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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURLa paix dans la famille (1) Seigneur, fais-mois un coeur paisible, content de peu. Et si mon jardin doit être une herbe entre deux pavés… Fais-moi aimer cette herbe, ô mon Dieu! (Livre de Lézard). Ce dérisoire jardin que formerait une herbe entre deux pavés !… accepter cette herbe et l'aimer, n'est-ce pas se préparer à vivre en paix ? Nous savons toutes, je pense, que le mariage n'est pas exactement une affaire de bonheur personnel. Nous savons aussi que cette belle route sur laquelle on part si allègrement à deux, se rétrécit très vite… et pour plus d'une devient un rude sentier de montagne où l'on s'essouffle, mais nous savons aussi qu'il y a des haltes fraîches et des cimes brillantes. Etre un - cela suppose tout un effort d'adaptation, d'oubli de soi, de patience, de confiance, tout un long chemin de concessions et de sacrifices. Hélas ! il nous arrive trop souvent d'être deux, deux volontés, deux égoïsmes, deux rancunes, deux rêves deux dressés l'un contre l'autre. Ce sont nos jours d'humaine défaillance, les jours où l'on est blessé, heurté. Ne cultivez pas vos rancunes; cherchez vos propres fautes, vos propres torts, dites vos regrets et oubliez. Ce qui alourdit plus que tout nos difficultés familiales, ce sont nos vieilles rancunes, nos vieux ressentiments que l'on ressort à propos de n'importe quoi et qui enveniment chaque nouvelle blessure. Il ne faut pas, à tout prix, vouloir prouver que l'on a raison, mais aux heures de conflit, savoir se taire. Se taire ne veut pas dire cesser de parler et continuer intérieurement à ressasser nos griefs. Je pense au silence devant Dieu ; ce silence où l'on se sent redevenir petit et humble, ce silence d'où monte en nous l'apaisement et quelquefois la compréhension. Etre fidèle dans les bons comme dans les mauvais jours. Les mauvais jours ne sont pas ceux où le foyer est frappé d'un malheur devant lequel on se trouve unis mais ceux où l'on trouve le fardeau trop lourd. Parmi les mauvais jours se placent certaines désillusions : les jours où l'on se rend compte que notre compagnon ou notre compagne n'est pas celui ou celle que l'on avait cru et qu'il faut apprendre à les aimer tels qu'ils sont. Les mauvais jours sont aussi ceux où l'on doit accepter une vie autre que celle que l'on aurait voulue. Peut-être que cette vie rêvée serait une pauvre chose à côté de celle que Dieu nous a donnée. « Une herbe entre deux pavés peut nous libérer du souci d'un grand jardin à soigner. » Les mauvais jours sont ceux où l'on croit que le bonheur est dans le chemin d'à côté. On ne se rend pas compte que le bonheur n'est jamais dans le chemin d'à-côté, pour celui ou celle qui sont inaptes à le trouver sur leur propre route. D'une manière ou d'une autre, toutes nos barques connaissent la tempête ; l'essentiel c'est de les préserver du naufrage. Ce n'est qu'après la tempête que nous connaissons la solidité de notre barque, la valeur de notre amour. Nous trouvons dans notre famille ce que nous y apportons. N'oublions pas que la difficulté que l'on a à supporter quelqu'un d'autre équivaut à l'effort que l'on exige de l'autre pour nous supporter. Ne trouvez-vous pas que cela rend humble ? Il faut savoir accepter les succès des autres. Avoir un frère riche, une sÅ“ur jolie, et accepter d'être autre. Vivre de ses propres dons, sans regretter ceux que l'on n'a pas. Vivre avec ses possibilités, son prénom, la couleur de ses cheveux, comprendre que c'est tel que l'on est que l'on doit résoudre sa vie, à côté du frère riche qui aura son combat, et de la sÅ“ur jolie qui aura ses difficultés. Les aimer tels qu'ils sont parce que c'est tels qu'ils sont que Dieu nous les a donnés pour faire avec eux une famille harmonieuse. Penser que notre belle-sÅ“ur est la femme de notre frère, notre belle-fille, la femme de notre fils, qu'elles peuvent pour nos fils et nos frères ce que nous ne pouvons pas pour eux. Ne jamais les séparer dans notre pensée. Et par-dessus tout, penser que le pire ennemi de la famille c'est ce « Et Moi », ce cri de l'être qui se sent lésé parce qu'on lui a marché sur les pieds. Ce « Et Moi » qui se sent solitaire parce qu'on ne lui a pas passé le plat. Ce « Et Moi » qui se sent pauvre parce qu'un autre réussit! Ce « Et Moi » qui sent son autorité menacée parce qu'on a commandé six boîtes de petits pois sans sa permission ou que l'on a invité la tante Eulalie en oubliant de le prévenir. Ce «Et Moi » qui remonte du fond de notre enfance et que nous maintenons imprudemment dans notre vie d'adulte. Remettons-le à sa place, n'ayons pas peur de le malmener, il est solide, il est robuste, il résistera à toutes les tempêtes, à toutes les batailles. C'est le grand ennemi de la famille. (1) Extraits d'une causerie. |
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