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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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RETOURSe recueillir. Agir. Bien des personnes croient se recueillir dès que, sorties du tourbillon ou des bavardages de salon, elles ont fermé sur elles la porte de leur chambre et, seules en face d'elles-mêmes, pensent, méditent ou réfléchissent. Ce n'est là pourtant qu'un recueillement par comparaison très inférieur encore à celui que réclame la prière. Le recueillement dont je parle n'est pas une distraction ; ce n'est pas davantage un repos, une quiétude inerte, molle ou passive. C'est un acte, un acte austère, qui met singulièrement à l'épreuve la virilité de notre vouloir et qui consiste à revenir sur soi, sur soi seul, à se prendre, à se saisir soi-même, non par l'imagination et tel que l'on voudrait ou que l'on se figure devoir être, mais tel que l'on est, au sens le plus inexorablement réel et concret du mot, c'est à ce recueillement qu'il faut viser, c'est celui-là qu'il faut atteindre. Que ce recueillement ne soit pas d'une obtention facile, je l'accorde; je dis seulement qu'il est indispensable à la vérité, à la sincérité de notre prière, et donc à sa réalité. Un long apprentissage soutenu par une inébranlable résolution, sont ici nécessaires. Mille fois abandonnée, nous aurons à reprendre mille fois l'entreprise. Au début, nous nous recueillerons imparfaitement, nous nous connaîtrons mal, nous serons superficiellement sincères. Il importe peu, pourvu que nous persévérions. C'est en forgeant qu'on apprend à forger et c'est en se recueillant qu'on apprend à se recueillir. L'habitude d'un recueillement de jour en jour plus profond nous le rendra de jour en jour plus facile. Il ne semble pas à première vue, à vue humaine, que ce soit à la vie intérieure que Dieu nous destine surtout aujourd'hui, et que la culture de la vie intérieure soit la tâche spéciale qui se propose à nos efforts. D'autres tâches, semble-t-il, nous appellent d'un accent infiniment plus impérieux; d'autres devoirs, d'autres combats paraissent plus urgents. Jamais le monde n'eut tant besoin de l'action des chrétiens, de leur action extérieure. A notre porte, tous les jours, nous rencontrons des souffrances, des misères, des péchés qui demandent à être guéris, redressés, consolés par une action immédiate, généreuse et forte ; plus nous allons, plus affluent et se pressent autour de nous les occasions d'agir. Et si, des besoins particuliers qui nous assiègent, nous jetons nos regards plus loin, sur la situation économique, sociale, morale et spirituelle des peuples, les besoins sont plus grands encore et l'appel se fait plus pressant. L'Europe est en détresse. C'est comme un monde qui chancelle sur sa base: les fondements de toutes choses sont renversés. Tout s'ébranle et menace de tomber en ruines, la famille, la société, l'Etat, l'Eglise, l'individu lui-même qui a perdu la route de vivre et que déchirent les passions victoreuses. Et tout cela, n'est-ce pas un appel à l'action, appel que nul chrétien ne saurait méconnaître. Est-ce bien le moment qu'il faut choisir pour prêcher la vie intérieure ? Si vous en doutiez laissez-moi attirer votre attention sur un aspect caractéristique de l'activité chrétienne au temps présent. On a fait au-delà de ce qu'on était; on a cru qu'il importait moins d'être que de faire. Or, je vous dis, l'Evangile à la main, que dans le domaine de l'Esprit, il faut être pour agir et qu'on ne fera jamais rien au-delà de ce que l'on est soi-même devenu. Ce n'est pas la multiplicité des actes et des paroles qui opère, c'est l'Esprit et la puissance de l'Esprit qui les dicte : un acte accompli dans la puissance de l'Esprit en vaut mille qu'inspire la seule bonne volonté. Puisque les lois du royaume de Dieu nous interdisent de faire quelque chose avant d'être quelqu'un, devenons quelqu'un afin de pouvoir faire quelque chose. Comment, si ce n'est par celui-là seul qui fut quelqu'un au sens absolu, par Jésus-Christ, le Sauveur de la vie et de la personne humaine. |
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