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Le site www.entretiens.ch vous offre la possibilité de consulter en ligne ces extraordinaires archives parcourant/ponctuant au jour le jour l'histoire de l'éducation familiale d'un bout à l'autre du XXème siècle.
La survie de la brochure mensuelle imprimée parallèlement à la distribution virtuelle à travers le site est le garant de la poursuite de cette aventure. La rédaction est assurée de façon bénévole par un groupe de parents passionnés par la réflexion et l'écriture autour du vécu familial. Les frais d'impression du journal et la gestion du site (100 000 pages demandées par mois??)....30.- par an (20€).
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Noël

En m'éveillant ce matin-là j'avais toujours une petite angoisse : l'ange de Noël avait-il passé ? Je regardais dans la direction de la cheminée et j'étais vite rassurée. J'apercevais quelque chose de blanc qui éclairait un peu l'ombre et n'y était pas la veille au soir. Rien ne bougeait encore dans la ferme silencieuse et je me rendormais ou rêvais à tout le bonheur que j'attendais de cette journée. Mais voici, ma soeur s'éveillait, vite j'allumais la bougie et nous nous précipitions à la recherche de nos pantoufles. « La belle orange! As-tu vu la souris en chocolat… Oh! je perds toutes mes noisettes dans mon lit… » Et tout en continuant ce babil de fillette heureuse je jetais un coup d'oeil plein de respect à la lettre de l'ange que ma mère nous lirait tout à l'heure.

Que dira-t-il cet ange? Avions-nous fait des progrès, quel nouvel effort allait-il nous demander pendant l'année qui commençait? Comment exprimer ma joie, ce matin de Noël où je reconnus, moi qui ne savais pas lire, l'écriture de ma mère sur la bienheureuse lettre. J'entends encore mon cri à son entrée dans notre chambre de «maman merci d'être un ange de Noël ».

Après le déjeuner, pris dans la chambre chaude, un nouveau bonheur nous attendait. Ma mère avait préparé des biscuits enveloppés de papier blanc. Ils étaient accompagnés d'un bouquet de houx et de laurier teint, et d'une carte écrite de sa main.

Pendant que les grandes personnes étaient à l'église, nous allions, petits facteurs, frapper chez tous les infirmes du village et y déposer un paquet en disant : « Heureux Noël, Madame Fanchette. Heureux Noël, père César. » Cet « heureux Noël » était d'autant plus convaincu qu'il fallait toute la joie de ce jour, pour permettre à la fillette timide que j'étais, d'entrer ainsi chez ces vieux et ces vieilles. Quelques-uns n'étaient pas très commodes et d'ordinaire m'effrayaient tant soit peu.

Notre tournée terminée, nous rentrions à la maison ; je tâchais alors d'être sage, sage comme en aucun autre jour de l'année il ne m'était possible de l'être. Enfin l'heure tant attendue sonnait, la porte du vieux salon s'ouvrait. Les meubles étaient rangés tout autour de la pièce, au milieu le sapin brillait, tandis que dans l'escalier retentissaient des pas lourds. C'étaient nos invités qui arrivaient dans leurs plus beaux habits. Il y avait Victor, le vacher boîteux que j'aimais tant, Ulysse qui soignait les porcs, Alfred et le grand Louis. Il y avait Martha, notre bonne et quelques voisins aussi. Tout ce monde entrait silencieux et recueilli. Nous chantions un cantique. Mon père nous lisait un récit de Noël et nous les fillettes, nous passions à nos hôtes des bricelets et du vin chaud. Il n'y avait pas de grand spectacle ni de repas succulent, nous étions presque silencieux. C'est peut-être pour cela que nous nous sentions si heureux et unis pendant cette trêve aux incessantes besognes journalières qui, tout à l'heure, reprendraient chacun. Pour moi c'était l'apothéose de toute cette journée et il semblait à mon coeur de petite fille, que se réalisait la parole des anges.

« Paix sur la terre, bonne volonté parmi les hommes. »









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