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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
En dehors du grand intérêt pour vous de cette matière exceptionnelle, que vous soyez jeune parent, chercheur dans une université ou simplement intéressé par l'évolution des comportements humains, votre soutien par l'intermédiaire d'un abonnement nous est indispensable. Pour les pays lointains et si vous ne désirez pas profiter de la version papier, un abonnement sous forme de pdf est accessible au même prix annuel de CHF 30. Il vous donne un accès complet aux archives
RETOURCoin des petits Il y a quelques jours j'ai rencontré dans la rue un Monsieur qui se promenait avec son enfant de trois ou quatre ans. En m'apercevant, le petit me fit un sourire rayonnant : c'était sa manière de me saluer. Mais lorsqu'ils furent près de moi, le père dit à l'enfant: « Dis bonjour à Madame. » L'enfant ne broncha point. C'est alors qu'une vraie tragi-comédie commença. Le père sollicitait, l'enfant s'esquivait, se cachait derrière les jambes de son père, s'enfuyait; le père tâchait de l'attraper, soufflait, s'irritait. Il saisit enfin son fils, le souleva par les épaules, le flanqua devant moi et lui ordonna: « Dis bonjour. » Le petit, après avoir tourné les yeux au ciel, comme pour protester devant Dieu qui lui avait donné un éducateur si mesquin, prononça finalement: « Bonjour Madame. » - Mais à quoi bon, tout cela? Il eut suffi que le père dise: « Dis bonjour. » Si l'enfant n'obéissait pas, le père aurait pu ajouter, d'un ton sérieux en se tournant vers moi: « Voyez-vous Madame, mon enfant semble déjà un assez grand garçon, mais il ne l'est pas : il est encore si petit qu'il ne connaît point les devoirs de la politesse. Excusez-le, Madame, je vous dis bonjour pour lui. » - Et c'est tout; le petit se serait senti humilié et une prochaine fois il eut, peut-être, salué spontanément. Plus tard, lorsqu'une nouvelle occasion se serait présentée, (mais pas avant, pour ne point remettre par force l'argument sur le tapis) le père aurait pu dire à son enfant, impatient d'aller se promener avec lui : « Non, je ne t'emmène pas, puisque tu ne sais pas encore saluer poliment ». Les manières polies, on ne peut les imposer à bout portant. Ce sont là, pour ainsi dire les fleurs de l'éducation qui exigent une culture longue et soignée. C'est la chose la plus naturelle du monde que l'enfant ait des manières impolies; nous-mêmes les avons eues et nous nous en sommes corrigés, il s'en corrigera, sachez attendre. |
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