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Quel Dieu présentons-nous à nos enfants

«Dieu ne t'aimera pas si tu es méchant!» dit-on à un enfant pour l'effrayer «salutairement» ou l'exciter à la sagesse. Et l'on ne se doute pas que cette parole n'est pas seulement une erreur, mais un mensonge, une calomnie contre Dieu. Il nous aime quand même nous sommes méchants, puisque c'est pour des pécheurs (c'est-à-dire des méchants) qu'Il a envoyé son Fils unique. En face de ce fait qui osera dire à un enfant: «Dieu ne t'aime pas quand tu es méchant ?»

Que penserions-nous d'une mère qui n'aimerait ses enfants que lorsqu'ils sont parfaitement sages et perdrait toute affection pour eux lorsqu'ils sont désobéissants. Malgré toutes ses déclarations nous ne croirions pas à son amour maternel.

Nous, mères, nous n'aimons pas les défauts de nos enfants, mais nous les aimons toujours eux-mêmes; nous nous efforçons de les rendre meilleurs et nous donnerions volontiers notre vie, si un tel sacrifice était nécessaire, à l'accomplissement de ce but. Le résultat de l'enseignement terrible, souvent donné inconsciemment aux enfants, est qu'ils se font une idée fausse du caractère de Dieu. Quand ils sont plus âgés et que l'amour de Dieu est présenté à leur coeur, ils ne peuvent y croire, trouvant impossible d'abandonner les théories qui leur ont été inculquées dans leur enfance.

Ainsi en est-il de milliers de gens qui passent une vie misérable et désespérée, soupirant après Dieu sans oser croire à son grand amour et à ses tendres soins.

C'est pourquoi, comme base de tout enseignement religieux je voudrais qu'on fit comprendre aux enfants que Dieu est leur Père, qu'Il les aime plus qu'aucun père ni aucune mère terrestres ne peuvent les aimer et que ce Père se tient auprès d'eux et prend soin de tout ce qui les concerne.

Je me souviens du moment précis où cette vérité devint un fait pour moi. Sans doute, ma mère m'en avait parlé auparavant; mais je n'y avais jamais cru réellement encore. J'avais environ huit ans, et comme beaucoup d'autres enfants, j'étais la victime d'une foule de craintes imaginaires. J'avais peur de l'obscurité, j'avais peur des choses sous le lit ou derrière les meubles, et surtout, j'avais peur de passer devant une porte fermée, m'imaginant que quelque créature malfaisante allait soudain fondre sur moi et me dévorer. Comme beaucoup d'autres enfants, je gardais toutes ces craintes pour moi; mais un jour, mon père remarqua mon air effrayé an moment où je passai près d'une porte fermée, et, par quelques questions habiles, arriva à connaître l'histoire de mes frayeurs. Je puis voir encore son visage aimé et entendre sa voix affectueuse quand, me prenant sur ses genoux et me serrant tendrement sur son coeur, il me dit: «Hannah, pourquoi as-tu peur ? Tu as un père céleste qui t'aime, qui est toujours près de toi, et ne permettra pas que quelque chose te fasse du mal». Immédiatement s'évanouirent mes craintes, et l'assurance de la présence continuelle de Dieu ainsi que de sa protection pénétrèrent tellement mon être tout entier qu'à part quelques moments d'obscurcissement, ces vérités ne se sont jamais effacées de mon esprit.

Une autre chose qui nuit beaucoup aux enfants c'est la sévérité avec laquelle on leur dit souvent ces paroles: «Souviens-toi de ton Créateur». C'est comme une espèce de menace où l'on appuie sur ce mot Créateur, comme si un Créateur était nécessairement un tyran sévère, digne seulement d'inspirer l'effroi. Je connaissais une petite fille qui avait été tellement terrifiée par la pensée de ce Créateur qu'elle ne pouvait pas supporter d'être seule, craignant qu'il profitât de cette occasion pour lui faire du mal. Et cette horreur inculquée dès son jeune âge la poursuivit même lorsque, devenue une chrétienne dévouée, elle s'efforça d'aimer Dieu tel qu'il s'est révélé en Jésus-Christ.

Un autre empêchement au sentiment filial des enfants pour le Seigneur, c'est l'usage que font les parents ou les éducateurs de cette vérité pourtant scripturaire que Dieu les voit. Y a t-il rien de plus doux, de plus fortifiant que cette vérité d'un Dieu, notre Créateur et notre Père qui nous voit, qui nous suit, qui nous protége en tous temps ? De cette consolante pensée, certains parents ont fait un épouvantail pour leurs enfants. Il ne l'emploient que quand les enfants sont méchants pour les exciter à la sagesse et l'associent de cette manière à la crainte du châtiment. Si lorsque le petit enfanta été sage, on lui disait que Dieu le voit et qu'il est content de lui, l'effet serait tout différent: comme la louange a toujours plus de prise que le blâme, instinctivement, l'enfant se détournerait du mal et voudrait se bien conduire pour mériter l'approbation de Dieu.

Un tout petit enfant était tellement mal enseigné sur ce point qu'il haïssait le Dieu terrible qu'on lui apprenait à craindre et qu'il n'avait trouvé d'autre moyen d'exprimer ses mauvais sentiments à son égard qu'en se cachant dans un coin pour lui faire des grimaces. Comment pourrait-on supposer qu'il sera facile à cet enfant parvenu à l'âge d'homme d'aimer Dieu et de se confier en Lui ?

Une autre petite fille qui avait été élevée de la même manière disait un jour d'un ton indigné à son petit chien qui voulait la suivre: «Va-t-en tout de suite, retourne à la maison ! C'est bien assez d'avoir Dieu qui s'attache à moi partout où je vais, sans t'avoir encore sur mes talons!» Quelle cruauté d'inculquer au coeur d'un enfant de tels sentiments envers Celui qui nous aime et qui prend soin de nous comme la mère la plus tendre ne saurait le faire.

C'est pourquoi notre premier soin dans l'éducation religieuse de nos enfants doit être de leur donner de Dieu une idée telle que leur paix et leur joie soient constantes. Son amour, la sécurité qui résulte pour eux de sa présence continuelle qui veille, qui protège, qui encourage, qui console, doivent leur être présentés. Il faut leur dire que rien n'est plus désirable que d'appartenir à Dieu, car il prendra soin de ce qui lui appartient; que Jésus-Christ le bon Berger, veut faire d'eux les agneaux de sa bergerie.

Ne leur disons pas qu'ils sont des réprouvés destinés à l'enfer s'ils sont méchants; mais apprenons-leur qu'ils sont appelés de Dieu à être ses enfants et qu'ils doivent être sages parce qu'il les aime et veut les prendre avec lui dans son ciel.

Parlons le mieux possible à nos enfants du salut par Jésus-Christ. Commençons quand ils sont encore tout petits à leur annoncer «cette bonne nouvelle d'une grande joie» et jamais, jamais, en aucun cas, ne leur permettons de se sentir en dehors de l'amour et de la protection de notre Père Céleste.









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