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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURTémoignage Dans une vallée au climat assez rude, aux horizons limités, cinq enfants sont élevés par deux tantes admirables. Dans ce foyer règne en maîtresse la pauvreté, mais une pauvreté si propre, si probe, si digne, qu'on cultive dans cette maison la vertu qui s'appelle l'honneur, une pauvreté génératrice d'action, nullement parasitaire. Tante Elise, le chef de la famille, institutrice de race, au corps débile, à l'âme indomptable, nous réveille souvent le matin par le chant d'un cantique ; elle croit au Dieu de tous les jours, auquel on a recours à chaque instant, elle n'abuse aucunement de propos pieux, mais lit la Bible et fait la prière avec révérence, d'une voix scandée et solennelle, elle travaille "comme pouvant tout et prie comme ne pouvant rien". Les 90 francs qu'elle gagne chaque mois à l'école froebelienne, en se donnant aux tout petits, ne suffisent pas à alimenter une famille de huit personnes, même avec un régime simple, une nourriture frugale. Alors elle crochète, tricote, fait la comptabilité de petits commerçants les après-midi de congé. Tante Lina, de son côté, s'occupe du ménage, du jardin, et travaille à l'horlogerie. Très tôt, les enfants sont occupés : commissionnaires dans les maisons d'horlogerie, chez un marchand de vélos. Une fois par semaine, l'après-midi de congé trouve les garçons dans les bois, à la recherche de pives, de bois mort, et c'est à qui ramènera la plus grosse charge. Les filles vaquent à d'autres travaux, personne n'est oisif dans cette maison, où les soucis pourraient être lancinants, et pourtant la joie y règne: on y chante, on y rit. L'institutrice au corps si frêle, qui est l'âme du foyer, nous infuse quelque chose de sa volonté puissante. Tout jeunes, nous sentons qu'elle est quelqu'un. Aussi son souvenir et celui de sa soeur, plus douce, plus effacée, de l'étoffe dont on fait les vrais saints, nous suivent-ils à travers toute la vie. |
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