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Education du jeune chien. Education de l'enfant

Ce n'est pas sans raison que nous avons mis l'éducation du chien en premier lieu, c'est elle qui pourrait peut-être servir de modèle à l'autre.
Je suis tombé l'autre jour, par hasard, sur un article du Chasseur français. Il s'agissait de dresser un jeune chien de chasse à rapporter et voici ce que je lus :
« Votre jeune chien a six ou sept mois, sa crise de dentition est finie; vous pouvez commencer le dressage au rapport qu'il eût été imprudent et barbare de tenter plus tôt, à une époque où dents et gencives étaient encore douloureuses. »
Voilà qui est fort bien, mais passons à l'écolier. Qui se soucie, dans les écoles, de ne commencer les études qu'à partir d'un certain degré de croissance ou de développement de l'enfant ? Mais poursuivons :
« Vous prenez votre chien en laisse et vous vous isolez avec lui dans un local où personne ne viendra troubler la leçon, où rien ne pourra distraire l'attention de l'élève. »
Il y a gros à parier que l'auteur de ce parfait manuel de dressage, s'il a des enfants, ne met point à les élever la même sollicitude. Ont-ils une chambre rien que pour eux, où se trouvent leurs livres, leurs cahiers, du silence, une table et une chaise à leur hauteur ?
« Nous allons travailler méthodiquement ; vous tenez la laisse de la main gauche, l'objet à rapporter de la main droite ; à part cela rien d'autre, ni fouet, ni cravache. Vous mettez le chien en confiance en le caressant, en lui parlant affectueusement. »
Au cours de ma carrière de professeur, j'ai toujours pensé qu'un abord souriant, une bienveillance constante, une absence totale de punitions, et simplement un peu plus de sollicitude envers l'élève dégoûté du travail ou chahuteur, constituaient l'idéal. Le passage ci-dessus, relatif à l'éducation du chien, me confirme dans l'opinion qu'il ne doit pas y avoir d'autre système d'éducation pour l'homme.
« Pendant le dressage ne criez pas, ne gesticulez pas. Commandez le moins possible, sans élever la voix, et n'allez pas jusqu'à la lassitude, les meilleurs résultats sont obtenus par des séances courtes et peu fréquentes. »
Des recommandations analogues ne sont-elles pas également valables pour n'importe quel exercice scolaire ? Permettre que l'élève s'arrête avant d'être las, quel rêve !

Voici maintenant, à mon avis, la remarque essentielle.
« Un pur sang ne se dresse pas comme un cheval de labour. Les difficultés augmentent avec l'influx nerveux. Vous n'aurez aucun mal à dresser un cabot quelconque, mais prenez un pur sang de haute origine, très susceptible, très impressionnable, vous apercevrez la différence. »

Nous touchons ici au point névralgique de l'éducation en commun. Elle souhaite, avant tout, un troupeau homogène de petits moutons bien doux et bien silencieux de «cabots quelconques». Or, justement, les natures généreuses sont débordantes d'activité, indomptables et volontaires. L'éducation par l'immobilité dans les classes ne peut leur convenir.
Ces « bêtes noires » des classes, si elles étaient prises à part, si au lieu de les considérer comme un déchet, il se trouvait quelqu'un pour se consacrer spécialement et pour ainsi dire électivement à leur éducation, nul doute qu'au lieu de devenir d'ardents mauvais sujets, ces êtres d'exception deviendraient des sujets d'élite.
« Pour élever un chien, il faut de la patience, de la fermeté, du tact et de la gaieté. Je déteste les chiens qui rapportent avec des allures de croque-mort. Le rapport doit être gai, brillant, rapide. »
Certes l'éducation par la joie n'est pas chose nouvelle et la recommander, c'est à coup sûr enfoncer des portes ouvertes, mais on ne réfléchira jamais trop aux conséquences d'une éducation contrainte ou joyeuse. Celui qui aura appris dans le dégoût, déchirera rageusement ses cahiers au sortir de l'école et aura, pour la vie, pris le travail de l'esprit en horreur; au contraire, celui qui aura travaillé dans une atmosphère de bienveillance et d'enthousiasme y trouvera un grand attrait et continuera à s'instruire.









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