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Racontons des histoires à nos enfants

Heureux celui dont l'enfance a été illuminée par « les histoires » ! C'est précisément parce que j'ai été de ces privilégiés que je voudrais amener toutes les mamans à donner à leurs enfants cette même joie. Car le but essentiel d'une histoire doit être de donner de la joie à l'enfant, de faire palpiter son âme simplement, purement, d'ouvrir son coeur au ravissement…

« Il y a très, très longtemps vivait une fée…». Et voilà que s'ouvre le domaine enchanté des contes de fées, où l'enfant se meut avec une facilité qui nous stupéfie. Quelle saveur prendront, dans la bouche adroite d'une conteuse, des mots tels que « fée grognon, baguette magique, géant, nain, pierres précieuses » ; et comme nos petits garçcons vont s'emparer pour leurs jeux, des mots tout aussi merveilleux de « cavernes, souterrains, dragons et chevaliers » !

L'enfant réagit de la même façon que le héros; il est animé des mêmes impulsions, qu'elles soient bonnes ou mauvaises. Pourtant, entre le bon et le mauvais, son choix n'est pas douteux : il préférera s'identifier au prince aimable, plutôt qu'au nain grognon et Cendrillon aura toute la sympathie des petites filles, plutôt que ses soeurs, belles, mais méchantes.

Qui ne connaît l'histoire de la Petite Poule rouge si vaillante? « Qui est-ce qui va semer ce grain de blé? dit-elle. - Pas moi, dit le canard. - Ni moi, dit le dindon. - Ce sera donc moi », dit la petite poule rouge, et le dialogue continue en passant par toutes les étapes de la fabrication du pain, jusqu'à sa cuisson. « Qui est-ce qui va manger ce pain? - Moi, cria le dindon. - Moi, cria le canard. - Non, pas vous! dit la poule rouge. Moi et mes poussins chéris, nous le mangerons. Clack! clack! venez mes chéris. » Quel exemple concis du travail accepté joyeusement et qui porte son fruit! L'un de mes enfants hésite-t-il dans l'accomplissement d'une petite corvée, je murmure : « Pas moi, dit le dindon, ni moi, dit le canard » - et la réponse arrive infailliblement - « Ce sera donc moi … »

L'histoire finie, il nous appartiendra d'en prolonger les résonnances. Et, dans les heures mauvaises de l'enfant, il suffira parfois d'un simple rappel, d'une phrase évocatrice pour arrêter un geste fâcheux, une parole malsonnante, lutter contre l'indolence ou la mauvaise humeur en provoquant le sourire par un souvenir amusant.

Je connus une petite fille qui avait une peur maladive des araignées. Les explications, les raisonnements, les moqueries, rien n'avait pu jusqu'alors atténuer son effroi. A l'époque de Noël, je lui racontai la Visite des Araignées, si joliment contée par Mme Sara Cone Bryant.

Les araignées avaient toutes envie d'aller voir le bel arbre de Noël préparé dans le salon mais elles ne le pouvaient, car on les avait toutes chassées (ici description imagée du nettoyage!) Le petit Noël, à leurs supplications, eut pitié d'elles et leur permit, pendant que tout le monde dormait, l'entrée du salon. Elles descendirent des greniers, tout doux, tout doux; elles montèrent de la cave, tout doux, tout doux… et la description des papas-araignées, des mamans araignées, des grands-papas-araignées et même des tout petits bébés-araignées, continua jusqu'au moment où, les visiteuses parties, le bel arbre se trouva couvert de toiles grises… à la grande consternation du petit Noël descendu pour le bénir et garnir les souliers dans la cheminée. Qu'est-ce que le petit Noël pouvait faire? Il savait que les mamans n'aiment pas les toiles d'araignées… il toucha l'arbre, et, voici que toutes les toiles d'araignées devinrent comme en or : C'était si joli !
Et depuis ce jour, ô miracle, la petite fille n'eut plus peur des araignées.

Le fait d'entendre raconter une histoire qui excite le courage, épanouit l'âme et fait entrevoir le monde comme un lieu plein de chose, à faire, à voir, à aimer.
Que d'exemples je pourrais citer! En voici un :un jeune louveteau préparait sa B. A. de Noël et cherchait parmi ses jouets ceux qu'il pourrait donner pour garnir l'arbre de Noël offert à des enfants déshérités. Sa petite soeur s'intéressait beaucoup à cette recherche : « Toi aussi, Aliette, tu pourrais offrir un de tes jouets, par exemple, cette girafe qui traîne une voiture, ça ferait très bien un cadeau pour un garçon! » Mais Aliette ne voulut pas l'entendre de cette oreille et défendit âprement sa girafe. Je n'insistai pas, mais quelques jours plus tard, je lui racontai l'histoire du Petit Sapin que les oiseaux trouvaient trop petit pour y nicher, qui était aussi trop petit pour que le vent chante dans ses branches, trop petit encore pour Madame la neige, et encore trop petit pour devenir un beau mât de navire ou l'hélice d'un aéroplane. Mais un jour vint, où justement parce qu'il était petit il fut choisi pour être un arbre de Noël tout brillant de lumières; et lorsque j'arrivai à la description de la chambre d'hôpital, garnie de couchettes blanches dans lesquelles souffraient de pauvres enfants, lorsque la petite fille comprit la joie de « celui qui avait mal au doigt », mais qui ne sentit plus son mal lorsqu'il reçut le cadeau détaché du petit sapin, le bonheur de « la fillette qui avait la tête toute bandée », lorsqu'elle tint dans ses bras la poupée du bel arbre, je sentis que la victoire sur l'égoïsme était gagnée. J'entendis une toute petite voix murmurer : « Je veux bien donner ma girafe pour que les enfants ne sentent plus leur mal ». Bien mieux qu'une leçon de morale, une histoire avait fait comprendre et sentir ce qu'est l'amour du prochain.


Nous tenons à signaler les deux volumes de Miss Sara Cone Bryant Comment raconter des histoires à nos enfants, et Quelques histoires racontées (1re et 2me Séries), Paris, Nathan, ainsi que le petit livre de Vera Barclay Le louvetisme et la formation dit caractère.









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