel gris de plomb est I'Å“uvre de leurs parents, trop de parents âgés souffrent par leurs descendants… Ce qu'il ne faudrait cependant jamais oublier, c'est que - si elle a été de bonne foi et fidèle à son idéal toute personne âgée a droit à la reconnaissance humaine. Au moment où quelqu'un achève une Å“uvre - ce qui ne laisse pas d'être mélancolique, surtout lorsqu'il s'agit de ce grand oeuvre qu'est la vie - la bonté élémentaire demande d'éviter critiques et reproches… Une vieille poésie allemande assure que « Grossmutter hat keinen Feiertag »: Grand'Mère n'a pas de jour férié. Bien souvent, pour son bonheur et sa fatigue, sa demeure tourne en nursery de huit ou dix « Moins de dix ans », dont les mamans courent à des occupations, voire des distractions plus pressantes que la garde de leurs marmots. Souvent, Grand'Mère a été jolie et elle le reste - mais pour ceux-là seulement qui savent lire le langage de l'âme clins les traits d'un visage. Il me souvient d'un petit garçon se plantant, au début de ce siècle, devant une grand'tante octogénaire, qui avait été une beauté sous le Second Empire et qui brodait, assise toute droite sur un petit canapé; il l'examina attentivement, pour déclarer ensuite avec la sincérité de ses quatre ou cinq ans : «Je trouve qu'elle est laide. » Et, comme après sa prière du soir, sa mère lui expliqua qu'il avait pu faire de la peine, il prit sur lui de rectifier dès le lendemain : « Je trouve qu'elle n'est tout de même pas si laide. » Or, sans être Mme Récamier, toute femme d'un certain âge a souffert un peu de perdre son attrait physique. Les jeunes grand'mères, les tantes, travaillent rapidement; elles expédient la besogne avec une dextérité de mère de famille nombreuse ; mais peu à peu, leurs mouvements se font moins vifs et leur travail au ralenti leur pèse… J'en rencontrai une l'été dernier, dans un chemin de campagne, occupée à la cueillette des mûres; au bout d'un long moment, son petit seau n'était qu'au quart empli: « Les enfants du village sont plus alertes que moi, ils ont tout pris ; je suis courbée ; ça m'empêche d'atteindre plus haut qu'eux … » Souvent hélas, les grand'mères resteront solitaires. A vingt ans, on vit serrés les uns contre les autres, comme les jeunes pousses dans les taillis des bois; à quarante, il y a encore moyen de se tenir les coudes ; mais, vers soixante, les rangs s'éclaircissent et que dire des arrière-grand'mères qui demeurent seules, avec le souvenir des belles années où la joie de se dépenser, de diriger, d'organiser leur appartenait ? Ma marraine, qui habite au fond de la campagne près d'une vieille tour moyen-âgeuse et qui, semblable aux marraines des contes, distribue gâteries et bons conseils, me disait un jour, au Nouvel-An : «Quand on est jeune, Dieu met devant vous une masse de choses à faire: des enfants à élever, des pauvres à visiter, des hôtes à recevoir, des occupations, des joies et des soucis en quantité ; puis, peu à peu, Il vous les retire pour vous détacher et alors, il faut beaucoup plus prier… » |
| www.entretiens.ch fait partie du réseau « NETOPERA - culture - société - éducation sur Internet » et pour la photographie PhotOpera - Uneparjour || DEI - Défense des Enfants - International | |
| ROUSSEAU 13: pour allumer les lumières - 300 de Rousseau ROUSSEAU 13: les IMPOSTURES - 300 de Rousseau - portraits déviés | PHOTOGRAPHIE:Nicolas Faure - photographe d'une Suisse moderne - Le visage est une fiction - photographie de l'image brute - Laurent Sandoz - comédien et acteur professionnel - Genève |