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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Noël nous dit
Une voix. - Croirais-tu, Noël, que, cette année le courage me manque pour lancer gaiement ton cri d'allégresse ? Les choses, tu le sais, vont bien mal dans le monde
Demain est plein d'inquiétude
, le ciel est chargé de nuages menaçants
Noël. - Demain t'appartient-il, femme de peu de foi? Vis la journée présente, celle qui ne reviendra pas, et que le temps qui passe s'empresse d'enterrer
minute par minute
Vis-la intensément, allégrement pour ne pas dire lorsqu'elle sera passée : Qu'elle était belle hier la vie ! Elle était chargée de présents, de douceurs, de joies
Pourquoi ne les ai-je pas goûtés ?
Une voix. - Noël, je suis ingrate, aveugle et lâche. Apprends-moi à vivre dans le présent, car l'inquiétude est paralysante et je ne veux pas gaspiller les richesses dont tu me combles et que le temps qui passe enterre
minute par minute
Je voudrais les garder en mon cœur.
Noël. - Accueille donc aujourd'hui la joie et la chaude espérance ! Crois en la joie pour la faire naître, crois en l'amour pour le donner.
Une voix. - Mais rien ne m'incite à l'espérance et à la joie. Le monde est las, il est vieux et méchant ; il ne croit plus en toi, Noël, à la crèche du pur amour, à la troupe céleste qui disait aux pâtres veillant sur leurs troupeaux dans la nuit sainte : « Gloire à Dieu dans les hauteurs et Paix sur la terre aux hommes de bonne volonté. »
Noël. - Jamais le monde n'eut tant besoin de mon message. Sans l'effort de chacun, comment les hommes pourront-ils tuer en eux la bête sauvage, assoiffée de meurtre et de sang ? Comment pourront-ils devenir humains et s'entraider les uns les autres ? Pourquoi gémir sur le malheur des temps, au lieu d'y remédier, chacun autour de soi, dans sa petite mesure ? Pourquoi dormir quand je viens dire -« Eveillez-vous et suivez-moi ! » Pourquoi ne pas essayer de comprendre mieux vos semblables! de réparer les injustices des puissants et des mauvais riches? Pourquoi accuser les humbles, les travailleurs que j'ai aimé plus que les autres parce que les richesses n'avaient pas endurci leur cÅ“ur?
Une voix. - Ne sais-tu pas, Noël, que beaucoup d'entre eux sont passés chez Satan, qu'ils détruisent tes églises, tes crèches, tes tabernacles ?
Noël. - Si vous aviez été le sel de la terre, si vous leur aviez porté mon message, si vous les aviez aimés, compris, soutenus, auraient-ils suivi les nouveaux exploiteurs de leur misère ? Si vous aviez songé à mes mains calleuses d'ouvrier, à mon établi, à mon rabot et à ma scie ; si vous vous étiez souvenus que j'étais le Pauvre, il n'y eut plus jamais eu de pauvres parmi vous. Vous parlez toujours de vos épreuves, mais avez-vous jamais songé à consoler les leurs ? Aucune vie n'est exempte d' épreuves ; j'ai choisi les plus grandes pour vous encourager, et vous ne supportez même pas les petites.
Une voix. - Noël ! apprends-moi la bonté. Conserve en moi l'horreur des vanités mensongères, des dangereux plaisirs ; apprends-moi à être sereine dans les inquiétudes, les maladies, les séparations, les privations: Apprends-moi à travailler utilement pour ceux qui peinent et souffrent. Apprends-moi à sourire.
Noël. - Il faut sourire, vois-tu, quand on est heureux pour remercier le bonheur qui vous visite. Il faut sourire quand on est triste pour trouver la joie et l'obliger à naître.
Une voix. - Noël, comment ai-je pu te dire tout à l'heure que je manquais de courage pour lancer gaiement ton cri d'allégresse? Béni sois-tu de nous avoir redonné la foi dans la résurrection du monde.
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