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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Les framboises de ma grand'tante

Sous ce titre, un de nos plus distingués littérateurs nous raconte, sans l'apprécier, ce souvenir de son enfance:

« Quand ma grand'tante me permettait d'aller dans son jardin, elle ne manquait pas de me recommander, en grossissant sa voix: «Surtout ne touche pas aux framboises, je les ai comptées !» Au bout de cinq minutes de promenade, je ne résistais plus à la tentation, et, pour m'encourager, je répétais en lorgnant les framboises: «C'est impossible que la tante Thérèse ait pu les compter toutes.» J'en mangeais quatre ou cinq, puis après avoir bien joué, je m'en revenais d'un air innocent vers la chambre de ma grand'tante, sans me douter que le parfum du fruit défendu était resté sur mes lèvres. «N'as-tu touché à rien ?» Et, comme je jurais que non: «Approche, souffle.» Je m'exécutais. Alors, elle levait le doigt, et roulant de gros yeux: «Tu as mangé des framboises!» Je me voyais honteusement forcé de confesser ma faute; aussi je n'étais pas éloigné de la croire un peu sorcière.

Ce petit récit est en train de devenir classique. Or quelle est sa moralité ? Nulle. Quel est le vrai menteur dans l'aventure ? Le jeune garçon est certainement un coupable, que la grand'tante a raison de réprimander. Mais aurait-il commis sa faute, si le premier exemple ne lui avait été donné par la personne même qui devait le corriger ?

Quand la tentation s'attaque à lui, le neveu murmure:

«C'est impossible que le tante Thérèse ait pu les compter toutes.» Vous distinguer ce qui est sous-entendu dans son raisonnement: «La tante Thérèse me trompe, je puis bien la tromper à mon tour.» Joli résultat pour une éducatrice !

Le mensonge, même inspiré par une bonne intention, va contre son but. Il ne peut enseigner que le mensonge. Le neveu a beau croire sa tante peu sorcière; il n'en sait pas moins qu'elle fait des accros à la vérité; il n'apprend pas d'elle la sincérité. QU'il découvre un jour le moyen de la tromper mieux, il n'hésitera pas à l'employer.

Mais il n'ets pas vrai que le motif du mensonge soit bon. En réalité il est ici la paresse, le désir de s'épargner une surveillance un peu ennuyeuse, la négligence d'un devoir d'éducateur moral; il est dans l'habitude beaucoup trop générale de se permettre de légères contre-vérités et de les tenir pour des pecadilles.

Faites l'éducation d'un peuple avec des procédés de ce genre; et vous en verrez tôt ou tard les résultats.


leur père : « Maman ne l'a pas défendu ». Il arrive sonvent qu'avec les meilleures intentions des deux parts, ou n'a cependant pas un point de vue identique, et que chacun croit pouvoir faire triompher les mêmes principes par une marche différente.

Mais alors je dirai avec effroi à de jeunes parents : arrêtez-vous, un précipice s'ouvre sous vos pas : réfléchissez avant de prendre chacun de votre côté le sentier qui vous semble le meilleur ! ... Cherchez à vous éclairer mutuelleruent, priez ensemble pour obtenir la lumière, faites-vous l'un à l'autre toutes les concessions possibles plutôt que de laisser apercevoir à l'enfant vos divergences d'opinion. ,

Rien de plus funeste à l'influence des parents que les discussions qu'ils se permettent parfois en présence de leur jeune famille, car parmi toutes les conclusions qu'en tirent les petits êtres qui en sont l'objet, le moins dangereux n'est pas d'en arriver à se dire que, puisque papa et maman ne sont pas d'accord sur la convenance de telle ou telle chose, il pourrait bien y avoir une troisième manière de l'envisager, encore meilleure, et de là à la conviction que cette meilleure manière est la leur il n'y a qu'un pas bien glissant, pas qui vous conduit tout droit à la désobéissance.

Pour que tout soit dans l'ordre, il me semble qu'il faut encore quelque chose de plus que cette complète unité dans l'expression de la volonté des parents, c'est la suprématie de celle du père, non pas contredisant ou annulant celle de la mère, mais dominant et soutenant toute l'organisation domestique. Le père est, et doit être effectivement, le chef de la famille; aussi, dès que sa compagne en appellera avec confiance et respect à son autorité, pour confirmer la sienne, elle n'en aura que plus de puissance sur ses enfants. J'ai vu souvent avec tristesse des mères faibles on timides faire de l'autorité paternelle une sorte d'épouvantail, apparaissant dans les moments difficiles, pour imposer aux enfants : je le dirai à votre père; ou bien : Si voire père vous voyait faire cela; phrases qui prononcées avec l'accent de la menace, font pénétrer dans le coeur de l'enfant la terreur de l'autorite paternelle et presque le mépris de celle de leur mère. D'autres femmes, espérant obtenir par une demi indulgence ce qu'on refuse à leur autorité, diront : je vous permets de faire cela, pour le montent, mais vous cesserez dès que votre père rentrera car vous savez qu'il l'a défendît. Cette manière d'a
gir renferme le double danger de rendre redoutable à l'enfant la présence de son père, et de lui enseigner cri quelque sorte la dissimulation.

Oh ! ce n'est point ainsi qu'une mère judicieuse en appellera à l'autorité de ce père, qu' elle doit faire aimer autant que respecter; elle ne craindra pas de laisser voir à ses enfants qu'elle est elle-même soumise lu chef de la famille, mais elle tic fera jamais appel à son autorité qu'avec la plus grande confiance, la plus complète approbation ; il lui sera doux de montrer qu'en tout temps et en toute chose elle s'appuie sur celui qui doit la soutenir, mais au lieu de chercher à inspirer la terreur en son nom, c'est la crainte de l'affliger, ou celle de le contraindre à punir, qui lui servira de mobile : Que dirait votre père s'il voyait cela ? Votre père sera bien affligé lorsqu'il apprendra que vous n'avez pas été sages. Ces mots ou d'autres semblables, Prononcés avec tristesse, pourront facilement faire rentrer dans l'ordre ,les jeunes cœurs prêts à se révolter, et c'est ainsi que même en l'absence du mari, la femme peut en appeler à lui et trouver une aide dans le recours à son autorité, pour fortifier la sienne propre. Lorsque l'enfant sera bien. pénétré de l'accord intime de ses parents, il. y a peu de chance qu'il cherche auprès de l'un l'indulgence que l'autre lui refuse, et les interdictions seront plus aisément respectées.

(à suivre)









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