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Sentiment d'infériorité chez l'enfant (Suite)

Si le but de l'éducation est bien de rendre possible la conquête personnelle de l'individu, le premier principe à observer est de ne pas gâter les enfants, même dans leur toute petite enfance. Ceux qui se sentent le centre de tout, ceux à qui leurs parents accordent tout ce qu'ils demandent, s'habituent à cet état de choses et ne pourront plus s'en passer et comme leurs désirs se renouvellent sans cesse, le moment vient bientôt où ils se sentent lésés, abandonnés et deviennent d'éternels insatisfaits. Habituez-les de préférence à une vie simple. Un homme dont on a exercé le courage, qui se sent maître de ses muscles et de ses mouvements, a une chance de plus que les autres de savoir dominer son sentiment d'infériorité.

Il est bon de connaître de bonne heure le renoncement, le sacrifice. La vie en demande tous les jours de petits et de grands, et celui qui est vainqueur, c'est celui qui ne se laisse pas décourager par une déception, mais qui sait tirer de la force, de la beauté, de la joie, même des circonstances contraires. Le grand art c'est d'obtenir que l'enfant consente à renoncer. Seul le sacrifice consenti a une valeur morale; le sacrifice imposé est ressenti comme une injustice, comme un esclavage et il provoque la révolte ; il détruit plus qu'il ne construit. Par contre, un sacrifice consenti au nom de l'amour, de la justice ou d'un idéal à atteindre est une victoire et c'est aussi une force acquise pour d'autres luttes à venir.

Laissez les enfants faire seuls tout ce qu'ils peuvent; cela fait perdre du temps, mais c'est beaucoup de temps gagné pour plus tard. Ne les découragez pas, ne les critiquez pas non plus, surtout s'ils manquent de confiance en eux-mêmes. Stimulez leur persévérance et ne gâtez jamais leur joie en ne voyant que le désordre causé, la saleté ou le matériel détruit.

Quand un enfant est faible sur un point et qu'il n'y a rien à faire pour le fortifier, le mieux est, non seulement d'en détourner son attention, mais de la fixer sur un autre point, de lui suggérer des intérêts, des activités où il puisse réussir.

Lorsqu'il y a des insuffisances scolaires dont il n'est pas responsable, il ne faut pas lui en faire un reproche comme s'il était coupable. Il peut être paresseux, mais pourquoi ? C'est qu'on l'astreint à un travail supérieur à ses forces et à son développement ou qui ne l'intéresse pas. « Mais il pourrait le faire, s'il le voulait», dit-on. Or précisément, il ne veut pas et c'est ce désir préalable qu'il faut éveiller et encourager en lui.

Quand un enfant est sous le poids de sa faute, il est nécessaire qu'il la confesse pour en être libéré. Tout l'art consiste à lui faciliter cette confession, confession vis-à-vis de lui-même d'abord, du lésé ensuite ; on y entraîne l'enfant tout petit déjà en l'habituant à demander pardon.

Enfin, un dernier conseil pour clore cette liste. Préparer tout petit l'enfant à la grande désillusion qui le menace entre 4 et 8 ans et la lui atténuer à l'avance : c'est la découverte qu'il fera que son père et sa mère ne sont pas omniscients, tout puissants, parfaits. Il y a des enfants pour lesquels c'est un désespoir et qui perdent alors confiance en leurs parents. Il faut savoir leur dire, quand ils sont tout petits, que papa et maman ne peuvent pas tout, ne savent pas tout, il faut même savoir reconnaître devant eux qu'on s'est trompé, demander pardon à son tour.

Et c'est à ce moment qu'il faut diriger ce besoin de perfection sur Dieu. Ces qualités que l'on attribuait à son père et à sa mère, on les reporte sur Dieu; cette présence de ses parents que l'on souhaite constante on la trouve en Dieu. Il devient pour l'enfant l'Ami qui est toujours là, qui l'empêche d'avoir peur, qui le console, auquel il peut confier toutes ses peines.
A mesure que l'enfant avance, cet Ami grandit à ses yeux ; il a été celui de ses parents, de sa famille, il est celui de tous les hommes, il domine le monde et le temps, il devient le grand maître de l'histoire. A la notion d'amour s'ajoute le respect de la sainteté, la notion du devoir. Et c'est maintenant qu'en face du sentiment d'infériorité, il devient un appui solide. « Tel que je suis, avec toutes mes insuffisances, j'ai aux yeux de Dieu la même valeur que tous les autres hommes qui me sont par ailleurs si supérieurs, et j'ai une valeur éternelle. Dieu a le même intérêt pour moi que pour tous les autres, bien plus, dans l'oeuvre immense qu'il poursuit, il veut m'employer comme un instrument, tel que je suis. Tel que je suis, timide, peu intelligent, malade, faible de caractère, je suis son collaborateur, il a une mission pour moi, il m'a réservé une tâche précise: «Je t'ai appelé par ton nom, tu es à moi ».









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