Accueil
   

 

 

 

RECHERCHES
Rechercher un mot dans les articles:


Recherche avancée
• par mots
• par thèmes

ARCHIVES DE TOUS LES ARTICLES



AUTRES MENUS
ACCUEIL
ADRESSES
  • Adresses utiles
  • Bibliographie
  • Liens Internet
LE JOURNAL






Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable.
Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOUR

Les réflexes des enfants

Les exemples que nous allons citer sont tirés du livre que le Docteur Wintsch, médecin des écoles de Lausanne, a publié récemment sous ce titre : "Les premières manifestations motrices et mentales chez l'enfant" ; nous avons pensé qu'ils pourraient aider les parents à comprendre les réflexes de leurs enfants.

Les réflexes sont des phénomènes extrêmement compliqués qui ont leur siège dans le système nerveux. En simplifiant la chose à l'extrême on pourrait les définir en disant que c'est la réponse de l'organisme à un excitant; il y a donc deux points à considérer : d'une part l'excitant qui vient du dehors et de l'autre l'appareil à réflexes inhérent à tout être vivant.

Les bébés présentent tous, dès leur naissance, des réflexes simplement physiques qui se transforment petit à petit en manifestations mentales. Sans doute, au fur et à mesure que celles-ci se compliquent et se diversifient, la notion du réflexe devient plus complexe, mais sa définition subsiste.

Ce qui est important, pour nous parents, c'est de comprendre l'influence que nos gestes et nos attitudes, en tant qu'excitants, peuvent avoir sur nos enfants.


Réactions mentales

D. fut atteinte à dix-huit mois de pneumonie, on lui donna pour calmer sa toux une potion sucrée qui lui plut beaucoup. Une fois guérie cette petite continua à tousser lamentablement jusqu'à ce que le médecin s'apercût que c'était le désir de boire la potion qui la faisait tousser.

Une autre enfant, atteinte de coqueluche, était prise dans les bras lorsque les accès étaient par trop violents. Le bébé continua pendant des semaines à suffoquer pour se faire prendre, alors qu'il n'y avait plus de coqueluche du tout.

P. a parfois reçu une bouillie trop chaude à son gré. Elle détourne la tête quand elle voit arriver la cuillière pour éviter d'être brûlée. Comme le risque de l'aliment trop chaud se renouvelle plusieurs fois par jour, le geste de détourner la tête devient habituel et automatique. Elle détourne la tête devant à peu près tout ce qui se présente. Si l'on ne pense pas à l'origine de ce geste, on ne comprend rien à la réaction qu'on attribue à de la mauvaise volonté, de la méchanceté, du caprice.

La même petite fille a chaque soir son petit bout de savon pour se frotter les mains dans son bain. C'est devenu un rite. Aujourd'hui la maman a oublié de lui préparer son morceau de savon. L'enfant grogne, crie, réclame. Moi qui ne suis pas au courant je ne comprends pas cet accès d'humeur dont je ne vois aucune cause et je serais enclin à traiter le bébé de capricieux. La maman connaît le rite, donne le savon et tout rentre dans l'ordre. Supposons cet enfant baigné par un nouveau venu ignorant tout du réflexe greffé sur ce bain ; devant les cris inexplicables et insupportables de l'enfant il risquerait de le punir pour le faire taire.

Sans doute est-il indispensable que l'organisme supporte de petits changements de régime et qu'une scène ne suive pas le moindre accroc à l'ordre habituel des événements. Le tout est de tenir compte de la délicatesse du petit enfant et de ne pas choquer profondément son organisme. Plus tard on pourra y aller plus carrément.

Troubles dans les réactions

Une personne incite un petit de deux ans à faire une grimace, tandis qu'une autre trouvant que c'est de mauvais goût crie : non, non ! L'enfant gêné, indécis, regarde alternativement l'une et l'autre personne. Comme les deux persistent, il se met tout à coup à hurler. On l'a déséquilibré par ces incidents qui montrent comment il faut s'y prendre pour détraquer les petits avec méthode.

D. est nourrie alternativement par sa maman, sa grand-mère et son grand-père. Pendant qu'elle mange, la mère lui permet de bouger les bras, de tapoter des doigts ou des mains, la grand-mère lui demande de poser ses deux mains sur la table, et le grand-père lui laisse manier la cuillière pour qu'elle apprenne à l'utiliser. Résultat de ces trois méthodes différentes : D. attrape ce qui est à sa portée, comme une cuillière, tapote à gauche et à droite et à d'autres moments se tient immobile. Aucun des nourriciers n'est satisfait et l'enfant est déclarée mal élevée !

A vingt mois D. reçoit une petite chaise ; elle l'utilise non seulement pour s'asseoir, mais comme un escabeau pour monter sur de grandes chaises, le canapé, la table. On la laisse généralement faire ces exercices de voltige en surveillant et en modérant ses élans. Arrive une jeune garde à qui on confie l'enfant en l'absence des parents. D. empoigne sa petite chaise et, comme à l'ordinaire, veut grimper sur le bahut. Naturellement cette excellente garde arrête l'enfant qui crie pour réclamer son droit méconnu. C'est une scène où le bébé croit avoir raison étant donné les réflexes autorisés par ses parents, mais pour la garde les velléités de grimper sur les meubles sont un défaut et les criailleries un signe de mauvais caractère. De tels malentendus remplissent la vie.

Imitation

Beaucoup des mauvaises habitudes des enfants viennent de nous par le chemin sûr des réflexes.

D. reçoit une flûte, elle souffle dedans avec plaisir, pose et reprend l'instrument. A la fin elle le jette tel quel, parterre. Grande indignation du Monsieur qui a fait le cadeau. - Prise d'affection depuis quelques jours pour un ours en peluche jaune, elle le traite en être animé, le brossant, lui offrant du pain, le cajolant, puis tout à coup elle le projette au loin n'importe où. On est interloqué et tout le monde déclare que cette enfant a des caprices. - D. se lisse les cheveux soigneusement pendant au moins dix minutes, tourne et retourne la brosse et brusquement la lance où que ce soit.

On pourrait croire à une fatigue de l'attention ou au plaisir simple et direct qu'a l'enfant de jeter; non, il faut avouer que c'est bel et bien la faute des siens. Celui-ci ôtant ses souliers les jette n'importe où, un autre après s'être brossé les cheveux lance l'objet de toilette sur une table, un troisième voulant se débarrasser de l'ours en peluche le lance à distance sur un canapé, un quatrième met volontiers le papier de rebut en boule pour l'envoyer dans la corbeille à papier. L'enfant qui admire les grands serait mal venu de faire autrement qu'eux.









www.entretiens.ch fait partie du réseau « NETOPERA - culture - société - éducation sur Internet » et pour la photographie PhotOpera - Uneparjour || DEI - Défense des Enfants - International
ROUSSEAU 13: pour allumer les lumières - 300 de Rousseau  ROUSSEAU 13: les IMPOSTURES - 300 de Rousseau - portraits déviés PHOTOGRAPHIE:Nicolas Faure - photographe d'une Suisse moderne - Le visage est une fiction - photographie de l'image brute - Laurent Sandoz - comédien et acteur professionnel - Genève