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Je regrette

Deux mots, dix lettres et de combien d'importance! Deux mots, dix lettres, si simples, et tant de gens qui n'arrivent pas à les dire.

Nous, femmes, soit dit entre nous, avons la langue vive et ne réfléchissons pas toujours assez longtemps avant de parler: il nous arrive ainsi beaucoup trop fréquemment de blesser nos interlocuteurs. Peut-être notre prédilection bien connue pour le «dernier mot» dans toute discussion est-elle à la base des petites querelles, des «piques» qui obscurcissent trop souvent notre horizon.

Des colères se sont déchaînées, des mots peu aimables ont été échangés. Il ou elle est parti en claquant les portes. Comment réagit-on en présence de ces petits drames domestiques ? De trois façons. Les uns pour sauver leur vie ne sauraient exprimer des regrets. Pas uniquement par obstination ou par orgueil, c'est plutôt la vanité qui entre en jeu.

Les autres disent leur regret du bout des lèvres plutôt par souci de bonne éducation et «pour en finir ». Celui qui, à tort ou à raison, s'estime offensé, est bien obligé de se contenter de ces excuses «de surface » qu'il sent dépourvues de spontanéité, voire de sincérité. Il passe l'éponge, c'est entendu, mais il lui reste une arrière-pensée ou une amertume qui pourrait bien un jour ou l'autre donner naissance à de nouvelles querelles.

Troisième méthode, la seule bonne, la seule recommandable: dire tout de suite les deux mots, les dix lettres fatidiques qui arrangeront tout: les dire du fond du cour, sincèrement, en les pensant.

Grand-maman, outrée de l'arrogance des jeunes, s'est réfugiée dans sa chambre où elle rumine les imperfections de sa petite-fille. Mais voici un toc-toc à la porte, un frais visage mi-souriant, mi-confus qui se présente, une voix convaincue qui clame: «Grand» chérie, comme je regrette; je ne voulais pas te faire de la peine et ai parlé comme ça sans réfléchir.

Combien souvent il arrive que les grands frères et les grandes soeurs offensent leurs cadets, parfois sans même le vouloir ou le savoir. « Mais quoi, s'amusera-t-on à exprimer des regrets à des moutards? Ils en verront bien d'autres dans la vie!» Justement parce qu'en effet « ils en verront d'autres » ne laissez pas s'implanter dans leur jeune coeur un sentiment d'amertume et de révolte contre l'injustice. Le petit a droit comme le grand à des excuses, franchement présentées, et accompagnées d'une tape fraternelle sur l'épaule.

Il… Lui.., l'unique, le bien aimé (trois mois de mariage) vient de partir en claquant les portes. Que faire? Madame, le menton dans sa main, réfléchit profondément. « Voyons, dans cette malheureuse discussion qui a si tristement fini, avait-il tort, avais-je raison? » Et elle arrive à la conclusion que les deux ont eu tort et les deux ont eu raison. La discussion en elle-même était intéressante, c'est malheureusement la vilaine note pointue qui est intervenue et a tout gâté.

Elle saute sur ses pieds, bien résolue à ne pas attendre le retour du mari pour s'excuser. Il n'aime pas qu'on le demande au téléphone car l'appareil est dans le bureau du patron, lequel n'encourage pas les conversations particulières de ses employés. Tant pis ! Une grosse voix un peu tintée d'agacement, une petite voix comme baignée dans les larmes.
- Chéri, je ne peux attendre à ce soir pour te dire combien je regrette. Chéri je regrette…
La grosse voix s'est faite plus douce pour répondre:
- Et moi donc!
S'excuser, regretter, déplorer n'ont rien d'humiliant.
Deux mots, dix lettres et des miracles surgissent.









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