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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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La formation sociale des enfants

La meilleure méthode à employer pour que l'enfant prenne contact avec les réalités sociales est celle de l'exemple.
Si le père apparaît à l'enfant, au cours des nombreuses années que dure l'éducation, plus disposé à voir dans sa profession un moyen de se rendre utile à autrui qu'un moyen de s'enrichir ; si, avocat, il lui est apparu constamment fidèle à la justice; médecin, préoccupé avant tout de la santé de ses malades; industriel, soucieux du bien-être de ses ouvriers; commerçant, désireux de ne jamais tromper ses clients ; ouvrier, attentif au travail bien fait, l' esprit de l'enfant en vient tout naturellement à voir dans la profession un service social et c'est la meilleure préparation qui puisse lui être donnée pour choisir, quand le moment sera venu, une profession utile au bien commun.

Si, par ailleurs, le père est un citoyen conscient de ses devoirs, soucieux d'apporter son concours aux groupements qui s'efforcent d'améliorer la vie collective, de lutter contre les fléaux sociaux et de défendre les justes causes, l'enfant envisagera plus facilement les problèmes sous leur aspect général et non pas seulement par rapport à lui et à son propre bien-être.

Mais l'enfant est encore trop éloigné de la vie professionnelle et de la vie civique pour y prendre une part active, c'est pourquoi le rôle de la mère est particulièrement utile. Elle aura tout d'abord à établir pour l'enfant, si jeune soit-il, un ensemble de relations et de camaraderies, en vue d'empêcher l'apparition de l'esprit de caste ou de classe. Rien n'est plus anti-social que d'interdire à un enfant de jouer avec un autre, sous prétexte que celui-ci appartient à un autre milieu ou que ses vêtements témoignent de la pauvreté ou du luxe. L'habitude de cordialité et de fraternité avec tous ne supprime en rien, cela va de soi, le problème des camaraderies dangereuses. Mais les camarades à éviter n'appartiennent pas à une classe déterminée; ils se rencontrent partout, en haut et en bas de l'échelle sociale.

C'est à la mère encore à former le coeur des petits à la compréhension des misères d'autrui. Partager un plaisir, quitter un jeu pour faire jouer un camarade plus ou moins délaissé, faire un sacrifice pour donner un jouet à ceux qui n'en ont point, sont autant de moyens pour orienter vers autrui les préoccupations de l'enfant. Ce serait une erreur de lui épargner complètement la vue de la misère et de la souffrance sous prétexte de le soustraire à des impressions pénibles. Qu'il y ait lieu d'éviter les émotions trop brusques et trop violentes, c'est de toute évidence; mais l'éducation de la pitié ne peut se faire que par le contact direct.

Pour éveiller chez l'enfant le sentiment de la reconnaissance pour cette humanité connue et inconnue qui travaille pour lui et le fait bénéficier de ses efforts, ce n'est pas tant l'histoire d'une machine, comme la locomotive, ou celle d'un aliment, comme le pain, qu'on lui racontera, mais de préférence les travaux de ceux qui ont inventé ou construit la machine, préparé ou fabriqué le pain. Ce sera l'histoire de l'agriculteur supportant la fatigue du jour, risquant de voir son travail anéanti par le gel ou un orage; ce sera celle de l'ingénieur inventant des meules de plus en plus perfectionnées, celle du mécanicien conduisant parchemin de fer ou par automobile la farine au boulanger au risque d'accidents imprévus, enfin celle du boulanger pétrissant le pain pour que l'enfant le trouve à chaque repas, frais et appétissant.

Ceux qui jouissent des biens de la vie, sans qu'on leur ait jamais montré de quoi ils sont redevables au travail d'autrui, ne se sentiront jamais solidaires de l'ensemble des travailleurs. Or le sentiment de la solidarité universelle est un élément essentiel du sens social.









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