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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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« Tu ne retiendras pas le salaire du journalier jusqu'au lendemain »

En lettres de feu ces paroles d'un vieux sage se sont inscrites dans mon esprit et dans mon cœur.
Dans mon esprit, pour en pénétrer le sens profond. Si je ne dois pas retenir le salaire du journalier, attendre au lendemain pour rétribuer les personnes du dehors qui viennent travailler pour moi : femmes de ménage, nettoyeurs, jardiniers, etc., je dois donc - autant que possible - régler chaque jour mes autres dépenses ; veiller avec un soin jaloux à ne pas laisser accumuler ces petites factures que l'on ne peut toujours payer comptant parce qu'elles représentent du travail fait au dehors, mais qui doivent être réglées sans retard.

A plus forte raison, payer chaque mois les notes de ceux qui me font crédit pendant ce temps : boucher, boulanger, laitier, etc., sans oublier les factures à plus longue échéance qui devraient être réglées dans les trois mois.

Industriels, médecins, avocats, tous se plaignent de la négligence ou de la malhonnêteté du client. A cause de cette injustice, le docteur sans fortune personnelle, arrive difficilement à élever sa famille.

Une voix autorisée me disait dernièrement qu'un médecin, dans la force de l'âge, évaluait à plusieurs milliers de francs les pertes déjà subies du fait de l'insouciance de beaucoup de patients.

Dans une étude fort bien achalandée, les employés ne peuvent recevoir leurs étrennes en temps voulu parce que la caisse est vide, et la caisse est vide par la faute des clients qui ne paient pas. La répercussion de la négligence des soi-disant honnêtes gens est infinie : le docteur non payé ne peut payer son boulanger, qui ne peut payer son laitier, qui ne peut payer son cordonnier, etc.

Le commerçant, lui, est souvent obligé de payer avant livraison de la marchandise. Comprenons-nous alors l'embarras dans lequel nous le mettons en négligeant de payer nos factures ?

L'argent que nous devons ne nous appartient pas. Un proverbe tchèque dit: « Celui qui ment vole », c'est-à-dire un menteur est aussi coupable qu'un voleur. Ne pourrions-nous pas composer ce proverbe international : « Celui qui ne paie pas ses dettes vole. » Voler, ce n'est pas seulement prendre ce qui appartient à autrui, c'est aussi tarder, outre mesure, à payer ce que l'on doit et par là mettre notre prochain dans la gêne. C'est retenir le bien d'autrui.

Dans mon coeur.
Mon cerveau s'est assimilé le texte sacré. Avec mon intelligence j'ai compris que l'enfreindre est une injustice. C'est souvent, hélas ! encore, insuffisant. Il faut aller plus profond. Mon cÅ“ur doit prolonger les lignes pour que ma conscience s'éveille et me fasse sortir de ma torpeur.

Dans mon coeur… Oui, car en retenant le salaire qui lui est dû, je peux mettre mon prochain dans l'embarras, une famille entière dans des difficultés si grandes qu'elle sera guettée par la misère ; acculer au désespoir une femme sans ressources, telle cette modiste qui, dans sa détresse, a ouvert son robinet de gaz pour mettre fin à une existence devenue intolérable par la faute des clientes qui ne la payaient pas.

Dans mon coeur. Car enfin, puis-je supporter de plonger dans la misère, ceux dont le travail m'épargne bien des peines, ceux qui mettent à mon foyer le sourire des fleurs et le charme de la beauté sous tant de formes différentes ?

Dans mon coeur de chrétien.
Une enquête récente a démontré que des gens d'église, des chrétiens ou qui se disent chrétiens, ne sont pas plus délicats que les autres : le boucher n'a as été payé depuis des mois ; une infirmière attend depuis deux ans le montant de ses honoraires, réclame une fois, deux fois… Il lui est répondu de bonnes paroles : « Je regrette beaucoup, si je pouvais… » Mais ceux qui soi-disant ne peuvent pas, se privent-ils de quelque chose pour faire leur devoir ?

Donner son temps, son argent pour soulager la misère, faire figurer son nom dans de nombreux carnets de collectes, s'occuper de ventes de charité et généreusement en fournir les comptoirs, tout cela peut rentrer dans les devoirs des chrétiens - et encore, faudrait-il s'entendre sur la valeur de ces devoirs et de ces dons - mais ces devoirs deviennent scandales quand ils sont accomplis au détriment du simple devoir d'honnêteté.

Peut-on s'étonner après de telles révélations que les chrétiens aient une mauvaise presse et que l'Eglise qui les protège soit bafouée? Oh ! je sais bien que l'Eglise est composée de pauvres pécheurs, mais des pécheurs qui acceptent de suivre le Christ dans le chemin étroit. Alors ?…

Le Christ a dit : « Rendez à César ce qui est à César », c'est-à-dire non seulement payer honnêtement ses impôts - ce serait déjà quelque chose - mais ne pas garder ce qui ne nous appartient pas, ne pas retenir le bien d'autrui.

Le Christ a dit : « Aimez-vous les uns les autres. » Est-ce vraiment aimer son prochain que de lui causer de graves dommages en le privant de ce qui lui est dû ?

Le Christ a dit: « Que servirait-il à un homme de gagner tout le monde s'il perdait son âme. » N'est-ce pas perdre son âme que de la rendre insensible à la misère d'autrui, misère qu'en partie nous avons créée par notre impardonnable lâcheté ?

Et nous qui nous réclamons du Christ en portant le nom de « chrétiens », ne comprenons-nous pas que nous le traînons dans la boue en n'accomplissant pas ces actes de simple justice dont plusieurs qui ne se réclament pas de Lui nous donnent l'exemple.

Parents, nous aimerions que nos enfants soient fidèles jusque dans les petites choses et ne se contentent pas de cette honnêteté courante qui se borne à ne pas s'approprier le bien des autres. Ne leur laissons pas prendre l'habitude déplorable d'acheter n'importe quoi, une gomme, un crayon, un gâteau, en disant au fournisseur : « Vous mettrez sur la note de maman. » Dès que l'enfant est assez grand pour faire ses achats lui-même, donnons-lui un peu d'argent pour ses menues dépenses, et apprenons-lui à payer comptant, ou à se priver de l'objet désiré s'il n'a pas de quoi l'acheter. Cela rentre dans les devoirs élémentaires de l'éducation.

Commerçants, ne faites pas trop facilement crédit à nos jeunes en vous appuyant sur la solvabilité de leurs parents, vous désobligez ceux-ci et pouvez les mettre dans l'embarras.

Parents, donnons à nos enfants l'exemple d'honnêteté : cherchons au fond de nos tiroirs pour nous assurer qu'il ne s'y trouve pas quelques factures jetées là par négligence ou avec le secret désir de les oublier dans leur cachette. Et promptement réparons toutes ces injustices même s'il doit nous en coûter beaucoup d'argent ou surtout beaucoup d'orgueil.

C'est cela le chemin étroit.

Et si les chiffres additionnés représentent une somme trop forte pour que nous nous acquittions en une fois, versons des acomptes et ne prenons aucun repos avant d'avoir payé nos dettes jusqu'au dernier centime.

Le scandale n'a que trop duré. Chrétiens de Genève ou d'ailleurs, citoyens du monde, « ne retenons pas plus longtemps le salaire du journalier ».









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