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Le mauvais jour

Prenez toutes les armes de Dieu afin de pouvoir résister dans le mauvais jour.
Eph. 6, 13

Quel est ce mauvais jour pour lequel il nous est recommandé d'être revêtus de toutes les armes de Dieu ? demandait un pasteur qui méditait le verset ci-dessus. Puis, jetant un regard à la fois pénétrant et sympathique sur son auditoire, en grande partie composé de braves ménagères, il répondit lui-même: «Ce pourrait bien être le jour de la lessive!» Qu'en pensez-vous, chères lectrices?

Pour moi, depuis que j'ai entendu cette réponse, je relis cette exhortation biblique avec beaucoup plus de profit.

Le mauvais jour !... jusqu'alors cela m'avait semblé quelque chose de très vague, de très éloigné, un temps de circonstances tout-à-fait exceptionnelles, voire même de persécutions religieuses...

Mais le jour de la lessive, si spécial qu'il soit, ne peut plus s'appeler exceptionnel. Et, qu'il revienne toutes les semaines, tous les quinze jours ou tous les mois, il n'en est pas moins souvent un mauvais jour!

Encore, s'il était seul de son espèce! Mais, inséparable de lui, il y a le jour du repassage, du raccommodage ! Sans oublier qu'à côté d'eux nous apparaît une autre catégorie de jours comme de toutes les mères, même de celles qui peuvent laisser à d'autres lessive, repassage et raccommodages. Je veux parler des jours de congé. N'avez-vous pas souvent dit d'eux ce qu'on dit des trompettes et tambours donnés en jouets à nos enfants: bonheur des enfants, désespoir des parents !

Hélas! oui. Tandis que Charlot s'assied joyeusement dans son petit lit en s'écriant: «C'est jeudi aujourd'hui, maman n'est-ce pas? Ah! tant mieux!» vous, avec un gros soupir vous vous dites: «Je ne le sais que trop que c'est jeudi! et, pour comble de malheur, voilà la pluie!» Mais Charlot n'est pas seul à se réjouir. Rosette, qui accourt de la chambre voisine pour faire agrafer sa robe, répète le refrain: « C'est jeudi ! Ah! tant mieux, qu'est-ce qu'on fera ?»

Voilà précisément pour vous la grosse question: Qu'est-ce qu'on fera ?

Qu'est-ce qu'on fera pour occuper le turbulent Charlot, la changeante Rosette, constamment en quête de «quelque chose d'autre», et Henri qui voudrait toujours être dehors et Robert le taquin qui trouvera certainement moyen de faire vingt fois pleurer les petits dans cette longue journée de jeudi.

Qu'est-ce qu'on fera lorsqu'il faudra à la fois veiller à ce que le lait n'aille pas au feu et à ce que Charlot, poussé à bout par Robert, n'entre pas dans une violente colère; mettre tous ses soins à poser une pièce à la culotte d'école d'Henri et répondre aux appels désespérés de Rosette qui a laissé couler deux mailles de son tricot, revoir les problèmes de Robert, et réparer les dégâts causés par l'étourderie de Charlot.

Et si le jeudi est mis sans hésitation par quelques mères au rang des mauvais jours, le dimanche sera-t-il mieux traité ? Dans certaines familles, il offre sur le jeudi quelques avantages, mais, avouons-le, le jour dit «du Seigneur» n'est que trop souvent celui des plaintes, des reproches, des disputes, des découragements, des énervements, en un mot, un mauvais jour.

Pendant la semaine on est forcé de passer par dessus bien des vexations, de laisser sans réponse des propos désagréables; les moments où les caractères entrent en conflit sont alors nécessairement courts. Le dimanche, il n'en est plus de même et telle discussion qui, le samedi, eût été arrêtée dès le début par l'obligation de partir pour l'atelier, le bureau ou l'école, prendra le dimanche des proportions inquiétantes.

Puis, il y a eu pour les enfants tant d'élans comprimés les jours d'école, qu'il ne faut pas s'étonner si le dimanche le sentiment de la liberté est plus fort que celui des convenances. Ce qui complique la situation, c'est que cette explosion de vie, de joie, de bruit envahit le foyer alors que la mère, fatiguée par six jours de travail peut-être très assidu, n'aspire qu'à un peu de calme, de repos, de détente. Cela seul suffirait pour beaucoup de mamans à faire du dimanche un mauvais jour.

L'apôtre Paul ne pensait sans doute pas à tout cela lorsqu'il exhortait ses lecteurs à revêtir toutes les armes de Dieu. Mais puisque Dieu nous a donné ses lettres pour nous instruire, nous fortifier, nous consoler, c'est notre devoir et notre privilège que de nous les approprier.

