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Compréhension maternelle
C. F. Andrews, l'ami de Tagore et de Gandhi, raconte dans son admirable autobiographie « What I owe to Christ » le trait suivant:
A l'âge de six ans, soudainement, je fus atteint d'une maladie qui faillit m'ôter la vie et qui me condamna à une longue suite de jours et de nuits de souffrances. Pendant près de six mois, rien ne put avoir raison de l'extrême violence du mal. La fièvre me minait; seuls le dévouement et la sollicitude inlassables de ma mère me portèrent à travers cet abîme. Il se créa alors entre nous, à la faveur de cette longue maladie, un lien extrêmement étroit, une compréhension mutuelle qui s'approfondirent sans cesse. Maman sentait ma souffrance comme si elle eût été la sienne, et elle était seule à savoir comment la soulager. Quand un accès nouveau fondait sur moi, presque intolérable pour mes forces, aussitôt elle était là, auprès de moi, avec le toucher apaisant de ses mains.
Assise à mon chevet, mes mains dans les siennes, avec des mots extrêmement simples elle me parlait de Jésus qui prenait les petits enfants dans ses bras, posait sa main sur leurs têtes, et les bénissait. C'est dans ces moments-là que, pour la première fois, il commença à se faire dans mon esprit des clartés concernant Dieu, et le Christ, et la prière. Maman rendait ces pensées-là toutes naturelles, toutes simples, toutes pleines de signification pour un petit garçon malade ; elle utilisait ma douloureuse épreuve pour me faire comprendre ces choses, facilement, doucement.
Un geste de maman est peut-être plus caractéristique que tous les autres. Bien qu'il s'agisse d'une très petite chose, c'est, dans toute cette période de ma vie, le seul événement qui ait eu en moi un retentissement prolongé et que je puisse facilement raconter aujourd'hui. Pendant de longs mois mon esprit était resté hésitant sur le seuil de la vie et de la mort, et j'avais presque perdu le désir de vivre. Et voilà qu'un matin, en ouvrant les yeux, je vis qu'il y avait auprès de mon lit une fleur; ma mère l'avait placée là pendant que je dormais, avec l'espoir qu'à mon réveil mon attention serait attirée vers elle. Or voici ce qui se passa : La vue de cette fleur fut le point tournant, l'instant décisif dans le long combat qui se livrait en moi : elle me ramena à la vie. Par sa beauté cette fleur m'émouvait, me faisait tressaillir de joie. Elle éveillait en moi un ardent désir de vivre - à un moment où ma vie tenait à peu de chose
Ma mère eut tout de suite conscience du changement qui s'était produit en moi après que j'eusse ouvert les yeux et salué la beauté de la fleur. C'était son amour qui lui avait inspiré son geste ; et c'était en vérité sa prière inlassée qui m'avait guéri.
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