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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURUne voix dit: Crie! Garder le silence, regarder ce qui se passe autour de soi, observer d'où vient le vent, ne pas se compromettre, se taire. Oui se taire… Quel repos ! - Mais il est des temps où le repos n'est pas permis, où le silence est une lâcheté, où le péché est justement de se taire, de se tenir en dehors de la mêlée, de regarder de loin ce qui se passe, sans prendre sa part de la souffrance humaine. Du tréfonds de nous-mêmes, une voix, que notre indifférence ne distingue pas tout d'abord, s'élève, se fait de plus en plus impérieuse, jusqu'à ce que nos oreilles endurcies finissent par l'entendre. Et que nous dit cette voix, à l'heure actuelle ? Garde le silence, ne pèche pas par ta langue? Non, mais: Crie et ne te tais point. Et par la voix des prophètes la nôtre répond: « Que crierai-je ? On a beau crier, Dieu ne répond pas à cause de l'orgueil des méchants. Et pourtant je n'ai fait que crier tout le jour. Mais ai-je crié pour la justice ? N'ai-je pas dit: Paix, paix là où il n'y a pas de paix. - Rends-toi dans la vallée, et là, tu crieras les paroles de l'Eternel, car la pierre même, crie du milieu de la muraille. Et le prophète répond : Mais j'ai crié et tu ne réponds pas. Jusque à quand crierai-je ? » - Ces appels désespérés d'Esaïe, de Jérémie, d'Habakuk, ne sont-ils pas les appels désespérés du peuple de Dieu d'aujourd'hui? Ne sommes-nous pas tout proches de leur angoisse ; la détresse de leur peuple n'est-elle pas la détresse de notre peuple ? Ces voix d'autrefois ne résonnent-elles pas en nous, comme la voix de ceux qui crient aujourd'hui que la paix du monde achetée au prix de l'injustice, au prix du droit foulé aux pieds, n'est pas la paix? Se courber devant le plus fort, et remercier Dieu pour la paix qu'Il nous donne, sans que l'attitude du monde change, n'est-ce pas écouter les paroles des faux prophètes: «Ils disent à tous ceux qui suivent les penchants de leur coeur : Il ne t'arrivera aucun mal, vous aurez la paix. Mais l'Eternel des Armées, Lui, parle ainsi: N'écoutez pas les paroles des faux prophètes qui vous prophétisent.» Crie… Mais que crierai-je? Que sert-il à la paix du monde que nous, mères, nous criions notre tourment? Notre voix ne résonne pas dans les chancelleries; autour du tapis vert, il n'y a pas de place pour nous; et devant la carte du monde, où se tranche le sort des peuples, notre rôle est muet. Crie et que crierai-je ? Ma voix se tait. Et dans mon âme bouleversée par toute l'injustice humaine, j'entends Dieu qui me parle. C'est contre moi que sa voix crie. C'est mon égoïsme qu'elle accuse… Tous ces compromis, ces entorses à la vérité, ces mouvements d'orgueil, toutes ces petitesses, ces manques d'amour, dont ma vie est remplie, cette lassitude parfois insurmontable. N'est-ce pas mon apport au désarroi universel, et ai-je le droit de crier à l'injustice, et à la haine, quand je n'ai pas su faire le geste d'amour que mon frère attendait de moi? Pourtant, je sais bien que la paix du monde est faite de celle des individus, qu'il ne peut y avoir de changement véritable sur la terre qu'au prix des cÅ“urs changés. 0 mère, que la tragédie humaine ne peut laisser insensible, réfléchis, humilie-toi devant le Père et recommence ta vie sur le plan divin. Prie, aime et crois. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Il y a près de 2000 ans, alors que le peuple juif ployait sous le joug romain et que la détresse était grande sur la terre, un homme s'est levé dans le désert. Ce n'était pas un grand de ce monde, ni un puissant. Il vivait comme un ascète et se nourrissait de sauterelles et de miel sauvage. A ceux qui l'entouraient, il disait simplement: «Repentez-vous». Le peuple opprimé vint à lui et lui demanda:«Es-tu celui qui doit venir ou devons-nous en attendre un autre » ? Et lui, le précurseur, celui dont la mission splendide était d'annoncer la venue du Messie, répondit: «Je suis une voix qui crie dans le désert : Aplanissez le chemin du Seigneur. » - Aplanir le chemin du Seigneur… Est-ce bien dans le pouvoir de l'homme? Crier sa détresse, s'indigner contre le mal, oui, mais préparer le chemin du Seigneur, quelle mission…, aussi urgente aujourd'hui qu'alors. Mères d'aujourd'hui, si nous acceptions de suivre le Christ avec tous les risques que cette décision comporte, ne serions-nous pas des voix, qui, en criant leur faiblesse et leur misère, aplanissent le chemin du Seigneur? Et, comme autrefois à ses disciples, sur la montagne des Béatitudes, sa voix plus puissante que la nôtre répondrait: « Heureux ceux qui ont faim et soif de justice, car ils seront rassasiés. » |
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