Si donc, dans notre vie de mère de famille, nous avons reconnu quel était pour nous le jour qui est ou pourrait devenir «mauvais», soyons persuadées que c'est en vue de ce jour-là très spécialement que nous devons nous revêtir de toutes les armes de Dieu. Celles-ci nous sont mentionnées dans les versets qui suivent l'exhortation (v. 14 à 17). Nous avons déjà fait l'expérience de leur valeur, de leur puissance, mais bien souvent nous les avons négligées et alors le mauvais jour est venu, semblable à l'ouragan dont parle Jésus dans Matthieu 7, 27, et il a anéanti nos bonnes résolutions, notre courage, notre joie, nos espérances peut-être. Au soir de ce jour, nous avons constaté avec tristesse que nous n'avions pas été en bon exemple à nos enfants. Nous avions manqué de patience, manqué de douceur; nous avions été injustes dans nos reproches ou nos punitions. Nous voulions à tout prix qu'on nous laissât tranquille et que la cuisine ou la chambre restassent propres. Et pour arriver à ce but, nous avons inutilement fait pleurer Rosette en lui interdisant une «dinette», mécontenté Charlot en lui confisquant son sifflet, aigri Robert en le séparant brutalement de ses frères et soeurs. Quant à Henri, nous lui avons fait comprendre qu'un de moins au logis en un jour pareil serait une bonne affaire, et que puisqu'il aimait à sortir et que la pluie avait cessé...

Il est rentré pour souper, mais il était aisé de constater que s'il avait en quelque mesure joui de sa liberté, il n'en avait pas vraiment profité. Les choses qu'il a vues et entendues chez certains camarades sont aujourd'hui dans son coeur et son esprit des semences de corruption qui germeront bien vite si l'on n'y prend garde. Et le voilà ainsi passé ce jeudi ou ce dimanche que les petits avaient salué avec leur joyeux: «Qu'est-ce qu'on fera ?» plein de confiance et d'espoir.

Maintenant qu'il est passé, la pauvre mère se dit: «Qu'a-t-on fait ?» Il est incontestable que malgré tout les enfants ont eu quelques bons moments, se sont un peu amusés, en un mot. En cela, ils ont mieux atteint leur but que leur maman qui, elle, n'a pu obtenir malgré tous ses efforts qu'on la «laissât tranquille» . Même à cette heure où, tout le petit monde étant couché, elle devrait goûter un doux repos, elle n'est pas tranquille, parce qu'une voix intérieure lui répète: «Qu'a-t-on fait ou plutôt qu'as-tu fait aujourd'hui?»

Et elle doit s'avouer qu'elle a mal fait ce qu'elle avait à faire. Faute d'armes suffisantes, elle a été vaincue.

Heureuse la mère qui, confessant humblement sa défaite et éclairée sur les causes du mal, cherche aussitôt le remède.

Avez-vous remarqué dans l'article A mes soeurs, paru dernièrement dans notre journal, la manière dont est rappelée la parole de Néhémie: Je priai le Dieu des cieux.

Pour moi, elle m'a paru être comme une clef d'or ouvrant un trésor. N'est-elle pas d'ailleurs la confirmation du verset par lequel se termine l'exhortation de l'apôtre Paul: «Faites en tout temps par l'Esprit toutes sortes de prières et de supplications». En tout temps, c'est-à-dire comme Néhémie, en faisant notre ouvrage. N'attendons pas une meilleure occasion: le culte public, le soir tard ou le matin de bonne heure. Ces occasions-là sont excellentes et nous n'en profiterons jamais assez, mais la meilleure est celle qui se présente sous la forme d'une difficulté à vaincre alors que nos nerfs disent «c'est agaçant», alors que notre coeur naturel murmure «c'est plus que je ne puis supporter» alors que notre corps fatigué veut réclamer: «qu'on me laisse tranquille», alors que notre esprit s'agite au-dedans de nous «Je ne vois pas clair, quel chemin prendre ?» alors que ménage, enfants, mari, tout semble s'être donné le mot pour nous accabler de besogne et de soucis... Oui, c'est alors la vraie occasion: Je priai le Dieu des cieux...

Mes mains sont peut-être dans l'eau de savon... mon coeur peut monter jusqu'au trône du Père.

Mes yeux sont peut-être fixés sur un ravaudage... le regard de ma foi peut s'élever par delà le toit de mon humble demeure jusqu'à Celui dont me viendra le secours.

Mes pieds vont peut-être de ci, de là pour mettre en ordre chambre et cuisine... je puis prendre pour chaussure le zèle que donne l'Evangile de paix. Je puis, nous pouvons; chères soeurs, le faisons-nous ?

Faisons-le, et la paix de Dieu qui surpasse toute intelligence gardera nos coeurs et nos esprits et demeurera dans nos foyers.









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