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Jésus et la jeunesse contemporaine
Les jeunes d'aujourd'hui ne vivent plus comme nous avons vécu, dans cet espèce de confort moral, qui caractérisait nos familles et le monde en général. La famille reflète maintenant l'anxiété des temps modernes, anxiété apportée par le père, la mère, les journaux, les revues, la T.S.F., et, sans qu'il le veuille, l'enfant en est troublé, car chaque jour, se produit dans le monde un fait imprévu, qui pose à nouveau tout le problème du lendemain.
L'enfant sait que son avenir n'est pas assuré car père et mère en parlent très librement devant lui, qu'il suive l'école, l'atelier, l'université ou qu'il ait déjà son gagne-pain. Aussi désire-t-il avant tout un changement de l'ordre social. Il espère que quelque chose - il ne sait quoi - modifiera l'avenir, débouchera l'horizon.
Pour pouvoir venir en aide à la jeunesse contemporaine, nous devrions mieux connaître ce qui se passe dans l'âme des jeunes.
L'idée de l'état totalitaire, comme celle du rôle de la masse, est une conception qui gagne leurs sympathies avec une rapidité déconcertante. Des manifestations de jeunes, de foules, on ne voit plus que cela.
L'homme étant devenu craintif par le fait de l'incertitude et du déséquilibre dans lesquels il vit, est heureux de se retrouver au milieu d'une masse qui devient une espèce de dieu protecteur; on est moins responsable au point de vue politique, économique ou moral. On obéit, on suit, on se laisse diriger, inspirer. La vie personnelle qui effrayait un peu l'adolescent, que redoute le jeune homme, tout cela disparaît, et l'on vit dans un certain bien-être moral résultant du fait de se laisser porter par la vague.
Voilà ce qui caractérise d'une façon générale la jeunesse actuelle, le climat dans lequel elle est obligée de vivre.
Quel message pouvons-nous donc lui apporter que pouvons-nous opposer à tous les messianismes contemporains ?
- Le Christ ne serait-il plus qu'une personnalité intéressant le passé, aux prises, certes, avec des problèmes angoissants mais si différents des nôtres?
Christ n'aurait-il vraiment rien à dire à cette jeunesse qui n'a de foi que dans la puissance de la force matérielle et que nous voyons dans les foules, les yeux fixes, les lèvres serrées ?
Le Christ n'aurait rien à dire s'il n'était qu'un Rédempteur prédestiné, n'ayant aucune participation volontaire et personnelle dans l'Å“uvre de la rédemption. S'il n'avait été en quelque sorte que passif entre les mains de Dieu, je crois qu'il ne dirait pas grand' chose à la génération contemporaine.
Mais le Christ n'a pas seulement subi les mêmes luttes et les mêmes souffrances que les jeunes d'aujourd'hui, il les a acceptées. Il a appartenu à une minorité religieuse opprimée. Il a vécu dans un pays à une époque révolutionnaire. Il a su ce que c'était que de lutter contre la force armée dans son pays, contre le droit romain. Il a vu les deux mille rebelles crucifiés à titre d'exemple par ordre du procureur romain.
Peut-être n'y a-t-il pas de jeunes qui se trouvent, aujourd'hui, dans des conditions de souffrances morales égales à celles où le Christ s'est trouvé lui-même. Et c'est pour cela que le Christ est tout près de ceux qui souffrent et soupirent après quelque chose de nouveau.
A la lumière des faits historiques, la figure du Christ prend une valeur toute particulière. A douze ans, Jésus monte au temple comme ces jeunes d'aujourd'hui qui font partie de mouvements nationalistes, mais il y va avec un autre esprit. Il sent déjà que Dieu besogne en lui. Certes, il n'est qu'un enfant d'un petit village de Galilée, mais il sait que Dieu a toujours choisi ses prophètes et choisira le Messie en regardant non à l'apparence mais au cÅ“ur.
Plus tard, Jésus va au désert, et il y est tenté par le diable. A relire ses tentations, on comprend la lutte profonde soutenue par le Christ et de quelle façon Dieu a travaillé son âme pour lui faire accepter ce qu'Il en attendait. Quelle différence entre les voies humaines, si légitimes qu'elles aient pu paraître à Jésus et la volonté de Dieu, souvent si contraire aux voies et aux solutions humaines!
Pour accepter sa mission de Rédempteur quel effort le Christ n'a-t-il pas dû faire? Sentir en soi la puissance de Dieu, se sentir capable de faire tous les miracles qui peuvent prouver aux hommes que vous êtes ce Messie qu'ils attendent!
On comprend combien Jésus a dû lutter contre lui-même, contre toute son humanité.
Le Christ revient du désert.
Il commence son ministère et nous révèle qu'il a abandonné toute idée de violence, que le royaume de Dieu ne se fera pas à la façon des hommes, selon les violences humaines, et il prononce « les Béatitudes ».
Le message que nous apporterons aux jeunes d'aujourd'hui sera donc de leur dire les caractéristiques du Christ dans toute leur réalité humaine. Nous n'avons rien à inventer, nous n'avons pas à chercher notre solution, nos explications personnelles, nous n'avons qu'à être des témoins et à montrer le Christ tel qu'il est, avec ses luttes intimes, ses souffrances ; avec toute son humanité, mais avec Dieu travaillant en lui, faisant de lui le Messie, le Rédempteur du monde.
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