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Les « Entretiens sur l'éducation » est un mensuel publié sans interruption depuis plus de 100 ans.
Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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RETOURLe menteur Le mensonge est le défaut que les parents constatent avec le plus de douleur chez leurs enfants. «Mon fils est menteur. On ne peut jamais avoir confiance en ce qu'il dit; jamais il ne dit la vérité. Je ne sais vraiment comment le corriger ». Que de fois ai-je entendu cette plainte de la part des mères de mes élèves. Cependant, avant de rechercher comment les corriger, réfléchissons un instant. N'avons-nous pas, par hasard, donné des leçons de mensonge, nous les mères? Lorsqu'une maman suggère à son enfant de ne pas dire ceci ou cela à son père, lorsqu'elle lui apprend à dire à un visiteur importun : «Maman est sortie », c'est elle-même qui lui donne des leçons de dissimulation, de fausseté, de mensonge. Une maman vint l'autre jour à l'école accompagner son fils, pour justifier une absence de celui-ci. Elle me dit : «Il a été malade hier, un gros rhume, mal à la gorge… » Elle s'attarde ensuite, pour m'entretenir des soucis que ce même enfant lui causait. « Il est menteur, il ne dit pas la vérité». Et c'était elle-même qui était en train de donner une leçon de mensonge. Je savais très bien, en effet, que tout ce qu'elle venait de me débiter, était faux. Elle avait voulu, elle-même, se rendre à Lugano et elle avait laissé son garçon à la maison pour garder ses petits frères. Des leçons de mensonge et en même temps des plaintes à l'égard de son enfant menteur! Mais où donc est la logique? Nous-mêmes, d'ailleurs, nous, les instituteurs, est-ce que nous n'enseignons pas le mensonge parfois à nos élèves? Ne nous est-il pas arrivé de leur dire: « Monsieur l'inspecteur va venir, enlevez ces cahiers et prenez vos cahiers les meilleurs ». Lorsque nous faisons cela, hélas, nous leur enseignons à notre tour à feindre. Affirmer que, s'il y a des menteurs, la faute n'en est qu'à leurs éducateurs, ce serait tout de même absurde. Combien d'autres causes poussent les enfants au mensonge, sans oublier les causes physiques. Ils s'en servent souvent comme moyen de défense lorsqu'ils se sentent coupables, ils s'en servent quand leurs parents veulent se mêler de leurs affaires personnelles (ils ont le droit, eux aussi, au silence et à la tranquillité de leur vie intime) ; ils s'en servent par frayeur, par intérêt, par paresse. Mais, quelles que soient les causes du mal, comment corrigerons-nous un menteur? Je vais vous exposer une méthode qui, pour ma part, m'a toujours réussi. Quand un de vos enfants vous dit un mensonge, n'en faites pas un drame, n'insistez pas pour connaître la vérité. Si, plus tard, il vient vous raconter quelque chose et que vous soyez certaine qu'il vous a trompée, dites-lui « Je suis désolée, mon chéri, mais je ne saurais te croire puisque, d'autres fois, tu m'as montré que tu sais mentir ». Et, sans l'accuser, allez vous-même à la recherche de quelqu'un qui puisse vous renseigner, même hors de chez vous, même parmi ses camarades; non pas en cachette, mais ouvertement, à la lumière du jour; ne craignez pas de l'envoyer lui-même chercher ces témoignages. Le jour viendra où il vous dira « A présent, tu peux me croire, je ne mens plus». C'est que l'enfant regrette qu'on ne le croie pas, il le regrette « énormément». Si vous persévérez à lui donner cette douleur salutaire, vous l'aurez aidé à se corriger. En attendant, comme première campagne assurée contre le mensonge chez nos enfants, faisons tous un effort, parents et instituteurs, un effort sans pareil pour éviter toute fausseté; vivons dans une ambiance toute faite de vérité, rien que de vérité, toujours. Ne pas tout dire, mais ne mentir jamais |
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