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Commençons par le point de départ

Fragments d'une lettre adressée aux mères de ses élèves par Madame Boschetti, institutrice au Tessin.

Chères mamans,

Pourquoi tant de femmes possédant l'énergie et l'intelligence nécessaires, ainsi qu'un grand désir de bien élever leurs enfants n'y parviennent-elles pas toujours?

Pourquoi, en particulier, se plaignent-elles que leurs enfants ne leur obéissent pas?

C'est bien simple, c'est qu'elles confondent le point d'arrivée et le point de départ et qu'elles oublient qu'entre le point de départ et le point d'arrivée il y a tout un long chemin à parcourir. L'enfant qui n'a pas atteint le point d'arrivée, c'est-à-dire qui n'a pas encore parcouru tout son chemin ne sait pas encore obéir.

Ecoutez bien, mes chères mamans ; lorsque notre petit a commencé à marcher, quel mal aux reins, pour nous! Et quelle patience de notre part !Et pourtant je n'ai jamais vu une seule mère qui l'ait perdue. J'ai toujours vu, au contraire, des figures rayonnantes et des sourires épanouis. « Quand mon enfant marchera ….» Et si l'enfant chancelle et tombe, voilà les mains maternelles qui sur le champ le soutiennent et l'encouragent: «Ce n'est rien, faut bien tomber pour apprendre à marcher, tous ceux qui ont appris à marcher sont tombés plus d'une fois ».

Pourquoi donc, lorsqu'il s'agit d'enseigner à votre enfant l'obéissance, exigez-vous qu'il obéisse sur le champ, sans lui donner le temps d'apprendre? Pourquoi n'avez-vous plus la même patience, les mêmes bonnes paroles, la même sérénité, la même force de persuasion? Il est pourtant bien difficile d'apprendre à obéir. Aidez donc votre enfant, soutenez-le et surtout, prenez patience.

Lorsqu'un enfant de six ans arrive en classe, le maître exige-t-il, peut-être, qu'il lise tout de suite couramment?

Chaque année, à la rentrée, j'ai des garçonnets nouveaux. Les premières et les dernières minutes de classe, je leur fais faire « de l'ordre». Il s'y mettent avec entrain et, naturellement, ils soulèvent de la poussière. Aucun d'entre eux ne songe à ouvrir les fenêtres. Je leur dis: « Ouvrez donc les fenêtres quand vous nettoyez. » Lorsque je prononce ces mots, le premier jour, je suis déjà bien certaine que je devrai les répéter le lendemain, le surlendemain et ainsi de suite, pendant des mois : « Ouvrez les fenêtres quand vous nettoyez. » Mais je suis sûre aussi, qu'un jour viendra où l'un des garçons ouvrira les fenêtres tout seul ; je lui dirai alors : «Bravo, mon enfant; comment as-tu pu t'en rappeler tout seul sans que je te le dise?»
Et le garçon demeure les bras ouverts devant la fenêtre, heureux comme un explorateur qui aurait découvert une voie à travers l'Afrique ténébreuse. Tous les autres camarades lui lanceront un regard expressif qui voudra dire : « Il a donc pu se rappeler »! A ce moment je serai sûre qu'après quelques jours je n'aurai plus besoin de répéter ma recommandation. C'est ainsi que je m'y prends à présent ; mais auparavant?… Voici ce qui se passait le premier jour de classe je disais : « Ouvrez les fenêtres quand vous nettoyez». Et le second jour « Je vous l'ai déjà dit hier : ouvrez les fenêtres quand vous nettoyez! »
Le lendemain, le surlendemain et les jours suivants, c'était un crescendo de reproches et de propos malsonnants; un jour, enfin, un garçon essayait d'ouvrir les fenêtres, mais ses camarades lui soufflaient: « Mais non, laisse-la donc crier »
Le beau résultat que celui-là! Moi, me mettant en colère, les enfants devenaient insolents ; tandis que, grâce à une tranquille patience, tout arrive avec sérénité au moment opportun, et, ce qui est plus important, l'enfant se transforme et devient le bon et brave garçon que nous souhaitons, ce qui est beaucoup plus intéressant que la poussière ou les fenêtres ouvertes ou fermées !

Ce n'est que lentement, très lentement, comme la semence germe et la plante grandit, que nous corrigerons les défauts de nos enfants ; avec fermeté, mais avec sérénité. Pour accomplir notre tâche, nous partirons du point de départ et nous permettrons à l'enfant de parcourir son chemin tout du long, jusqu'au point d'arrivée.









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